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May (Je veux qu'on m'aime)

Publié le 14 mai 2015 par Olivier Walmacq

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genre: horreur, drame (interdit aux - 16 ans)

année: 2002

durée: 1h33

l'histoire : May est une jeune fille timide et complexée qui ne possède aucun ami, son attitude parfois étrange faisant souvent fuir les autres. Sa seule compagnie est une petite poupée et la jeune fille continue d'espérer, un jour, trouver l'homme idéal. Après une brève relation avec un mécanicien, elle décide de se fabriquer elle-même son amant idéal, fabriqué à partir de morceaux de corps humains.

La critique :

Parfois, certains longs-métrages semblent surgir de nulle part et se taillent rapidemment une réputation plus que flatteuse, au point de usciter l'engouement. C'est notamment le cas de May, premier long-métrage d'un passionné de cinéma horrifique, nommé Lucky McKee. Le réalisateur s'est, auparavant, fait la main sur un court-métrage avant de s'orienter vers le format long, pour lequel il retravaille un scénario écrit alors qu'il était étudiant. Au générique, on trouve notamment Angela Bettis, jeune actrice connue pour avoir incarné Carrie White dans la version télé diffusée un an avant.
Figure également Anna Farris, révélée deux ans avant par la parodie Scary Movie, et Jeremy Sisto, qu'on a pu revoir par la suite dans le premier Détour Mortel.

May (Je veux qu'on m'aime)

L'histoire se concentre sur May Dove Canady, une jeune femme timide et réservée, qui souffre grandement de sa solitude et rêve d'avoir un ami ou un amant, voire les deux. Il faut dire que l'existence de May n'a jamais été particulièrement joyeuse. Affublée depuis son plus jeune âge d'un strabisme, cette dernière s'est toujours vu rejetée. Et ce n'est pas les tentatives maladroites de sa mère, qui tente de cacher le handicap par un bandeau sur l'oeil, qui vont arranger les choses.
Ses parents décident alors de lui offrir une poupée enfermée dans un boîte, "dont elle ne doit jamais sortir" lui recommande sa mère. Baptisée Soozy, la poupée devient donc la seule amie de May, jusqu'au jour où cette dernière, devenue adulte, se fait prescrire par son médecin un collyre lui permettant de cacher son strabisme et ainsi, de vivre en société. Sauf que May n'a jamais connu de vie normale, du moins, elle ignore tout des contacts humains.

Rêveuse et parfois maladroite, elle s'éprend d'un jeune garagiste nommé Adam Stubbs, et particulièrement de ses mains. Car May recherche avant tout la personne parfaite. Une utopie dont la jeune femme va progressivement se rendre compte, quand Adam, jugeant May complètement folle, la plaque. Elle cède alors aux avances de sa collègue lesbienne, Polly, qui travaille, tout comme elle, dans un cabinet vétérinaire. Mais, Polly est une véritable nymphomane incapable d'établir une relation amoureuse stable et surtout fidèle. Malgré l'affection qu'elle à pour May, ça ne fonctionne donc pas et cette dernière doit assumer un nouvelle échec. C'est alors qu'elle décide de suivre les conseils de sa mère en lui offrant la poupée, à savoir "Si tu ne peux pas te faire d'amis, fabrique toi en un."

May (Je veux qu'on m'aime)

Avec son premier long-métrage, Lucky McKee aborde plusieurs sujets, notamment le handicap et l'envie de se fondre dans la masse pour ne plus subir le regard des autres (May veut qu'on la voit comme elle est), cela dans une société où la moindre défaillance n'est pas acceptée. Le réalisateur traite aussi de schizophrénie et de paranoïa, deux tares dont souffre progressivement May, à mesure que son équilibre mental se brise, faille représentée par une fissure dans la boite de la poupée qui s'agrandit.
En effet, la jeune femme entretient une relation singulière avec Soozy. 
Témoin figé de la vie de May au point que cette dernière est persuadée que sa poupée lui parle (elle lui demande conseil pour savoir comment embrasser), la poupée semble, au final, constituer une sorte de double immobile de la jeune femme, une amie invisible en somme. 

C'est notamment le cas dans la scène de la douche, où la jeune femme hurle alors que la boîte se brise doucement. On peut citer aussi le passage où des enfants insistent pour sortir la poupée de sa boîte, ce qui va déclencher un évènement dramatique et l'une des scènes les plus singulières du film. En bon fan du genre, Lucky McKee ne peut s'empecher de placer son amour pour le cinéma d'horreur et de Dario Argento en particulier, à travers le personnage d'Adam, véritable adorateur du réalisateur.
Ce dernier se précipite à la sortie du boulot pour aller revoir Suspiria, possède une pièce de son appartement remplis d'affiches de films (dont celle d'Opéra), et se trouve être le metteur en scène d'un court-métrage bien gore qu'il montrera à May lors d'une soirée romantique.

Dans le rôle de ce personnage difficile, Angela Bettis est une véritable révélation et parvient rapidement à rendre attachante cette jeune fille au destin pathétique. On n'en dira pas autant de Jeremy Sisto et d'Anna Farris, au jeu beaucoup trop limité. Il faut dire que leurs personnages ne vont guère plus loin que la simple caricature, en particulier pour le rôle de Polly.
Se présentant comme une sorte de relecture moderne du mythe de Frankenstein, May se rapproche parfois du cinéma de David Cronenberg, dans son rapport à la chair humaine, mais possède également quelques petites touches d'humour noir un peu décalé, comme lorsqu'un type vient se plaindre que son chien n'a plus que trois pattes, avant de revenir avec la quatrième que May propose de greffer à l'animal.
Si le film possède ses qualités, son principal défaut vient d'une première partie beaucoup trop longue, où le réalisateur s'attarde inutilement sur la romance entre May et Adam, tout en se mettant en retrait au niveau de la réalisation. Un problème de rythme rendant la première partie un peu lénifiante. Malgré tout, même si le film est un peu oublié aujourd'hui, May demeure un long métrage complexe, qui ne plaira pas forcement à tout le monde, mais demeure plus que recommandable pour tous les amateurs du genre.

Note : 13/20

 

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