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Médéric Collignon triture le Triton

Publié le 07 juin 2015 par Assurbanipal

Médéric Collignon Jus de Bocse

Organismes jazzistiquement modifiés

Les Lilas, Seine-Saint-Denis, Ile de France, France

Samedi 6 juin 2015. 20h

Médéric Collignon: trompette, clavier, voix

Yvan Robilliard: Fender Rhodes

Emmanuel Harang: guitare basse électrique

Philippe Gleizes: batterie

+ Invité spécial

Christophe Godin: guitare électrique

Ce soir, le groupe nous joue son projet " MoOvies " consacré aux musiques de film (cf vidéo jointe à cette chronique) et du Funk.

Ca commence par une musique de film de série Z italienne comme Frank Zappa les aimait. Les succubes gluants passent à l'attaque. Puis ça passe à la Black Exploitation. Musique de film + Funk. Le programme est respecté dès le départ. Le public en a pour son argent. La tension monte même si Médéric la casse régulièrement. L'amplification électrique est consubstantielle à cette musique. Mon jeune voisin (10 ans environ) visse ses bouchons d'oreille pour protéger ses jeunes tympans. Par contre, les fumigènes bleus sur la scène, cela n'a rien d'indispensable. Philippe Gleizes envoie toujours un max. Médéric contrôle le magma sonore.

Un morceau de Quincy Jones. Le titre est ilisible sur mes notes. Ce sont bien des musiciens français. Ils n'enchaînent pas. Les musiciens américains enchaînent toujours pour ne pas laisser le temps aux spectateurs de se remettre de leurs émotions. Ils sonnent bien funky pour des petits Français de souche. Groove lent, hypnotique. Médéric hache le tempo avec sa voix. Il scatte en duo avec le batteur. Le groove hypnotique repart un peu plus rapide. Médéric joue penché vers le sol comme Miles Davis mais c'est pour lire la partition. Ca marche. Mes voisines de devant dodelinent joyeusement du chef.

Arrivée de Christophe Godin à la guitare électrique.

" Walkin' off the wall ". La guitare se fond immédiatement dans le groupe mêlant ses sons tordus à ceux des claviers. Solo de guitare. Un blues planant, tortueux, de Blanc. Médéric Collignon chante le solo de guitare. Nouveau duel cosmique des claviers. Le bassiste maintient une ligne directrice dans ce maelström sonore.

Médéric Collignon n'aime pas Ibrahim Maalouf, trompettiste qui n' a jamais été mentionné sur ce blog. Ne l'ayant jamais écouté, je n'en pense rien. En tout cas, Frank Woeste, l'ancien claviériste de Médéric Collignon, joue aujourd'hui avec Irbahim Maalouf. Ca attaque sévère. La tête baissée, le son haché, perçant de la trompette. Médéric, disciple de Miles, mais sans la sourdine Harmon dite sourdine " Miles " justement. La guitare vrombit comme un avion. Le bassiste est toujours aussi placide au milieu de cet ouragan sonore.

Christophe Godin s'en va pour jouer pour son propre concert dans la 2e salle du Triton. Merci à lui.

Le batteur enchaîne en tapant. Les balais ne font pas partie de son dispositif. En même temps, ce n'est pas le style de la musique.Duel des claviers dans le suraigu. Genre bataille galactique. Mes voisines de devant ne tiennent plus en place. Malheureusement pour elles, dans la configuration actuelle du Triton, il n'y a vraiment pas la place pour danser dans la salle. Ca envoie comme une charge de gnous. La bataille galactique a reprise. Fin brusque comme ils les aiment.

Un morceau plus " coucool " comme dit Médéric. " In time " ( Sly Stone). Du Funk disait-il. Pour lancer le morceau, Médéric nous demande de faire un truc débile ensemble, de la boîte à rythmes vocale. Le public, dont votre serviteur, honorables lectrices, estimables lecteurs, suit plus ou moins. Pas grave, le groupe enchaîne. Ca balance comme il faut. Le son de trompette de Médo se détache du groove. Le bassiste n'est pas Larry Graham et cela s'entend. Solo de batterie que Médéric conclut au doigt et à l'oeil. Apparemment, c'est du grand n'importe quoi mais, à bien observer, chacun est à sa place et tient son rôle. C'est exactement comme une intervention des urgences selon la jolie expression du docteur Patrick Pelloux, médecin urgentiste.

RAPPEL

Le public n'a pas eu le temps de le demander mais comme il continue d'applaudir, il le mérite. Un truc super cool pour calmer le jeu. Les clavier sonnent comme une musique de documentaire sous marin. Partons vers les fonds abyssaux à bord du Nautilus. Philippe Gleizes est aux maillets. Pas aux balais tout de même. Médéric nous fait le crooner funky " Let it roll, baby ". Il se prend pour Sam Cooke mais pas longtemps. Trop sage pour lui. Duo de claviers flottant dans l'immensité noire et marine. Toujours aussi précis, à la 3, le groupe reprend pour le final.

Malgré les applaudissements frénétiques des Médéric's Fanatics, il n'y eut point de second rappel.

En conclusion, pour ceux qui n'ont pu assister à ce concert, il était diffusé en direct vivant sur le site Internet du Triton et devrait bientôt y être visible et audible en différé. Si vous avez préféré assister à la victoire prévisible du Barça sur la Juve ce soir là, vous pouvez vous rattraper en regardant et écoutant Médéric Collignon en concert. Lui est toujours imprévisible. J'ai dit.

La photographie de Médéric Collignon est l'oeuvre du Pugnace Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.


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