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[critique] La Résistance De L'Air : tirer n'est pas jouer

Par Vance @Great_Wenceslas
[critique] La Résistance De L'Air : tirer n'est pas jouer

Un thriller psychologique au pitch intrigant, un casting à la hauteur mené par un Reda Kateb une fois de plus impressionnant de naturel, pour un résultat en demi teinte. La Résistance De L'Air n'est pas un mauvais film, mais c'est un premier film, et cela se voit. Un long-métrage maladroit mais prometteur.

Notre note vous paraîtra probablement un peu trop généreuse envers un tel film, mais malgré ses nombreuses maladresses la première réalisation du scénariste Fred Grivois est prometteuse. Il faut dire que ce n'est pas - assez étonnamment - du côté de son scénario que La Résistance De L'Air s'avère convaincant, puisque celui-ci ne parvient que rarement à transformer son pitch de départ intrigant et " alléchant " en un thriller tendu, efficace, et surtout vraiment captivant. Car l'on se fout un peu de ce qu'il arrive aux personnages, la faute à un gros manque d'empathie. Les actes de plus en plus irréparables du personnage principal ne sont guère justifiés ou logiques et il est très difficile de ne pas remettre en cause la cohérence du scénario.

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De manière générale le récit nous semble " mou ", lançant quelques bonnes pistes (des idées relativement originales ou du moins un peu plus surprenantes) pour ne pas les suivre de manière satisfaisante tout du long comme s'il renonçait de lui-même à faire preuve d'ambition. Mais qu'importe, Fred Grivois ajoute de la rigueur dans tout le reste, notamment dans sa mise en scène, sans éclat mais appliquée. On appréciera par exemple un excellent travail sur le son et sur les ambiances. En tous cas, parce qu'il y a déjà une certaine matière et de réelles qualités (esthétiques notamment) l'on s'imagine que les prochains films de Fred Grivois devraient être bien meilleurs dès lors que le scénario suivra.

Finalement, c'est surtout sur son casting que le film se repose, d'une très correcte Ludivine Sagnier (que l'on avait cependant vu plus inspirée) en passant par un étonnant Johan Heldenbergh (il en fait peut-être un peu trop et aura tendance à rapidement agacer), ainsi que ses seconds rôles réjouissants ( Tchéky Karyo, Pascal Demolon, tous deux excellents quand bien même leurs personnages sont mal caractérisés).

Mais c'est Reda Kateb ( Lost River), comme d'habitude, qui emporte l'adhésion, et

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même un film en demi teinte comme celui-ci se voit grandement amélioré dès lors que l'acteur joue dedans. On ne le dira jamais assez mais il est l'un des meilleurs interprètes français actuel, son jeu étant d'une subtilité rare et d'un naturel précieux. Il est la seule et véritablement bonne raison d'aller voir ce film.

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La Résistance De L'Air

35 mm en 2.35 : 1 / 98 minutes

Champion de tir au fusil, Vincent mène une vie tranquille entre sa femme et sa fille. Jusqu'au jour où des problèmes d'argent l'obligent à remettre en cause ses projets et menacent l'équilibre de sa famille.
Une rencontre au stand de tir avec Renaud, personnage aussi séduisant qu'énigmatique, lui promet une issue grâce à un contrat un peu particulier. Dès lors, Vincent met le doigt dans un engrenage des plus dangereux...


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