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Le labytrinthe du silence

Publié le 15 mai 2015 par Dukefleed
Le labytrinthe du silenceOuvrir les yeux sur son passé
Un jeune procureur allemand découvre les atrocités commis par les nazis à Auschwitz. On est en 1958 et l’Allemagne doit se reconstruire avant tout. La transmission de l’Histoire s’est donc faite de manière parcellaire et les jeunes générations ignorent beaucoup de la faillite morale collective de leurs ainés. Et c’est ce qui est le plus choquant dans ce film. Un Etat en reconstruction où près de 10 millions de personnes avaient pactisé avec le parti nationaliste va devoir composer avec une élite, mais pas seulement, compromise en acceptant de fermer les yeux. Tout en découvrant l’horreur des actes commis par la génération l’ayant précédé, il découvre que la plus part de ces personnes ont retrouvé une certaine notabilité voire même l’élite à laquelle ils appartenaient. Ce film pose clairement la question de la responsabilité individuelle dans un chaos collectif. Ce film fait écho au très bon « Ruban blanc » de Haneke qui montre bien comment cette génération germanique perdue s’est construite dans les 20’s. Il montre aussi bien comment on peut réécrire l’Histoire afin qu’elle devienne tolérable pour tout un peuple ; mais le plus tragique est que l’on peut même le légitimer dans un premier temps afin que les jeunes puissent s’épanouir sans un rejet de leur propre pays. Donc en 1958, on découvre un pays encore immature pour se retourner sur son propre passé et c’est tragique.Ce premier long métrage hyper documenté et donc souvent très didactique d’un réalisateur italien a le mérite, sous forme d’un film d’investigation, d’être conçu comme une véritable leçon d’histoire… mais de fait trop peu comme du cinéma. Les personnages sont souvent schématiques, apparaissent brièvement, bourreaux ou victimes, débitent leurs textes et n’existent de fait pas vraiment… juste des objets désincarnés de démonstration. Et c’est pour cette raison que l’émotion ne transparait jamais malgré une musique omniprésente dans les moments forts. Le procureur aussi est assez caricatural et mille fois vus : naïf, intègre, journaliste, détective… La réalisation est soignée mais d’un classicisme confondant et manquant cruellement d’inventivité.Voilà un film à message fort et clair trop loin du 7ème art
Sorti en 2015

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