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Exposition « À contresens de l’oubli » au Château de Taurines (12)

Publié le 05 juin 2015 par Philippe Cadu
Exposition « À contresens de l’oubli » au Château de Taurines (12)Becky Beasley, Berdaguer & Péjus, Florence Carbonne, John Cornu, Maïder Fortuné, Jean-Louis Garnell, Jeff Guess, Mehdi-Georges Lahlou,Robert Malaval, Yazid Oulab, Bertrand Segonzac, Lucy Skaer

Une correspondance s'engage entre les œuvres de la collection des Abattoirs - Frac Midi-Pyrénées et l'esprit des lieux. Les formes flottent dans l'espace mémoriel du château et rompent un silence contenu.

Un langage intime et commun se pose ici, entre passé et présent. Une rencontre inattendue entre des artistes aux univers singuliers amorce une conversation sur la présence de l'absence.

Alors que récits et représentations se télescopent, que faisons-nous de notre histoire, de nos images, de nos instants ?

Exposition « À contresens de l’oubli » au Château de Taurines (12)
Dès notre arrivée, nous sommes immergés dans un paysage intérieur celui de notre intime banalité. Les œuvres flirtent avec le réel, un sentiment étrange envahit la pièce.
La mémoire de nos objets (chaise, nappe..) se retrouve ici, forme organique, trace photographique, image picturale, pour devenir un espace de projection où se libèrent nos propres souvenirs.

Une double lecture apparaît, les histoires se tissent.
Au-delà de la représentation, le voile se lève sur une aventure plus collective puisant dans l'histoire des mondes, des religions et des sociétés.

Un fauteuil, dont l'excroissance quasi organique, trône au côté de chaises peintes suspendues dans la toile : L'Aliment blanc de Robert Malaval entre en résonance avec la peinture Sans titre ( extractions) de Bertrand Segonzac ; véritable métaphore de l'encombrement de la vie quotidienne, de l'économie de surproduction.

Par ricochet, l'œuvre Sonatine de John Cornu révèle l'utilisation des néons, considérés comme dysfonctionnels par une société de consommation habituée à renouveler sans fin ses produits bien avant leur épuisement total.

L'exploration entre le corps et l'intériorité se poursuit avec des œuvres immersives engendrant des états d'âmes poétiques entre variation lumineuse et sonore créant une expérience physique exclusive. La mémoire devient pour les artistes une matière première, manipulable questionnant la transmission et la pérennité du souvenir.

" Ainsi, vont les choses de ce monde... rien ne s'y achève et tout y recommence "*
* Yves Jaigu, Yazid Oulab, Ed. Ereme, 2008


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