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Jean-Yves Le Gall, Président du CNES, roule pour le climat .

Publié le 16 juin 2015 par Toulouseweb
Si l'on avait dit ŕ Jan-Yves Le Gall qu'un jour il devrait s'occuper des ours polaires et des manchots de l'Antarctique, cet homme au look sévčre nous aurait pris pour des fous.
Pourtant, depuis 30 ans dans le business de l'espace, Ť les cheveux plus rares et plus blancs ť, selon le portrait qu'il a dressé de lui-męme en commençant sa conférence de presse au salon du Bourget, cet homme se positionne en défenseur forcené du climat décrété objectif stratégique n°1 pour le CNES.
Le CNES, Centre National d'Etudes Spatiales, travaille d'ailleurs avec le GIEC, qui lui a trouvé 50 sujets de recherche au-dessus de nos tętes venus de l'espace. Et de citer les études qui ont permis de découvrir que les eaux des océans montaient de 4 mm par an, ce qui n'est pas grand-chose ŕ vrai dire, mais sur une période de 50 ans, on voit qu'il y a péril pour la terre ferme. Dans le męme esprit, il va ętre lancé une campagne de mesure des eaux douces qu'un satellite Swot sera chargé de surveiller. Un autre satellite baptisé IASI NG va permettre des prévisions météo fiables ŕ 5 jours. Autre satellite encore, Merlin, il va mesurer le méthane dans l'atmosphčre et ses conséquences sur l'effet de serre.
Cela dit, au Bourget, Jean-Yves le Gall avait presque le sourire, grâce ŕ Philae, le petit robot posé de guingois sur la comčte Churyamov-Gerasimenko et qui a véritablement lancé le salon pour le CNES. Philae que le soleil a réchauffé, aprčs 7 mois de silence a pu parler ŕ la Terre pendant quelques 50 secondes. Il a remis ça dčs le lendemain et en a profité pour envoyer des images au centre spatial de Toulouse. Une histoire insensée, comme seule l'espace peut en nourrir. Devant le chalet du CNES au Salon du Bourget se trouve bien entendu un Philae grandeur nature. Il y a aussi un énorme caillou noir en plastique censé reproduire l'environnement du petit robot. Pas de quoi ręver apparemment pour les spectateurs du Salon qui attendent tous cependant la suite ŕ savoir un forage réalisé par Philae qui déposera dans les instruments adéquats la poussičre de la surface de la comčte. Et lŕ, on devrait mieux savoir comment est née notre plančte.
Ariane reste aussi dans les savoir-faire reconnus du CNES.
Le Centre National fętait d'ailleurs ses 50 ans cette année. Avec un bilan exceptionnel. Bon an mal an, entre 8 et 10 satellites partent chaque année du centre spatial de Kourou en Guyane, ce qui est un record absolu. Mais Jean-Yves Le Gall regarde avec circonspection les prix affichés par les nouveaux entrants du business de l'espace. Ť Le ticket d'entrée dans les lancements spatiaux est en train de baisser fortement ; imaginez que les Indiens n'ont dépensé que 60 millions d'euros pour une sonde martienne, lancement et construction de l'engin compris ť, s'étonne Jean-Yves Le Gall, qui a mis un chantier prioritaire ŕ la construction du futur lanceur Ariane 6, qui doit prendre la suite d'Ariane 5 aux alentours de 2020. Ce sera une fusée trčs simple, avec un premier étage réutilisable. Selon le président du CNES, Airbus et Safran sont parfaitement ŕ męme de réussir ce challenge industriel en compagnie d'Arianespace.
Il y a également de nouveaux entrants dans le monde du spatial : c'est le cas de Google, qui va certainement bousculer les modes de fonctionnement de la discipline. Jean Yves Le Gall le dit sans complexe : il souhaite que ces nouveaux entrants fassent appel au savoir-faire du CNES.
Quand on l'interroge sur le soutien de l’État ŕ moyen et long terme, (il faudra des dizaines de milliards d'euros pour amender le budget), Jean Yves Le Gall est sűr, dit-il, d'un soutien sans faille. Ť L’État a toujours répondu présent dans le passé, il le fera aussi dans l'avenir ť. Le budget du CNES est de plus de 2 milliards d'euros cette année. Ce qui fait pour la France un peu plus de 30 euros par an et par habitant. C'est plus que l'Allemagne (16 euros) ou le Royaume-Uni (6 euros). Seuls les États-Unis font mieux que nous dans le domaine des activités spatiales civiles, les Américains Ť donnent ť en effet 46 euros ŕ l'espace.
Jean-Yves Le Gall qui n'aime pas trop les décorations est trčs fier de l'une d'entre elles. En effet le Premier Ministre du Japon lui a décerné le 8 mai dernier ŕ Tokyo l'Ordre du Soleil Levant, étoile d'or et d'argent, l'une des plus hautes distinctions japonaises pour récompenser des mérites exceptionnels.
Gérard Jouany en collaboration avec Le Bourget FM pour AeroMorning

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