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Spinal Tap – Rock and roll baby !

Par Bebealien

Aujourd’hui, retour sur un film dit “culte” avec toute la notion dépréciative et facile que ce terme galvaudé peut avoir aujourd’hui. C’est un peu en effet à la mode de définir rapidement et sans vraiment d’éléments tangibles une œuvre comme culte, en oubliant un peu trop vite que seul le temps permet d’accéder à ce statut. Spinal Tap a bien survécu à l’usure du temps et n’usurpe en rien son titre. Retour donc sur le meilleur rockumentaire que je connaisse.

Spinal Tap – Sex, Drugs and Rock and roll

DiBergi, un reporter, décide de suivre la dernière tournée des Spinal Tap, groupe au sommet de sa forme et des charts. Mais cette dernière tournée va être celle de la désillusion : brouilles entre les trois guitaristes, concerts annulés, quasi dissolution du groupe, refus de campagnes marketing… tout ca autour de trois grands enfants refusant à tout prix de grandir pour servir au mieux leur dieu : le hard rock.

Une jaquette sobre, en référence au Black Album des Spinal Tap, lui même référence au White Album des Beatles…

Spinal Tap est un véritable phénomène. Basé sur un groupe fictif puisant son inspiration auprès d’AC/DC ou de Led Zeppelin, le film a obtenu un succès si retentissant que de fictif… le groupe est devenu réel. Spinal Tap a donc vraiment sortis quelques disques et fait une ou deux tournées… Situation des plus paradoxale, mais qui a déjà un prédécesseur dans l’histoire : les Blues Brothers, groupe mythique créé par deux trublions du Saturday Night Live : James Belushi et Dan Akroyd.

De la moustache, de la moumoute, de la panthère… pas de doute, c’est bien du hard rock…

Se voulant parodique, le film caricature ses trois principaux protagonistes. Tous trois sont décérébrés, puérils, totalement déconnectés de la réalité et pourtant géniaux une guitare à la main. Ce décalage constant entre la vie telle qu’ils la perçoivent et la réalité est une source incessante de décalages amusants. A commencer par leurs caprices de divas sur la bouffe, leur bassesse devant un chanteur vendant plus de disques, qu’ils descendront dès qu’il aura le dos tourné, etc… Tout est matière à faire ressortir la mesquinerie et les égos démesurés de grands enfants ayant grandi trop vite.

Le sel du film réside dans l’art et la manière de montrer comment les enfants terribles du rock and roll se perdent et finissent par casser sous le poids de leur propre mythologie, de leur entourage destructeur (la petite amie qui veut devenir manager et qui a des choix artistiques douteux) et tout simplement de leur suffisance. Un mécanisme qui fait rire autant qu’il émeut, notre trio d’idiots restant particulièrement attachant.

Nigel, égo démesuré et centre créatif du groupe. Persuadé d’être génial et n’aimant que lui…

Rythmé par une alternance de concerts pillant les gimmicks de plusieurs groupes connus et les scènes plus intimistes où la vie du groupe est montrée sous une facette beaucoup moins flatteuse, Spinal Tap touche par l’absurdité de ses situations. Le film est parfois tellement too much dans la description des aléas rencontrés que ceux-ci deviennent crédibles. On sent l’anecdote vécue, que ce soit lorsque le groupe se perd dans les coulisses menant à la scène, passant plusieurs fois au même endroit, ou encore lors d’un concert ou nos zikos chevelus et moustachus préférés ont du mal à sortir d’un cocon mécanique. Certains gags sont vraiment hénormes et digne de Papa Schultz, mais font vraiment rire.

Derek (Harry Shearer), Nigel (Christopher Guest) et David (Michael McKean)… dire qu’à une époque on voulait tous s’habiller pareil…

Bref, Spinal Tap, c’est du bon, du très bon. Si vous aimez le hard rock des 80, que vous avez un minimum de sens de l’humour et que vous ne voulez pas passer à côté d’un des meilleurs films sur le sujet, vous savez ce qu’il vous reste à faire…

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