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C'est en Grèce que l'Europe peut dégouter de l'Europe

Publié le 24 juin 2015 par Juan
C'est en Grèce que l'Europe peut dégouter de l'Europe
Il n'y a pas de solidarité sans preuve de solidarité. L'Union européenne, cette belle promesse faite aux peuples d'Europe pour les sortir de leurs zizanies meurtrières depuis les affres de la dernière guerre, est à l'épreuve en Grèce. Un pays dont les autorités passées, aidées de quelques banquiers privés, ont menti sur l'état de leurs comptes; un pays berceau de la démocratie européenne mais passé en dictature sous des colonels il y a à peine 40 ans; un pays moqué pour la corruption de ses élites par des élites nord-européennes par ailleurs friandes de "bygmalionneries"; bref ce pays dont personne ne doute dans l'Occident chrétien qu'il fait partie de l'Europe, est aujourd'hui soumis à rude épreuve par la logique implacable de la créance internationale.
Il n'y a pas de solidarité sans preuve de solidarité. C'est en Grèce que l'Europe peut dégouter de l'Europe, même les Européens les plus convaincus. 
Les tractations de ces dernières heures ont peut-être cassé le front des créanciers. Quelques Européens, même les plus libéraux comme l'ancien patron premier ministre du premier paradis fiscal d'Europe, Jean-Claude Juncker, ont salué les efforts du gouvernement grec qui, s'il a accepté d'augmenter les impôts et de baisser les retraites, a limité ces derniers points aux revenus les plus élevés. Mais pour "le FMI continuerait à faire la fine bouche sur la TVA et les retraites" nous explique l'un des envoyés spéciaux du Monde.
Les épreuves de cette solidarité sont connues, et dépassent largement la seule échéance théâtralisée du 30 juin prochain. La Grèce, onze millions d'habitants, est endettée à hauteur de 317,094 milliards d'euros, soit 177,1 % de son PIB défaillant après une cure austéritaire que peu de démocraties occidentales ont connu depuis 30 ans.
D'ici à la fin du mois de septembre, les épreuves de cette solidarité sont au nombre de 25, autant d'échéance de remboursement qu'il faudra bien gérer.

30 juin : 1,539 milliard d'euros au FMI.
10 juillet : 2 milliards d'euros de bons du Trésor.
13 juillet : 450,475 millions d'euros au FMI.
17 juillet : 1 milliard d'euros de bons du Trésor.
20 juillet : 2,095 milliards d'euros à la BCE.
20 juillet : 1,360 milliards d'euros aux banques centrales nationales.
20 juillet : 25 millions d'euros à la Banque Européenne d'Investissement.
7 août : 1 milliard d'euros de bons du Trésor.
14 août : 1,4 milliard d'euros de bons du Trésor.
20 août : 3,020 milliards d'euros à la BCE.
20 août : 168 millions d'euros aux banques centrales nationales.
4 septembre : 300,317 millions d'euros au FMI.
4 septembre : 1,4 milliard d'euros de bons du Trésor.
11 septembre : 1,6 milliard d'euros de bons du Trésor.
14 septembre : 337,856 millions d'euros au FMI.
16 septembre : 563,094 millions d'euros au FMI.
18 septembre : 1,6 milliard d'euros de bons du Trésor.
21 septembre : 337,856 millions d'euros au FMI.
9 octobre : 1,4 milliard d'euros de bons du Trésor.
13 octobre : 450,475 millions d'euros au FMI.
6 novembre : 1,4 milliard d'euros de bons du Trésor.
7 décembre : 300,317 millions d'euros au FMI.
11 décembre : 2 milliards d'euros de bons du Trésor.
16 décembre : 563,094 millions d'euros au FMI.
21 décembre : 337,856 millions d'euros au FMI.
Source: http://graphics.wsj.com/greece-debt-timeline 
via un aimable lecteur et contributeur, "BA".

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