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Art de la grece antique

Publié le 27 juillet 2015 par Aelezig

L’art de la Grèce antique a exercé une influence considérable sur la culture de nombreux pays des temps anciens à nos jours, en particulier dans les domaines de la sculpture et de l'architecture. À l'ouest, l'art de l'Empire romain s'est largement inspiré des modèles grecs.

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Aurige de Delphes : -470

À l'est, les conquêtes d'Alexandre le Grand ont permis plusieurs siècles d'échanges entre les Grecs, l'Asie centrale et les cultures indiennes, ce qui a donné naissance à l'art gréco-bouddhique, avec ses ramifications jusqu'au Japon lui-même. Après la Renaissance en Europe, l'esthétique humaniste et les techniques sophistiquées de l'art grec ont inspiré plusieurs générations d'artistes européens. Jusqu'au XIXe siècle, le classicisme de l'art grec a fortement influencé l'art du monde occidental.

Les historiens de l'art définissent généralement l'art grec ancien comme l'art produit dans la région parlant le grec entre le Xe et le Ier siècle avant JC. Ils excluent généralement l'art des civilisations minoenne et mycénienne, qui existaient entre le XVe et le XIIe siècle avant JC. Bien qu'il se soit agi de cultures parlant le grec, il n'existe que peu ou pas de continuité entre l'art de ces civilisations et l'art grec ultérieur.

À l'autre bout de l'échelle de temps, les historiens de l'art s'accordent généralement pour dire que l'art grec ancien se termine avec l'établissement de la culture romaine dans le monde parlant le grec. Après cette date, ils estiment que l'art gréco-romain, malgré ses réalisations monumentales, s'est inspiré des modèles grecs plus anciens et a décliné lentement en qualité jusqu'à ce que l'avènement du christianisme mette fin à la période classique vers le Ve siècle.

Il y a aussi une interrogation par rapport au mot « art » dans la Grèce ancienne. Le mot grec pour « art » est tékhnê, mais ce mot évoque avant tout la « compétence » ou l'« habileté ». Les peintres et les sculpteurs grecs ont acquis leur technique par l'apprentissage, souvent initiés par leur père puis par de riches patrons. Bien que certains soient devenus connus et admirés, ils n'avaient pas le même statut social que les poètes ou les dramaturges. Ce ne fut qu'à partir de la période hellénistique (-320) que les artistes commencent à être reconnus comme une catégorie sociale à part entière

L'art de la Grèce ancienne est traditionnellement divisé en trois périodes stylistiques : la période archaïque, la période classique et la période hellénistique. La période archaïque débute généralement au Xe siècle  avant JC, bien qu'en réalité on sache peu de choses sur l'art grec durant les deux siècles précédents : ce sont les « siècles obscurs ». Les guerres médiques (-480/-448) sont souvent retenues comme limite entre la période archaïque et la période classique ; le règne d’Alexandre le Grand, qui dura de -336 à -323, sépare la période classique de la période hellénistique. En réalité, il n'y eut pas de transition nette d'une période à l'autre. Les différentes formes d'art se développèrent à des vitesses différentes dans le monde grec et comme dans toute l'Histoire certains artistes travaillaient dans des styles plus innovants et avant-gardistes que d'autres.

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L'art grec ancien a survécu jusqu'à nous sous la forme de sculpture et d'architecture mais également sous des formes d'art plus mineures comme la fabrication de pièces de monnaie, de poterie et de joaillerie.

Les peintres grecs travaillaient principalement sur des panneaux de bois, qui furent rapidement abîmés après -400, car ils n'étaient plus entretenus. Aujourd'hui, bien peu a survécu de la peinture grecque. Il demeure quelques exemples de terre cuite peinte et des peintures sur les murs de tombes, surtout en Macédoine et en Italie, mais aussi à Alexandrie, à Cyrène ou en Thessalie. Des chefs-d'œuvre de la peinture grecque, nous avons seulement quelques copies romaines, mais la plupart sont de qualité inférieure. La peinture sur la poterie, dont il reste beaucoup de vestiges, donne une idée de l'esthétique de la peinture grecque. Cependant, les techniques utilisées étaient très différentes de celles utilisées pour des peintures plus grandes.

Même dans les domaines de la sculpture et de l'architecture, seules quelques œuvres sont parvenues jusqu'à nous. Pour les chrétiens du IVe et du Ve siècle, détruire une œuvre païenne était un acte de piété. Le marbre brûlé était utilisé comme de la chaux et ce fut le destin de nombreuses statues de l'Antiquité au Moyen Âge. De même, par manque de métal pendant le Moyen Âge, on détruisit les statues en bronze de l'époque grecque ancienne. Les statues qui sont parvenues jusqu'à nous avaient été enterrées ou oubliées, ou dans le cas des bronzes, perdues en mer.

La grande majorité des constructions grecques n'ont pas survécu jusqu'à nos jours : soit elles ont été pillées pendant les guerres, soit elles ont été démontées pour utiliser les matériaux ou encore elles ont été détruites par des tremblements de terre fréquents en Grèce. Seuls quelques édifices, comme le Parthénon et le Temple d'Héphaïstos, à Athènes, ont été préservés. Des quatre merveilles du monde construites par les Grecs (la statue de Zeus à Olympie, le Temple d'Artémis à Éphèse, le Colosse de Rhodes et le Phare d'Alexandrie) aucune n'a survécu.

Poterie

Les anciens Grecs fabriquaient de la poterie pour un usage quotidien et non pas pour les exposer ; les trophées gagnés aux jeux sont des exceptions. La plus grande partie de la poterie est constituée de récipients pour boire comme des amphores, des cratères (récipients pour mélanger le vin et l’eau), des jarres à eau (hydries), des bols de libation, des cruches et des coupes. Des urnes funéraires peintes ont également été retrouvées. Beaucoup de figurines en terre cuite étaient également produites, principalement pour servir d'offrandes dans les temples. Pendant la période hellénistique, une grande variété de poteries fut produite, mais la plupart n'ont que peu d'intérêt artistique.

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Khouros de l'époque archaïque

Pendant les plus anciennes périodes, même les petites cités grecques produisaient de la poterie pour le marché local. Les styles et modèles étaient ainsi très variés. Vers la fin de la période archaïque et le début de la période classique, cependant, Corinthe et Athènes dominèrent sur le marché de la poterie. Leur production fut exportée vers tout le monde grec, chassant les variétés locales. Des productions de Corinthe et Athènes ont été retrouvées de l'Espagne à l'Ukraine et elles sont très communes en Italie. La plupart de ces poteries sont des productions de masse de qualité inférieure. En fait, à partir du IVe siècle avant JC, la poterie devient une industrie et la peinture sur poterie cesse d'être une importante forme d'art.

L'histoire de la poterie grecque ancienne est divisée stylistiquement en périodes :

  • la période protogéométrique à partir d'environ -1050 ;
  • la période géométrique à partir d'environ -900 ;
  • la période géométrique récente ou période archaïque à partir d'environ -750 ;
  • la période des figures noires à partir de -700 ;
  • la période des figures rouges à partir de -530.

La gamme de couleurs qui pouvait être utilisée sur les poteries était restreinte par les techniques de cuisson : noir, blanc, rouge et jaune étaient les couleurs les plus courantes. Pendant les trois premières périodes, les poteries gardaient leur couleur naturelle claire avec quelques motifs noirs.

La poterie à figures noires, avec des détails en rouge et blanc et des incisions pour les contours et les détails est originaire de Corinthe et fut introduite en Attique une génération plus tard. Elle fut très répandue jusque vers -500. La poterie à figures rouges, inventée vers -530, inversa cette tradition, en créant des poteries peintes en noir ornées de motifs rouges. Ce dernier style fit lentement disparaître le précédent.

Pendant les périodes protogéométriques et géométriques, la poterie grecque était décorée avec des motifs abstraits. Au cours des périodes suivantes avec les changements esthétiques et l'amélioration des techniques des potiers, les décorations prirent la forme de figures humaines, représentant souvent des dieux ou des héros de l'histoire et de la mythologie grecque. Les scènes de bataille et de chasse étaient également très populaires, avec des représentations de chevaux, que les grecs adoraient. Dans les dernières périodes, les représentations érotiques, hétérosexuelles ou pédérastiques devinrent communes.

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La poterie grecque est souvent signée, parfois par le potier lui-même et plus rarement par le peintre. Des centaines de peintres sont cependant identifiables par leur style artistique.

Sculpture

La sculpture est de loin la forme la plus importante d'art parvenu jusqu'à nous de la Grèce antique, même si seuls quelques vestiges restent. La sculpture grecque, souvent sous la forme de copies romaines, a beaucoup influencé la Renaissance italienne et est resté le modèle classique de la culture européenne jusqu'à la fin du XIXe siècle.

Les Grecs ont considéré très tôt que la représentation du corps humain était le sujet le plus important du travail artistique. Puisque leurs Dieux avaient une apparence humaine, il n'y avait pas de distinction entre le sacré et le profane ; le corps humain était à la fois profane et sacré. Un homme nu pouvait être aussi facilement Apollon ou Hercule ou un champion de boxe olympique. Pendant la période archaïque, la forme la plus importante de sculpture était le kouros, un homme nu debout. La korê, une femme debout, était également répandue mais comme la société grecque ne permettait pas l'exposition de la nudité féminine (jusqu'au IVe siècle avant JC) elle reste toujours vêtue.

Comme pour la poterie, les Grecs ne produisaient pas des sculptures pour des expositions artistiques. Les statues étaient commandées par des aristocrates ou par l'État et utilisées pour des mémoriaux, comme offrandes à des temples, des oracles ou des sanctuaires ou sur des tombes. Pendant la période archaïque, les statues n'étaient jamais des représentations de personnages contemporains. Elles étaient la représentation d'un idéal de beauté, piété, honneur ou sacrifice. Il s'agissait toujours de représentations de jeunes hommes, entre l'adolescence et l'âge adulte, même quand les statues étaient placées dans les tombes de personnes (présumées) plus âgées.

Pendant la période classique, il y eut une révolution dans la statuaire grecque souvent associée à l'avènement de la démocratie athénienne et la fin de la culture aristocratique associée aux kouroi. La période classique vit des changements autant dans le style que dans la fonction de la sculpture. Les poses devinrent plus naturelles et la technique évolua beaucoup dans la description du mouvement des corps. À partir du Ve siècle avant JC, les statues commencèrent à représenter de vraies personnes.

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Fin de la période hellénistique

Pendant cette période, les statues eurent d'autres utilités. Les grands bâtiments publics de l'ère classique comme le Parthénon à Athènes, ont créé le besoin de statues décoratives, particulièrement pour remplir la forme triangulaire des chapiteaux : une difficulté esthétique et un défi technique qui firent beaucoup pour stimuler l'innovation dans la sculpture. De ces sculptures, il ne reste que des fragments, les plus fameux d'entre eux étant les marbres du Parthénon, dont la plupart sont visibles au British Museum.

La statuaire funéraire évolua des kouroi statiques et impersonnels de la période archaïque vers des groupes familiaux très personnalisés de la période classique. Ces monuments funéraires sont le plus souvent situés autour d'Athènes, où se situaient à l'époque les cimetières. Bien que certaines de ces statues représentent des situations idéalisées : la mère en pleurs, le brave fils ; elles représentaient de plus en plus des personnes réelles. Ce sont les restes les plus intimes et touchants de la civilisation grecque antique.

Les plus grandes œuvres de la période classique, la statue de Zeus à Olympie et la statue d'Athéna Parthénos (toutes les deux réalisées par Phidias ou sous sa direction), ont été perdues, bien que des copies plus petites et de bonnes descriptions demeurent. Leur taille et leur magnificence ont amené plusieurs empereurs de l'époque byzantine à les confisquer pour les amener à Constantinople, où elles furent détruites plus tard dans des incendies.

La transition de la période classique à la période hellénistique eut lieu pendant le IVe siècle avant JC. Après les conquêtes d'Alexandre le Grand (de -336 à -323), La culture grecque s'étendit largement jusqu'à l'Inde. Elle devint ainsi plus diversifiée et plus influencée par les cultures orientales, au détriment de la qualité et de l'originalité des œuvres. De nouveaux centres de la culture grecque se développèrent à Alexandrie, Antioche, Pergame, et dans d'autres cités. Vers le IIe siècle avant JC, le pouvoir croissant de Rome absorba beaucoup des traditions grecques ainsi qu'une proportion croissante de ses produits.

Pendant cette période, la sculpture devint de plus en plus naturaliste. Les gens du  peuple, les femmes, les enfants, les animaux et les scènes domestiques devinrent des sujets de sculpture, qui étaient commandées par de riches familles pour l'ornement de leurs maisons et de leurs jardins. Des portraits réalistes d'hommes et de femmes de tous âges furent produits, et les sculpteurs n'étaient plus obligés de les représenter comme des idéaux de beauté et de perfection physique. Pendant ce temps, les nouvelles cités hellénistiques s'érigeant en Égypte, en Syrie et en Anatolie avaient besoin de statues montrant les dieux et les héros de la Grèce pour orner leurs temples et leurs places publiques. Ces besoins firent de la sculpture, comme de la poterie, une industrie avec comme conséquences une certaine standardisation et une baisse de qualité. Du fait de leur abondance, beaucoup des statues de la période hellénistique ont survécu.

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La sculpture hellénistique fut aussi marquée par une augmentation d'échelle, qui trouve son apogée dans le Colosse de Rhodes (fin du IIIe siècle avant JC), qui était de la même taille que l'actuelle Statue de la Liberté. Les conséquences combinées des tremblements de terre et des pillages ont détruit ce chef-d'œuvre comme beaucoup d'autres œuvres de cette période.

D'après Wikipédia


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