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5 artistes déprimants à découvrir à la Halle Saint Pierre

Publié le 08 juin 2015 par Lagrandedepression

Dimanche dernier, je sors de chez moi le sourire aux lèvres pour aller à la Halle Saint Pierre voir l'expo d'art brut " Les Cahiers dessinés ".Mais, une fois à l'intérieur, les biographies des artistes sont super déprimantes à lire. Adieu ma bonne humeur. Votre serviteur ès déprime s'est donc mis en tête de compiler ces 5 artistes à qui la vie n'a pas fait de cadeaux.

CHAVAL

5 artistes déprimants à découvrir à la Halle Saint Pierre

Je commence par le dessinateur humoristique Chaval qui a notamment travaillé pour le Figaro, Paris Match et Le Nouvel Observateur dans les années 50-60. Chaval dit de ses dessins dopés à l'humour noir : " S'ils sont meilleurs que les autres, c'est qu'ils vont jusqu'au bout : ils détruisent tout parce que j'y vais moi-même et que je me détruis aussi ". Dans cet état d'esprit, il avoue à sa femme qu'il la trompe depuis des années. Accablée par cette trahison, la pauvre femme se donne la mort, ce qui plonge Chaval dans une neurasthénie profonde. Il finit par se suicider au gaz dans son appartement parisien.

Ça commence bien, hein ?

Marcel Bascoulard

5 artistes déprimants à découvrir à la Halle Saint Pierre

Allez je passe au dessinateur et peintre Marcel Bascoulard. A l'âge de 19 ans, il est témoin de l'assassinat de son père par sa chère maman, Madeleine. Déclarée démente, elle est internée dans un hôpital spécialisé de Bourges. Pour se rapprocher d'elle, il s'établit dans cette ville. Comme il n'a pas un rond, il dort dehors ou dans des cabanes dans les marais. Cet artiste clochard habillé en femme devient la curiosité de la ville de Bourges. Son style de vie tranche avec ses dessins méticuleusement détaillés des rues de Bourges vidées de ses habitants. Alors qu'un particulier le laisse dormir dans un camion, il est froidement assassiné par un marginal de 25 ans.

Allez. Je me prends un Xanax, histoire de ne pas craquer.

Bruno Schulz

5 artistes déprimants à découvrir à la Halle Saint Pierre

Je continue avec le dessinateur, peintre et écrivain polonais, Bruno Schulz. On apprend qu'il a traversé de nombreuses périodes de dépression durant lesquelles il s'est réfugié dans le dessin et l'écriture. En 1942, l'horreur pointe le bout de son pif lorsque ces salopards de nazis occupent la ville où vit Bruno Schulz. Ce dernier est alors contraint d'aller dans le guetto juif. Un officier de la Guestapo, Felix Landau, fait de l'artiste son esclave et le force à réaliser une fresque dans la chambre de ses enfants. Mais Schulz n'aura pas le temps de terminer son œuvre car il est assassiné le 19 novembre 1942 par un autre officier SS qui cherchait à se venger de Landau.

Deuxième Xanax...

Otto Wols

5 artistes déprimants à découvrir à la Halle Saint Pierre

J'arrive devant les œuvres de Otto Wols. Alors qu'est ce qu'il lui ai arrivé à lui ? Il fuit le régime nazi pour se réfugier en France, il émigre ensuite en Espagne. Puis il revient en France. Son développement artistique est jalonné par un alcoolisme de plus en plus intense qui fragilise sa santé. De plus, il gagne peu d'argent et connaît de graves problèmes psychologiques. Une inflammation des poumons, une cirrhose et une jaunisse oblige ce pauvre Otto à entamer une cure de désintoxicaton. A l'été 1951, il semble aller mieux et il se remet à ses aquarelles. Mais pas de bol, il mange une viande avariée. En plus, il est mal diagnostiqué et son état empire. Il meurt le lendemain.

J'entame une heure de yoga avant de poursuivre vers la dernière partie.

Josefa Tolrà

5 artistes déprimants à découvrir à la Halle Saint Pierre

Je finis par les œuvres de Josefa Tolrà et je me dis " ah enfin quelqu'un qui va bien ! ". Mais en fait, non : elle s'est mise au dessin à l'âge de 70 ans, sans aucune formation, pour lutter contre la dépression qu'elle traine depuis la guerre. En effet, cette dernière lui a pris ce que Josefa avait de plus chères : ses deux fils. Alors le dessin et la peinture sont pour elle une activité mediumnique, une porte vers l'au-delà qui lie le matériel et le spirituel. Josefa entend des voix et les retranscrit dans ses dessins. Contrairement aux précédents, elle meurt paisiblement après une centaine de dessins et de poèmes réalisés en seulement 17 ans.

J'espère que je vous ai donné envie d'y aller. C'est vraiment bien et la Halle est un endroit bien agréable pour se retrouver seul.


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