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Régionales : le difficile exercice de l'ouverture pour les écolos franciliens

Publié le 01 juillet 2015 par Blanchemanche
#EELV #Régionales
Emmanuelle Cosse, entourée des autres têtes de listes aux régionales le 13 juin à Paris.Emmanuelle Cosse, entourée des autres têtes de listes aux régionales le 13 juin à Paris.JOEL SAGET / AFP
En Ile-de-France, Emmanuelle Cosse, patronne des écologistes et tête de liste pour les régionales, a bouclé ses listes. Ces dernières seront soumises, mardi soir, au vote de la commission politique régionale. Celle-ci n’ayant à se prononcer que sur un seul scénario, le suspens est donc limité et ce dernier devrait être validé.Au final, c’est le choix de l’ouverture qui a été privilégié. « Trois têtes de liste sur huit seront réservées à des personnalités non encartées [à EELV], indique Jonathan Sorel, le directeur de cabinet de Mme Cosse. On a souhaité maintenir l’état d’esprit d’EELV car il y avait un vrai risque d’un retour à l’entre-soi. » En 2010, la liste emmenée par Cécile Duflot en Ile-de-France avait fait la part belle aux personnalités de la société civile et obtenu 16,58 % des voix.

« Vision sectaire de l’écologie politique »

Après un retournement de dernière minute, c’est un candidat d’ouverture qui sera tête de liste en Seine-Saint-Denis. Cette place devrait revenir au porte-parole d’AC Le Feu, Mohamed Mechmache. Exit la candidature de Stéphane Gatignon, le maire de Sevran, qui convoitait la tête de liste mais avait été mis sur la touche pour non-respect des règles internes sur le cumul des mandats.

La troisième place sur le département, difficilement gagnable, lui a été proposée mais le maire de Sevran a refusé et demandé à ce que l’un de ses proches puisse l’obtenir. Pour M. Gatignon, la défaite est amère. Il dénonce une « vision sectaire de l’écologie politique » et va jusqu’à parler d’« éradication » de ses troupes. « On n’est pas dans le rassemblement des écolos, regrette-t-il. Ça augure mal du résultat pour la gauche. »

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Concernant le Val-d’Oise, la tête de liste n’a pas été attribuée en attendant de trouver le « bon profil ». Un candidat fait état de « discussions avancées » avec une féministe mais refuse de donner son nom. La troisième place du Val-de-Marne, que les écolos jugent gagnable, sera aussi confiée à un représentant de la société civile.Dans l’Essonne, la tête de liste devrait revenir à Cap 21, le mouvement fondé par Corinne Lepage. L’accord est en cours de finalisation et la place devrait être attribuée à un proche de l’ancienne ministre qui ne souhaite pas se représenter. « C’est une liste qui politiquement nous convient sans Front de gauche ni extrême gauche avec des écolo-citoyens et des gens de terrain », confirme Mme Lepage, qui précise qu’il s’agit d’une solution régionale et non nationale.

Chercher un électorat plus centriste

Chez les écologistes, ce choix est critiqué. « Emma travaille un peu toute seule avec sa petite équipe, déplore-t-on à la gauche d’EELV. Cap 21, qui ne pèse pas grand-chose, est toujours dans des alliances à géométrie variable et il y a le risque que Lepage nous tombe dessus pendant la campagne pour une déclaration qui ne lui aurait pas plu. »


Cette alliance démontre en tout cas la volonté de Mme Cosse d’aller chercher un électorat plus centriste. L’enjeu est d’autant plus important que l’UDI Chantal Jouanno a retiré sa candidature pour rejoindre Valérie Pécresse suite à un accord national de son parti avec Les Républicains. « Il y a un enjeu à parler à cet électorat-là, reconnaît Mme Cosse. Des gens qui se retrouvaient dans le programme écolo de Jouanno se retrouveront totalement dans le nôtre. »
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Hier allié de M. Gatignon, Jean-Vincent Placé a finalement fait cavalier seul. Il s’en sort mieux : deux de ses proches sont en position éligible dont une obtient la tête de liste dans les Hauts-de-Seine. Après avoir vanté publiquement la candidature du socialiste Claude Bartolone, le président du groupe écologiste au Sénat est rentré dans le rang.« On leur a fait comprendre qu’avec ou sans eux on avançait », indique Mme Cosse. « Il est revenu la queue entre les jambes », tacle Julien Bayou, qui sera en deuxième position derrière la secrétaire nationale sur la liste parisienne. La semaine dernière, M. Placé a participé au second comité de campagne de la tête de liste aux côtés de l’ex-ministre Cécile Duflot. « Ils étaient même assis côte à côte, s’amuse Mme Cosse. Ils seront très utiles dans la construction de la campagne. » Une première victoire dans un chemin semé d’embûches pour la patronne des écolos.
  • Raphaëlle Besse Desmoulières 
    Journaliste au Monde

Le Monde.fr | 30.06.2015

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