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1945, les fées se penchent sur le berceau de l’humanité

Publié le 30 mai 2015 par Christophefaurie
Dans cette étape de mon raisonnement, essai de modélisation des organes qui constituent notre société. Par structuration des idées qui sont apparues dans ce blog. Cette partie est insatisfaisante. Ce qui compte, c’est l’esprit plus que la lettre. Bref, j’espère que le lecteur verra la lune et pas mon doigt…

Les constituants de la société Sous composants Commentaires

Les travailleurs de l’esprit Humanistes Ils cherchent l’épanouissement de l’homme. Pour eux la dimension sociale, « l’humanité », est critique. Erasme, La Boétie, Le mouvement radical français, Arendt et Camus, Lewin…

Nihilistes L’épanouissement de l’homme résulte d’un combat. Il faut détruire la société, pour reconstruire l’idéal. (Cf. Hegel / Marx / 68.)

Libertaires / laisser faire Il y a dans la nature des lois qui permettent à l’individu de vivre sans supervision sociale. Laisser faire. Ce sont les héritiers des physiocrates des Lumières. Aujourd’hui, ils parient sur les lois du marché corrigées par les banques centrales (voir Hayek, monétarisme).

Les travailleurs de la matière Luthérien Arbeit macht frei. Glorification du travail « manuel » en contraste avec le travail « intellectuel », corrupteur. Luther s’est opposé à Erasme. On retrouve ici probablement les défenseurs de la dignité du peuple : PC, FN…

Les liens sociaux Religion (culture) C’est la structure implicite de la société. La culture d’une société est constituée par les règles implicites qui gouvernent les comportements de ses membres (par exemple la politesse). Nous sommes tous des garants de ses lois. Mais il peut y avoir spécialisation, qui conduit au prosélytisme. Par exemple, l’Eglise, les ONG, ou une société comme ENRON. Ici se trouvent les combattants du communisme et le Consensus de Washington.

Technocratie (normes) C’est la structure explicite de la société. Elle est constituée de travailleurs de l’esprit, qui font respecter les règles de fonctionnement explicites de la société. Fonctionnaires, juristes, qualiticiens, contrôleurs de gestion… La technocratie ayant mis la main sur le système éducatif est désormais une question d’héritiers. Ses membres sont favorables aux thèses nihilistes ou libertaires (s’ils se perçoivent comme des entrepreneurs).

Marchands (échanges commerciaux) Les marchands sont aux nœuds des réseaux d’échange. Leur Dieu est le marché, qu’ils instrumentalisent, mais qu’ils ne subissent pas. Ils rejoignent les théories du laisser-faire.

La propriété Le capital productif / l’entrepreneur Le capitalisme semble avoir produit le changement que l’on connaît parce qu’il a concentré entre quelques mains des moyens de production importants. La compétence de l’entrepreneur est de modifier les flux monétaires. Il manipule la société pour qu’elle ait envie d’acheter à ce qu’il invente (valeur monétaire).

La monnaie / le système financier Dans un monde capitaliste, hyper interdépendant, ou tout est marchand, la circulation de monnaie joue un rôle déterminant. En effet c’est elle qui détermine la valeur des choses, et des êtres, et ce que ces derniers peuvent ou non faire. Les théories monétaristes (laisser-faire) modernes voient les banques centrales comme les régulateurs du marché.

Les possédants Les possédants sont des héritiers. Ils défendent le statu quo. C’est la « première droite » de René Rémond, qui s’est opposée à la Révolution. C’est aussi le néoconservateur moderne. Ils se rattachent naturellement aux théories du laisser-faire libérales.


Le plus intéressant est de voir comment tout a commencé. Après guerre, accord général pour dire « jamais plus cela ». Il faut créer des « conditions » dans lesquelles l’homme n’aura plus la tentation du totalitarisme.
Mot d’ordre : progrès. La technocratie va prendre tout le monde de vitesse. Elle organise la reconstruction de la société et la diffusion de l’innovation technologique. Les travailleurs de l’esprit protestent, ils y voient une menace totalitaire (cf. La route de la servitude de Hayek ou l’œuvre d’Arendt). Les possédants (néoconservateurs) trouvent injuste que l’on fasse profiter le peuple de la prospérité. Mais ils ne pèsent pas lourd dans l’élan qui emporte le monde. D’autant que beaucoup de gens y trouvent leur compte. Les travailleurs de la matière sont prospères. Les combattants du communisme (les religieux) pensent gagner leur bataille, et convertir le monde, par « massification » d’une classe moyenne de petits possédants. Ce qui crée un marché colossal pour le capitalisme. Eh puis, il y a une forme de paix. La tentation totalitaire semble s’être éloignée.
Jusqu’à ce que le modèle flanche. Alors, les mécontentements, qui étaient muselés, fusent à nouveau. Chacun prêche pour sa chapelle. 

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