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Tammy - 1/10

Par Aelezig

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Un film de Ben Falcone (2014 - USA) avec Melissa McCarthy, Susan Sarandon, Kathy Bates, Sandra Oh

Bouse américaine.

L'histoire : Tammy, très très enrobée et négligée, est virée de son travail car elle arrive toujours en retard. Elle rentre donc chez elle plus tôt que prévu et trouve son mari en déjeuner amoureux avec la voisine. Elle le quitte immédiatement, part chez sa mère récupérer la voiture de la grand-mère (elle est vieille, elle n'en a plus besoin) pour aller voir ailleurs si la vie est plus belle. Sauf que la mamie veut absolument partir avec elle, en ayant plus qu'assez de vivre avec sa fille, ronchon et assez sinistre...

Mon avis : Ben c'est pas terrible, hein. On sait que la télé ne passe que des daubes pendant l'été, ça se confirme. Même sur Canal, alors qu'on paie une fortune... Foutue chaîne de m... Bref, on a regardé quand même ce Tammy parce que Melissa McCarthy est plutôt rigolote d'habitude, qu'il y avait Toni Collette et Susan Sarandon, et qu'on avait envie d'un truc pas trop intellectuel : fait chaud !

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Pour ne pas prendre la tête, c'est clair que ça ne le prend pas. Les dix premières minutes sont marrantes, puis après c'est le néant total. Scénario inexistant, dialogues stupides et inintéressants, personnages caricaturaux, stéréotypés, clichés... Et puis quelle idée de "vieillir" Susan Sarandon, avec cette coiffure grise de mémère. Bien sûr, faut qu'elle incarne une mamie ; mais Melissa est née en 1970, Susan en 1946, elle peut donc être sa fille, pas sa petite-fille ! Et ça se voit. Ils lui ont juste collé une perruque infâme (même les mamies de 90 ans ne mettent pas ça !) mais n'ont même pas trafiqué le visage pour faire plus de rides... Du coup ça sonne entièrement faux cette histoire de grand-mère.

Et puis Melissa... J'ai trouvé qu'elle était plus grosse que jamais, obèse de chez obèse. Je n'ai rien contre, ce n'est pas la question. Cependant, vous ne m'ôterez pas de l'idée que la "promotion" permanente, depuis un moment, des gens énormes doit sûrement intéresser les marchands de fast-fooderies et autres cochonneries, ainsi que leurs puissants lobbies. Alors on nous abreuve d'articles partout genre "big is beautiful", "comment accepter son corps", "les hommes préfèrent les grosses" et je commence à avoir des gros doutes. Parce que si la grosse rigolote est à la mode... il ne faudrait tout de même pas que ça devienne un modèle ! Après les anorexiques, les boulottes. Rappelons tout simplement que le corps humain est fait pour être svelte et que les excès, qui dénotent des comportements alimentaires erratiques, sont dangereux pour la santé.

C'est pas de sa faute, s'exclameront les plus atteints par le politiquement correct. OK, bien sûr, et il y a des personnes qui ont un problème de santé entraînant d'importantes prises de poids. Et il y en a d'autres qui sont d'incurables gourmands, fiers de l'être et bien dans leur peau. Tant mieux. Mais montrer partout désormais des obèses comme "normaux" et "rigolos", je trouve ça limite. Il ne viendrait à personne l'idée de montrer des anorexiques dans le même contexte. Or l'anorexique ne mange pas et peut s'habiller en taille enfant. Tandis que la grosse mange beaucoup et a besoin de vêtements adaptés : ça fait un marché énorme, sans jeu de mot. Vous voyez où je veux en venir ? De nouvelles marques de fringues XXXL naissent tous les jours...

Et c'est sans prendre en compte le fait que, malgré l'image qu'on nous montre au cinéma, la plupart des personnes en surpoids ont bien du mal à le vivre. Contrairement à ce les USA tentent de nous inculquer, les gens sont durs avec les gros. Très durs.

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D'ailleurs cet aspect des choses est finalement évoqué à la toute fin du film, où la mamie, bourrée comme un coing, traite sa petite-fille de gros laideron, ce qui la blesse énormément. Y a de quoi, venant d'une personne qui n'arrête pas de dire qu'elle vous adore. Comme quoi, la mamie aussi faisait du politiquement correct, et la vérité, cruelle, sort enfin de sa bouche quand elle est ivre... Il y aurait eu matière à réflexion, du coup ! Si cet épisode était arrivé avant, le film aurait pu prendre une toute autre tournure, plus profonde et plus tendre, avec la mamie qui essaie de se rattraper et une Melissa qui explique les problèmes qu'elle peut rencontrer dans son quotidien. Car la voisine qui lui a piqué son mari, comme par hasard, est toute fine et toute menue... Avec l'humour de la comédienne, qui assume ses rondeurs avec humour et fraîcheur, cela aurait pu être bien sympa.

Bon, après ce délire qui va me mettre à dos tous les enrobés de France et de Navarre, je finirai juste en disant : faîtes gaffe à votre santé, quand même.

Pour rebondir sur un autre de mes dadas, le féminisme : ce film passe-t-il le test de Bechdel ? Deux actrices dans les rôles principaux, identifiables par des prénoms ! Alors c'est oui, me direz-vous ? Et bien non... parce que de quoi parlent les deux femmes pendant tout le film : uniquement de mecs !!!

Bon rassurez-vous... ça m'amuse ce test, en ce moment, mais ça va vite me fatiguer, je ne vous mettrai pas ça pour tous les films...

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En tous cas, le film est nul. J'ai mis un point pour les actrices, qui font le job, même s'il n'y a pas grand chose à tirer de pareils rôles. Et bien qu'elle apparaisse au casting, on ne voit Toni Collette que quelques minutes.

D'ailleurs en France, le film n'est pas sorti en salles. Encore une fois, merci Canal pour ce choix franchement à la hauteur de l'abonnement qu'on paie !

Les internautes qui l'ont vu sont à peu près aussi désespérés que moi. Et en plus, je vais encore me faire incendier par Ronnie et Olivier.

L'anecdote people : Ben Falcone est, à la ville, le mari de Melissa McCarthy.


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