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Si vous aimez la poésie, la connaissance, la sagesse et la tolérance, voyez le film « Le Destin » de Youssef Chahine (1997)

Par Dedicaces @Dedicaces

DA-70Si vous êtes un fervent défenseur de la poésie, de la connaissance, de la sagesse et de la tolérance, nous vous recommandons vivement de voir le film « Le Destin » de Youssef Chahine. Le Destin (المصير, Al-Massir) est un film égyptien, 33e long-métrage de Youssef Chahine, sorti en 1997. Traitant de la tolérance et de l’intégrisme dans une histoire située au XIIe siècle, c’est surtout un film d’une étonnante actualité. En 1997, le film remporte le Prix du cinquantième anniversaire du Festival de Cannes. À travers la vie du savant Averroès est évoquée l’Andalousie du XIIe siècle, lieu d’affrontements entre extrémistes musulmans et savants soucieux de la diffusion des connaissances.

Le philosophe Averroès, premier conseiller du Calife al-Mansur, est reconnu pour sa sagesse, sa tolérance et son équité. Mais le Calife, désirant amadouer les intégristes, ordonne l’autodafé de toutes les œuvres du philosophe, dont les concepts influenceront non seulement l’âge des Lumières en Occident, mais toute la pensée humaine. Les disciples d’Averroès et ses proches décident alors d’en faire des copies et de les passer au-delà des frontières.

Ce film, d’un point de vue documentaire, nous informe également sur les caractéristiques des trois grandes civilisations de l’espace méditerranéen au XIIe siècle. Le contexte géographique et historique prouve à quel point les contacts entre celles-ci étaient forts, qu’ils soient pacifiques ou violents. Youssef Chahine livre un portrait du savant Averroès, homme de savoirs variés, qui contribua largement à leur enrichissement.

  • Prix Humanum 1997 de l’UPCB / UBFP – Union de la presse cinématographique belge.

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À propos de Averroès:

Si vous aimez la poésie, la connaissance, la sagesse et la tolérance, voyez le film « Le Destin » de Youssef Chahine (1997)Averroès ou Ibn Rochd de Cordoue (arabe : ابن رشد, Ibn Rochd) est un philosophe, théologien rationaliste islamique, juriste, mathématicien et médecin musulman andalou de langue arabe du XIIe siècle, né en 1126 à Cordoue, en Andalousie, et mort le 10 décembre 1198 à Marrakech, au Maroc. Il est dit Ibn Rochd mais il est plus connu en Occident sous son nom latinisé d’Averroès. Son nom complet est Abu al-Walid Muḥammad ibn Aḥmad ibn Muḥammad ibn Aḥmad ibn Aḥmad ibn Rošd, أبو الوليد محمد بن احمد بن محمد بن احمد بن احمد بن رشد.

Son œuvre est reconnue en Europe occidentale, dont il est, d’après certains, comme le spécialiste Alain de Libera, « un des pères spirituels » pour ses commentaires d’Aristote. Certains vont jusqu’à le décrire comme l’un des pères fondateurs de la pensée laïque en Europe de l’Ouest.

Son ouverture d’esprit et sa modernité déplaisaient aux autorités musulmanes de l’époque, qui l’exilèrent comme hérétique, et ordonnèrent que ses livres soient brûlés. Profondément méconnu de son vivant, il a commenté abondamment et brillamment les œuvres d’Aristote : aussi les théologiens latins le nommaient-ils « Le Commentateur ». Averroès est l’un des plus grands philosophes de la civilisation islamique.

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Il est issu d’une grande famille de cadis (juges) de Cordoue (malékites). Il est petit-fils de Ibn Ruchd al-Gadd, cadi de Cordoue et célèbre écrivain dont on retrouve une œuvre en une vingtaine de volumes sur la jurisprudence islamique à la Bibliothèque royale du Maroc.

Il est formé par des maîtres particuliers. La formation initiale commence par l’étude, par cœur, du Coran, à laquelle s’ajoutent la grammaire, la poésie, des rudiments de calcul et l’apprentissage de l’écriture. Averroès étudie avec son père, le hadith, la Tradition relative aux actes, paroles et attitudes du Prophète et le fiqh, droit au sens musulman, selon lequel le religieux et le juridique ne se dissocient pas.

Les sciences et la philosophie ne sont étudiées qu’après une bonne formation religieuse. Averroès élargit l’activité intellectuelle de son milieu familial en s’intéressant aux sciences profanes : physique, astronomie, médecine. À l’issue de sa formation, c’est un homme de religion féru de savoirs antiques et curieux de connaître la nature.

Averroès cultiva la médecine, qu’il avait étudiée sous Avenzoar, et fut médecin de la cour almohade ; mais il s’attacha plutôt à la théorie qu’à la pratique.

Le calife Abu Yaqub Yusuf lui ayant demandé, en 1166, de présenter de façon pédagogique l’œuvre d’Aristote, Averroès cherche à retrouver l’œuvre authentique. Il utilise plusieurs traductions. En appliquant les principes de la pensée logique dont la non-contradiction, et en utilisant sa connaissance globale de l’œuvre, il décèle des erreurs de traduction, des lacunes et des rajouts. Il découvre ainsi la critique interne. Il a écrit trois types de commentaires : les Grands, les Moyens et les Abrégés. Il apparaît comme l’aristotélicien le plus fidèle des commentateurs médiévaux.

Vers 1188-1189, on assiste à des rébellions dans le Maghreb central et une guerre sainte contre les chrétiens. Le calife Abu Yusuf Yaqub al-Mansur fait alors interdire la philosophie, les études et les livres, comme dans le domaine des mœurs, il interdit la vente du vin et le métier de chanteur et de musicien.

À partir de 1195, Averroès, déjà suspect comme philosophe, est victime d’une campagne d’opinion qui vise à anéantir son prestige de cadi. Al-Mansûr sacrifie alors ses intellectuels à la pression des oulémas. Averroès est exilé en 1197 à Lucena, petite ville andalouse peuplée surtout de Juifs, en déclin depuis que les Almohades ont interdit toute religion autre que l’islam. Après un court exil d’un an et demi, il est rappelé au Maroc où il reçoit le pardon du sultan, mais n’est pas rétabli dans ses fonctions. Il meurt à Marrakech le 10 ou 11 décembre 1198 sans avoir revu l’Andalousie. La mort d’Al-Mansûr peu de temps après marque le début de la décadence de l’empire almohade.

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Suspecté d’hérésie, il n’aura pas de postérité en terre d’islam. Une part de son œuvre sera sauvée par des traducteurs juifs. Elle passera par les Juifs de Catalogne et d’Occitanie dans la scolastique latine.

C’est l’un des plus grands penseurs de l’Espagne musulmane. Médecin, mathématicien, il s’intéresse surtout à la théologie et à la philosophie. Il commente les œuvres d’Aristote et cherche à séparer clairement la foi et la science. Ce projet inquiète les musulmans traditionalistes, mais va trouver un écho en Occident. Cet écho sera cependant tumultueux : Averroès sera à la fois surnommé le « Commentateur » d’Aristote par excellence, et caricaturé sous divers traits : hérétique, tyran sanguinaire, athée, libertin.


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