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GoodNight Mommy : le film d'horreur qui est aussi un bon film d'auteur!!

Par Filou49 @blog_bazart
11 mai 2015

goodnight mommy

Je vous ai touché quelques mots ce week end du 8 mai de la singularité du catalogue de KMBO films et de sa propension à trouver un cinéma différent, souvent à mi chemin entre le cinéma d’auteur exigeant et le cinéma de genre, et le film "GoodNight Mommy" qui sort demain dans certaines salles (car non il n’y a pas que le Festival de Cannes comme événement cinématographique du 13 mai même si j’en reparlerais forcément aussi) en est une belle illustration, et ce film qui fait le buzz depuis plusieurs mois dans le milieu du cinéma devrait réussir à toucher son public.

Lauréat de plusieurs prix dans divers festivals spécialisés dans le fantastique – dont le festival de Gérardmer- ce premier long métrage d'un duo de cinéaste, Véronika Franz et Severin Fiala est produit par Ulrich Seidl ( dont Véronika Franz a été le coscénariste pour pas mal de films), cinéaste autrichien reconnu,  notamment auteur de la trilogie Paradis : Amour, Foi et Espoir, bref du cinéma coup de poing, ultra cadré et ultra rigoriste, un peu moraliste aussi à côté de qui le cinéma de Michael Haneke est une pure gaudriole, c’est dire.

Si le film peut avoir quelques liens de peut avoir quelques liens de filiation évident avec le cinéma de Seidl, notamment un soin énorme apportéau cadre et à la photographie et une absence évidente de second degrés, le film va bien sur les rives du cinéma d’horreur psychologique, et nous ménage un twist final saisissant qui emporte le film plus du coté du cinéma de genre que de cinéma d’auteur.

goodnightm

Le film ne sortira jamais du cadre solaire et inquiétant en même temps d’une une maison isolée en pleine campagne, en pleine canicule estivale, dans laquelle deux jumeaux de dix ans attendent leur mère. Quand celle-ci revient le visage entouré de bandages suite à une opération de chirurgie esthétique, plus rien ne semble comme avant.

Froide et distante, la mère empêche désormais tout contact avec le monde extérieur. S’agit-il bien alors de leur mère ? Les garçons commencent à en douter et ils vont tout mettre en œuvre pour tenter de découvrir la vérité. Tout, vraiment tout… légèrement « surréelle » de sa mise en scène.

Cette grande maison froide et isolée va très vite devenir un personnage à part entière, le décor d’un huis clos très vite étouffant et oppressant où vont se cristalliser des rapports de force de plus en plus tendus entre la mère et ses fils.

Et ces derniers finiront par mettre à exécution un plan diabolique, qui fait pencher le film dans sa dernière heure, dans un film de torture porn particulièrement malaisant et éprouvante pour les nerfs.

 Les deux cinéastes parviennent haut la main à instaurer sur la durée une ambiance malsaine et de concilier film d'auteur glaçant et film de terreur psychologique. Le film convoque pas mal de références à des chefs d’œuvre du genre, en premier lieu duquel les "Yeux sans visage" de Georges Franju,auquel ce masque que porte la mère tout le film fait évidemment penser.

goofnhig

Certes, il faut un peu de temps pour rentrer dans un film dont la mise en place est particulièrement lente, et doté de pas mal d’ellipses narratives, mais le jeu en vaut largement la chandelle, tant le film instaure une atmosphère assez hypnotisant qui reste durablement en mémoire, longtemps après la projection.

Et surtout, cette lenteur et ces ellipses servent à merveille la construction d'un scénario particulièrement habile, et dont le dénouement est de ceux qui donnent envie de revoir le film une nouvelle fois pour tenter de cerner les éléments qui auraient pu nous mettre sur la piste de cette surprise finale.

Bref une œuvre originale et intrigante à conseiller dans les rares sorties cinéma de demain, à condition d’aimer évidemment ce genre d’expérience cinématographiques un peu éprouvante, mais en même temps, et heureusement, si éloigné du film d’horreur de bas de gamme comme il en pleut souvent dans les salles et en DTV.

Goodnight Mommy - Bande annonce - VOST (2015)


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