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Critique Ciné : The Stranger, relecture d'un mythe

Publié le 19 juin 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

The Stranger // De Guillermo Amoedo. Avec Lorenza Izzo, Ariel Levy et Cristobal Tapia Montt.


Le chilien Guillermo Amoedo est de retour après The Green Inferno d’Eli Roth que j’attends toujours de voir débarquer en France (et avant Knock Knock également de Eli Roth prévu pour la fin de l’année) et après Aftershock, un film apocalyptique particulièrement raté. Ce petit film, que je n’avais pas vu venir s’avère être une relecture assez intéressante du mythe du vampire par un Guillermo Amoedo particulièrement bien inspiré. L’avantage de ce film est qu’il ne prend pas de pincettes avec le téléspectateur : on peut brûler des enfants sans problème, en tuer d’autres pour les vider de leur sang (et le montrer à l’écran), sans compter que la vie de tous les membres de cette communauté, même les plus gentils, peuvent subir les conséquences désastreuses de cet homme mystérieux. Il est vrai que le film aurait pu être un poil plus intelligent dans sa structure mais tout au long de sa durée, ce qui ressemblait au départ à un revenge movie assez classique, est devenu un film fantastique assez jouissif. L’avantage de ce film est que l’on se rend compte qu’à tout le monde on a l’impression que la fin du film est proche et finalement, ce n’est pas du tout le cas (et à mon humble avis c’est un choix plus que judicieux).

Un homme mystérieux arrive dans une petite ville du Canada à la recherche de sa femme, sa présence plonge alors la communauté dans un véritable bain de sang.

The Stranger est aussi un film qui évite tous les clichés du genre. On n’a pas droit à un film de vampires tout ce qu’il y a de plus classique. Non, le film cherche à nous raconter le vampire sous un angle beaucoup plus dramatique, comme une véritable malédiction qui ne peut qu’apporter le mal alors que généralement, on a l’impression que ce n’est présenté que d’un côté un peu branché et cool, comme si être un vampire était la meilleure chose qu’il soit. Guillermo Amoedo travaille quant à lui son esthétique afin de nous plonger au mieux dans son univers à la fois original et pourtant reprenant une idée de film vielle comme le monde. Mais la réalisation fait aussi beaucoup. Il y a des choix visuels teintés de rouge intéressants. Sans compter que sur l’utilisation efficace de la lumière (qu’elle soit au travers d’un feu, d’un lampadaire, du soleil, etc.). La lumière est vue à la fois comme quelque chose de dramatique (tuer par le feu et transformer ainsi en vampire) mais aussi comme le salut (mourir au soleil afin d’arrêter de tuer des gens pour se nourrir). Dès que toutes les cartes du film sont jouées, le film parvient à faire quelque chose d’intelligent car il nous donne l’impression de passer dans un second film.

En effet, la première partie du film ressemble à un revenge movie, comment un homme tabassé va parvenir à s’en sortir et trouver un moyen de se venger de ceux qui ont pu lui faire du mal. Puis la seconde partie ressemble à un vrai film de vampire très sombre, beaucoup plus proche de l’aspect le plus dramatique du vampire et très loin des histoires d’amour (même si, lors de flashbacks, on découvre que notre héros mystérieux a eu une histoire d’amour malheureuse lui aussi). Finalement, The Stranger est une excellente surprise que je n’avais pas vu venir. Quand j’ai vu sortir ce film, je me suis dit que j’allais probablement voir un navet (et les notes sur IMDB ne m’avaient pas plus rassurées que ça). Mais je suis forcé de constater qu’encore une fois j’adore les films en Direct to DVD de ce genre là. Je n’y peux rien, je suis comme ça mais The Stranger a une vraie valeur ajoutée contrairement à beaucoup d’autres. Parfois j’ai même retrouvé un peu de Chiens de Paille (qui pour le coup est un revenge movie) mais qui aurait été mixé avec quelque chose de fantastique, probablement plus proche de ce que Supernatural peut faire quand la série ne cherche pas à nous amuser mais avant tout à nous émouvoir.

Note : 6/10. En bref, en parlant d’un mythe sous l’angle le plus dramatique, Guillermo Amoedo nous offre un film savoureux.


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