Borning // De Hallvard Braein. Avec Lars Arentz-Hansen et Andres Baasmo Christiansen.
Hallvard Baein, plus connu pour avoir été le directeur de la photographie de Troll Hunter, débarque ici avec Borning, la tentative norvégienne de se faire un petit Fast & Furious maison, mais à l’époque où cette franchise était encore une franchise de courses de voiture. Je dois avouer que j’ai beaucoup aimé l’idée, moins l’exécution. C’est un film de course qui n’a pas la classe d’un Fast et encore moins la sympathie d’un Need for Speed (que j’avais apprécié contre toutes attentes). Ce que je vois c’est que le film sait pertinemment ce qu’il peut (et veut faire) de ses personnages, ce qui délivre à défaut un drame familial léger comme tout avec un angle de comédie. Le seul problème c’est que Borning n’a pas suffisamment pris de temps pour raconter quelque chose avec ses personnages. On se retrouve donc avec un film tantôt comique, tantôt dramatique (sur la fin) et sincèrement, c’est assez décevant. Ils auraient pu faire beaucoup plus que ça, notamment au travers de la relation entre Roy et sa fille. On a l’impression que tout est un peu trop facile et que le film n’a donc pas trop de quoi faire ça (malgré un twist surprenant qui casse presque le délire du film).
Roy est fou des bolides et fait des courses loin de sa fille qui débarque pour les vacances alors qu’il fait une course. Il va se retrouver par la suite défié par un concurrence de longue date sur une course illégal sur toute la longueur de la Norvège.
Pour un film norvégien, je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à quelque chose de l’acabit de Borning. C’est tout de même assez sympathique en termes de courses de voiture. C’est ce sur quoi le film veut mettre l’accent (alors que ce n’est pas du tout l’angle que j’aurais choisi si j’étais eu). On tente donc de nous créer une sorte d’équipe de personnages, sauf que l’on ne ressent pas suffisamment bien les liens qu’ils partagent tous les uns avec les autres. Du coup, il faut se contenter du reste et notamment des courses. Côté voiture, la Mustang de Roy fait son petit effet et c’est probablement ce qu’il y a de plus intéressant là aussi. On ne pouvait pas en attendre moins de la part de ce genre de film. On se retourne aussi avec des BMW, une Audi R8, en somme de quoi satisfaire l’asphalte et nous offrir un spectacle de course suffisamment efficace. Ce que j’ai surtout apprécié dans ces courses ce sont les paysages. En effet, au delà des routes qui sont parfois que des autoroutes (une bonne partie du film se déroule d’ailleurs la nuit, ce qui n’est pas forcément le choix le plus judicieux qu’il soit mais bon, il fallait bien que cela reste cohérent), il y a des paysages. Surtout dans la seconde partie du film.
Hallvard Baein renoue alors avec son travail de directeur de la photographie et parvient à utiliser sa caméra de façon intelligente pour que l’on ait l’impression de vivre ces décors norvégiens. Dommage que la musique que l’on nous propose en parallèle soit aussi filiforme et passe partout, je suis persuadé qu’un peu de pop scandinave ou quelque chose d’un poil plus mélodieux aurait fait l’affaire et aurait donc par la même occasion pu me satisfaire jusqu’au bout. Finalement, Borning est donc un petit film qui tente de se faire un Fast & Furious sans arriver à la cheville. On est ici beaucoup plus proche du premier volet des Fast mais sans l’alchimie qu’il y avait entre les personnages. Si ce n’est pas le meilleur film du monde et qu’il rate le coche sur pas mal de choses, il y a quelques éléments qui manquent de pep’s, de développement et l’impression que finalement Borning n’était pas le film de l’année. Les norvégiens ont le mérite d’avoir tenté de faire quelque chose qui leur ressemble pendant que l’on aurait eu quelque chose qui aurait ressemblé à Taxi si cela avait été fait en France avec une crétinerie aussi large.
Note : 4.5/10. En bref, pas toujours juste, ce film de courses de voiture manque de liant avec ses personnages.
Date de sortie : Directement en DVD