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Je me souviens – les Météores, une région en or

Par Pauline

Je me souviens – les Météores, une région en or

La rime est facile mais pas fortuite !! Cette région de montagnes et de forêts au centre de la Grèce (en Thessalie) est un trésor, d'une grande beauté ! Le lieu m'a tout simplement envoûtée.. Irais-je jusqu'à fait renaître? Vivifiant, sublime, à couper le souffle.. Les superlatifs même eux n'arrivent pas à la grandeur du site !! Il y a quatre ans déjà lorsque j'étais en Grèce, je voulais y aller. En tant que fille au pair je n'avais qu'une journée de repos. Les dix heures en bus aller retour avaient alors séché mon envie.

Gerlando mon chéri sicilien m'a rendu visite pendant trois semaines cette année. Plus d'excuses ! Nous devions y aller un weekend.. Après des tergiversions, des hésitations " tu ne veux pas plutôt aller à Monemvassia, Mystras? ".. Finalement, un samedi à 7h30, nous sommes installés dans le bus chauffé, confortable (j'ai de la place pour les jambes !) et nous voilà partis pour 5h de paysages magnifiques, un enchaînement de vues de la mer, de campagne et enfin de montagnes.. Nous arrivons à Trikala où nous devons changer de bus - mais bien penser à réserver celui du retour (j'y reviendrai dans un article sur Nafplio) - et nous voilà en route pour trente minutes de bus chaotique et peu vieillot mais qui avance ! Nous apercevons

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de loin déjà des pics rochers gris.. C'est ça les Météores? Ce sont de gros rochers assez lisses, très hauts et émergeant de nulle part. Surprenant ! J'en ai des sueurs froides et une sensation de vertige vient toquer à la porte de mon coeur. On y monte comment? J'espère ne rien devoir escalader... Mon père peut vous en parler : en primaire je ne parvenais pas à dépasser les 50 cm en escalade.. Dire que je fais plus d'1m80. Une blague de Mère nature.

Quoiqu'il en soit je me rassure en affirmant déjà à Gerlando que moi vivante, en bonne santé, munie toujours de mes dix doigts, dix orteils, je n'escaladerai pas ! Il me rassure. Nous arrivons dans la ville assez mignonne de Kalambaka. Mon guide touristique nous conseille de nous rendre pour le logement plutôt à Kastraki, village à peu de kilomètres ! Quel bon conseil ! La promenade à pied est des plus sympathiques ! Nous nous faisons un énorme s

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andwich et attirons vite les narines et l'estomac d'un chien tout mimi. On l'aura collé à nous pendant une bonne heure. Avec ses yeux larmoyants il nous aura eu en plus : la moitié du jambon et du fromage y passe. On lui donne même de l'eau en improvisant une écuelle avec un vieux pot de glace ramassé dans un petit tas d'ordures ! Quel tableau.

Nous nous promenons dans une nature incroyable. C'est l'automne et comme vous l'imaginez j'ai donc dans les yeux des taches de rouge, de jaune, de vert, de orange.. La nature est en train de colorer mon weekend et me remettre du rose aux joues et du baume au coeur. Je me sens bien. Gerlando aussi. Nous arrivons au village. Une enfilade d'hôtels mais aussi des petites maisons avec de beaux jardins et puis des chiots, des chatons, des poules, des vaches, des moutons. Idyllique ! Vous allez rire : j'adore !! Nous trouvons un hôtel tenu par des gens adorables. 15 euros par personne, petit déjeuner compris. Gerlando m'a fait répéter deux fois le prix ! On ne s'y attendait pas ! La dame qui le gère parle très bien anglais. Très accueillante. On sympathisera par la suite un peu avec le réceptionniste qui vient d'Albanie.

Aparté. " Von Hier an Blind " du groupe allemand Wir sind

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Helden que m'a fait découvrir une amie allemande (je vous le conseille : http://www.youtube.com/watch?v=CfepNTddtQ0&ob=av2e) dans les oreilles, je me souviens de ce weekend merveilleux, le sourire aux lèvres, la nostalgie qui ceinture mon coeur...

L'après-midi nous partons à pied pour les Météores. Quand j'ai dit ça à la dame de l'office du tourisme de Kalambaka, elle a halluciné, " ça ne va pas être possible. Il faut que vous preniez un bus ou le taxi ". Ben voyons ! Avec un bus à 9h pour l'aller et à midi pour le retour et un taxi à plus de 20 euros. Non, non, un couple franco-italien ça marche même si mon sicilien de copain traîne la patte (je l'aime!). On commence l'ascension. C'est vrai que les genoux et les cuisses souffrent. C'est de la bonne fatigue. " Mais pourquoi bonne, ça veut dire quoi? " Gerlando souffle déjà. Je n'en ai cure... Je n'en ai cure... Je n'en ai... En fait je m'apitoie. " On fait du stop alors? " Pas de réponses. " JE fais du stop? " C'est décidé, je tends le pouce. Une voiture... Deux voitures.. Cinq minutes après nous sommes dans la petite voiture de location de deux américains qui enseignent l'anglais pour quelques mois à Thessalonique. Deux personnes adorables, chaleureuses que j'espère revoir bientôt ! Nous visitons un couvent et un monastère perchés sur des pitons rocheux ! Quelle sensation !

En ce moment même, à me souvenir de ce weekend, j'ai des frissons... Nous assistons au coucher de soleil perchés sur des rochers. Il fait froid mais la beauté réchauffe les coeurs (elle était facile). J'ai envie de figer le moment. Le nez glacé, on redescend tout de même. Il fallait bien un jour... Claqués on s'endort avec Gerlando pour se réveiller à 23h et partir dans l'autre ville à la recherche d'une pita, d'un quignon de pain, quelque chose à se mettre sous la

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dent ! Rien ! Tout est fermé.. Au final on trouve une pizzeria où on se fait servir un assortiment de mezze puis on passe dans le salon de thé à côté pour dévorer d'énormes gâteaux grecs au miel estampillés + 5 kg sur votre balance ! Délicieux ! A ce goût-là on a envie de maltraiter son derrière.

Le lendemain est de toute façon sportif : on reprend notre ascension. Ne riez pas : on devait retrouver les américains (de Boston) pour le petit-déjeuner. Avec le changement d'horaire, j'ai réussi à mettre des horaires complètement délirants sur nos deux portables. Résultat : réveil en retard et départ un peu précipité. L'occasion de refaire du stop et de rencontrer une famille de Lituaniens (un couple et leur fils) qui vivent à Marbella en Espagne. On a alors changé de catégorie : on monte dans une espèce d'énormes 4x4. Avec eux, adorables aussi, on visitera les quatre autres monastères dont les deux plus gros. Dire que je suis impressionnée, émerveillée, perdue aussi devant cette beauté, cette immensité.. Et bien c'est vraiment très peu dire. Je n'ai aucune envie de partir. Les monastères à l'intérieur ne sont pas extraordinaires - j'en ai visité de bien plus beaux au nord de la Roumanie vers Suceava avec mon amie Anca.. Mais leur positionnement est impensable, incroyable. Quelle aventure que celle qu'ont vécu ces prêtres, ces sœurs venant vivre sur ces perchoirs !!! Dire qu'auparavant il y en avait une vingtaine ! Quel spectacle ! L'entrée dans chaque monastère coûte deux euros, ça vaut le coup. C'est vraiment intéressant même si je manque de culture, de connaissance religieuse. Tout de même.. Je suis quoiqu'il en soit bluffée et je sais déjà que je veux revenir dans cette région ! Absolument !

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En fin d'après-midi nous repartons pour Kastraki puis Kalambaka à pied toujours (je tire la langue à la madame de l'office, " y a pas que le bus ou le taxi kiria pour aller aux Météores ") puis bus pour Trikala et déjà nous quittons la forêt de sapins pour " la forêt de ciment " comme appelait Athènes le père de la famille dans laquelle j'étais au pair... Lorsque parfois le matin de mon jour libre je partais avec lui pour le centre d'Athènes. A 7h du matin. On voyait du loin de Kifisia le nuage de poussière, de pollution au-dessus d'Athènes. On était perdus dans les embouteillages. Du gris, du gris, du gris.. Mon coeur hurle, veut retourner dans ce tableau si richement coloré que sont les Météores. A l'époque je n'étais pas d'accord avec le papa banquier de la famille. Je trouvais Athènes splendide... Une grande ville, vivante, riche de tant de possibilités. J'aime la ville mais différemment. J'ai changé. Athènes c'est sympa, c'est prenant.. Mais.. Les Météores, ça c'est une splendeur vraie, réelle et incontournable ! Incroyable ! J'espère vous avoir donné envie de vous y rendre !


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