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Abercrombie, c’est vraiment très pédé

Publié le 03 juin 2008 par Chondre

Je ne me suis pas envolé pour Chicago pour le plaisir. Non. La ville accueille pour quelques jours la grande messe mondiale consacrée à la lutte contre le cancer et j’ai la chance d’assister aux conférences. Cliniciens, scientifiques, associations et représentants de l’industrie pharmaceutique se retrouvent pour découvrir les derniers résultats des études cliniques. Les orateurs sont de véritables rock-stars. Ils font leurs présentations devant plusieurs milliers de spectateurs. Le congrès est également l’occasion pour les firmes de vanter les mérites de leurs produits. Les représentants scientifiques et les ténors du marketing sont des machines à tuer. Ils sont programmés pour vendre et détruire le concurrent. Les stands sont pharaoniques. Tout est imaginable pour accroître les profits et donc augmenter les dividendes des actionnaires. Le progrès, la lutte contre ces terribles maladies et l’amélioration de la qualité de vie des patients doivent malheureusement passer par la case marchés boursiers.

Kapra, la propriétaire de mon bed and breakfast se révèle être une véritable mère pour moi. Les hôtes ne vivent pas avec les propriétaires du lieu. Nous sommes indépendants et ne partageons ni la chambre, ni la salle de bain. Seul un salon et une cuisine sont communs. A l’arrivée, le menu des coussins est proposé en fonction de sa propre qualité de sommeil pour une nuit inoubliable. J’ai opté pour l’option super pétasse, incluant 7 coussins plus douillets les uns que les autres. Je fais ma princesse et j’aime me faire chouchouter. Lorsque je rentre du congrès, des gâteaux maisons m’attendent sur mon bureau. Télévision, lecteur de DVD, câble, Wi-Fi sont à la disposition des heureux vacanciers ou congressistes. Kapra vient délicatement me réveiller vers 7h00 et nous prépare un petit-déjeuner digne des meilleurs chefs. J’ai l’impression de faire partie de la famille et l’accueil est à mille lieues de celui généralement réservé dans les hôtels, même les plus grands.

Le congrès me laisse heureusement le temps de vadrouiller dans la ville. Je regrette de ne pas être venu plus tôt dans cette ville qui semble dotée d’une qualité de vie incroyable à cette période de l’année. J’imagine que les hivers rigoureux ne sont pas aussi sexy. Le Millenium park est comparable à Central park, en moins étouffant et bien plus propre. Au centre se trouve une scène ouverte à l’acoustique incroyable, le Jay Pritzker Pavilion, dessiné par Gehry, architecte génial et père du Musée Guggenheim de Bilbao ou du Walt Disney Concert Hall de Los Angeles. Les architectes du futur forum des halles devraient s’inspirer de ce grand jardin.

Un peu plus au nord se trouve le celebre Magnificent Mile sur Michigan avenue, la partie de la ville consacrée au shopping. Apple, Abercrombie, Levi’s ou les chocolats Hersley’s côtoient les magasins les plus luxueux. En parlant d’Abercrombie, cette chaîne de magasins pue le sexe à trois cents mètres. Les modèles choisis sont des bombasses, des mannequins torse-nu (bave intense) attentent le visiteur le week-end et un parfum aphrodisiaque est vaporisé en permanence. Pchit pchit. Les phéromones faisant rapidement effet, on quitte la boutique en ayant torpillé sa carte de crédit. On sort pauvre mais désirable, et c’est l’essentiel.

Abercrombie, c’est vraiment très pédé

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Deux tours proposent une vue imprenable sur la ville. La première, la tour Hancock, est située sur le Magnificent mile et culmine à 344 mètres. L’impression est étrange. La dernière fois que j’ai grimpé sur une tour aux Etats Unis remonte à mai 2001. On ne peut malheureusement s’empêcher de penser à un incident et à l’horrible destin des employés piégés comme des rats dans les Twins (mode ambiance plombée). Cette tour a une vue imprenable sur la grande plage aménagée sur les rives du lac Michigan. Un Cheese Cake Factory attend le visiteur à la descente de l’ascenseur. L’autre tour est plus connue. Il s’agit de la Sears Tower, longtemps la tour la plus haute du monde (117 étages, 527 mètres) avant la construction des deux tours Petronas de Kuala Lumpur. Une tour encore plus gigantesque devrait voir le jour en 2011, la Chicago Spire (150 étages, 610 mètres), dessiné par Santiago Calatrava.

Abercrombie, c’est vraiment très pédé

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La ville est le berceau de nombreuses célébrités et en est fière. Bill Murray, Robin Williams, Gene Wilder, les frères Cohen, Willem Dafoe, et Harrisson Ford pour le cinéma, Madonna (Bay City, pas très loin), Prince ou Bob Dylan (Duluth) pour la musique, et enfin Hillary Clinton pour la politique. Si Barack Obama est sénateur de l’Illinois, il est cependant né à Honolulu. Mais la célébrité la plus adulée est certainement Oprah Winfrey, impératrice du talk show et l’une des femmes les plus influentes des Etats-Unis. Côté restauration, rien à dire. On trouve de tout. La spécialité locale est la deep dish pizza: croûte épaisse, garniture indécemment abondante, une tonne de fromage. Les Steakhouses alternent avec les fast foods et les grands restaurant. On peut également se laisser tenter par un hot-dog dans la rue.

Abercrombie, c’est vraiment très pédé

Abercrombie, c’est vraiment très pédé

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Mais l’architecture reste le principal atout de la ville. Par l’originalité de ses gratte-ciels, mais également par les nombreuses sculptures d’art moderne largement disséminées dans la cité. Cerise on the brownie, l’Art Institute est l’un des plus importants musées d’art des Etats-Unis. Beaucoup d’impressionnistes mais surtout une imposante collection d’art contemporain et notamment d’art décoratif américain. Un régal pour les yeux.

Note: Ce billet n’a pas été sponsorisé par l’office de tourisme de l’Illinois ni par la propriétaire de mon bed and Breakfast.

Chicago, c’est bon, mangez-en. :thumbup_tb:


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