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Israël : Netanyahu refuse, lors de la visite de Fabius, tout "diktat international"

Publié le 21 juin 2015 par Plusnet
Israël Netanyahu refuse, lors visite Fabius, tout La France doit s'attendre à l'opposition farouche d'Israël pour son projet de relancer l'effort international de paix moribond entre Israéliens et Palestiniens, a prévenu en termes vigoureux le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dimanche.
M. Netanyahu n'a même pas attendu de rencontrer le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius dans l'après-midi à Jérusalem pour dire - ou redire - le fond de sa pensée et assimiler en langage peu diplomatique des projets comme celui de la France à des "diktats".
"Le seul moyen de parvenir à un accord, c'est à travers des négociations bilatérales et nous rejetterons avec force toute tentative qui viserait à nous imposer des diktats internationaux", a dit M. Netanyahu.
"Il n'est pas question d'imposer je ne sais quelle solution que personne n'accepterait", a répondu le ministre français lors d'une conférence de presse avec son homologue palestinien Ryad al-Malki, plaidant pour deux principes intangibles: "la sécurité d'Israël" et "le droit des Palestiniens d'avoir un Etat".
Un peu plus tard, et une fois arrivé à Jérusalem, aux côtés de M. Netanyahu, M. Fabius, affirmant vouloir clarifier des "erreurs d'interprétations", a expliqué plaider pour "un accompagnement international" tout en laissant les négociations "à la fois à Israël et aux Palestiniens". Il a toutefois mis en garde les deux parties: "si on n'arrive pas à résoudre la question israélo-palestinienne, on risque d'avoir des explosions de violence".
"Frontières indéfendables"
Au cours des derniers jours, la persistance des tensions entre Israéliens et Palestiniens a été matérialisée par l'assassinat d'un jeune randonneur israélien vendredi en Cisjordanie et une attaque au couteau d'un Palestinien contre un soldat israélien grièvement blessé aux portes de la Vieille ville de Jérusalem.
La diplomatie française affirme l'urgence d'une reprise des discussions de paix, soldées par un nouvel échec d'une initiative américaine en avril 2014. Il faut, selon elle, changer de méthode et donner à l'effort un accompagnement des pays arabes concernés, de l'Europe et du Conseil de sécurité.
Cet effort pourrait se concrétiser à l'automne par une résolution du Conseil de sécurité qui énoncerait les "paramètres" de la solution du conflit et comporterait un calendrier de négociations, peut-être de 18 à 24 mois.
Le voyage de M. Fabius en Cisjordanie, en Israël et auparavant en Jordanie et en Egypte visait à sonder les intentions des uns et des autres.
Le gouvernement israélien ne veut pas entendre parler d'une immixtion de la communauté internationale qui exonère, selon lui, les Palestiniens des concessions nécessaires.
Les propositions internationales, "qu'on essaie en fait de nous imposer", ignorent la sécurité et les intérêts nationaux d'Israël, a dit M. Netanyahu. "Ils essaient juste de nous pousser à accepter des frontières indéfendables en ignorant totalement ce qui se passera de l'autre côté de la frontière", a-t-il ajouté.
En soirée, devant M. Fabius à Jérusalem, il a une nouvelle fois répété qu'"une paix qui ne serait pas ancrée dans de solides mesures de sécurité appliquées sur le terrain permettant à Israël de se défendre ne survivra pas et nous ne l'accepterons pas".
Guère d'illusion
Les Français ne se font guère d'illusion.
Le président palestinien Mahmoud Abbas lui-même a exprimé son opposition à une reprise de négociations avec les Israéliens qui se résumeraient à nouveau à des mois de vains palabres faisant à chaque fois reculer davantage la cause palestinienne.
Au côté de M. Fabius, le ministre palestinien des Affaires étrangères a salué les efforts de la France. Mais il s'est interrogé sur la possibilité de relancer les discussions alors qu'Israël a élu "un gouvernement encore plus extrémiste que le précédent qui avait fait capoter tous les efforts et les négociations".
Devant autant de réticences, M. Fabius a clairement évoqué par le passé l'idée "d'imposer" la paix aux deux parties. En cas d'échec dans les prochains mois, Paris se réserve une option lourde de conséquences, la reconnaissance unilatérale de l'Etat de Palestine, consciente de la signification qu'aurait une telle décision de la part d'une grande puissance.
M. Fabius a par ailleurs rappelé les conditions posées à l'Iran, dont Israël redoute qu'il ne parvienne à un accord avec les grandes puissances sur son programme nucléaire, que l'Etat hébreu présente régulièrement comme hostile.
Tout accord avec Téhéran devra "pouvoir être vérifié" et devra être "robuste", a indiqué M. Fabius, qui rencontrera lundi avec ses homologues britannique et allemand Mohammad Javad Zarif, le chef de la diplomatie iranienne à Luxembourg.
L'accord final auquel l'Iran et le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) espèrent aboutir d'ici au 30 juin doit garantir le caractère pacifique du programme nucléaire de l'Iran, en échange d'une levée des sanctions internationales.
Source : Lorientlejour

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