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Vie sauvage londonienne

Publié le 09 juin 2015 par Nicole Giroud @NicoleGiroud

Vie sauvage londonienneOù se trouve ce renardeau ? Dans le jardinet de notre fille à Londres, à deux pas (j'exagère un peu) de la City. Il n'est pas seul, il est accompagné de ses frères et sœurs car maman goupil, après avoir creusé son terrier dans le jardin, a mis au monde cinq petits, tous en pleine forme, qui ravagent le jardinet pour le plus grand plaisir des locataires officiels du lieu.

Les habitants contemplent les petits avec ravissement : So cute ! Le mot est lancé : si amusant, si attendrissant.

Les petits s'en donnent à cœur joie : le jardinet dévasté, les plantes arrachées et dévorées, les ravissants pots cassés, rien ne vient tiédir l'enthousiasme des colocataires humains.

Il est vrai que les renardeaux sont attendrissants, ils jouent et se chamaillent comme tous les petits du monde. Surtout la nuit, d'ailleurs, et leurs glapissements, mélange de poulies grinçantes, de sirènes et de crissements métalliques, vous réveillent à des heures indues. Le jour, ils dorment, roulés en boule à côté de l'abri de jardin.

Où est passé le velours de la pelouse ? Sous les gravats. Le sol est vraiment rocailleux, Mrs Fox n'y peut rien. On ne fait pas de tunnel sans évacuer la terre, un tas impressionnant trône donc contre la cloison de l'abri en bois. Trônait plus exactement, car les enfants s'amusent et jouent dans le bac à sable. Maman leur amène des sacs poubelle remplis de nourriture, et que je joue, et que je lacère... Le beau jardin so british ressemble à une décharge publique. Il faut attendre que la famille s'absente pour nettoyer avant l'invasion suivante.

Je suggère de boucher le trou quand tout ce petit monde part en promenade. Les regards consternés que je m'attire me font comprendre que l'insigne cruauté de ma suggestion les peine.

Il semblerait que plus de dix mille renards vivent à Londres, pas du tout gênés par l'environnement citadin. On peut les comprendre, la ville ressemble à un immense village où il ne manque que les poules pour que le bonheur des goupils soit complet. Les Londoniens aiment ces animaux, c'est l'irruption de la vie sauvage dans une communauté urbaine de huit millions d'habitants, un peu de liberté offerte à leur regard. Cela vaut bien quelques désagréments.


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