Magazine Cinéma

Des polars tenus d'une main de maitre(sse)!!

Par Filou49 @blog_bazart
27 juillet 2015

 Après notre première revue de romans policiers à conseiller pour l'été, et après un long article ce matin sur LE polar de l'été la fille du train, encore quelques polars estivaux à vous mettre dans votre valise dont la caractéristique est - comme la fille du train d'ailleurs, qu'il sont tous écrits par une femme. même si le dernier de la revue n'est pas à priori un polar, on peut quand même y faire rentrer ce roman dedans sans trop déroger au principe de base.

1. Lignes de fuite, Val Mc Dermid ( Flammarion) 

lignes-de-fuite

« On peut aussi considérer que nous sommes devenues amies il y a cinq ans, quand j’ai écrit le premier livre sur Scarlett. Ni elle ni moi ne nous attendions à ça. Mais on s’est bien entendues et cette entente a continué.  Elle était différente de son image publique. Je ne suis pas fière d’avouer que le portrait que j’ai fait d’elle n’était pas fidèle à la réalité, mais pour tout un tas de raisons, essentiellement économiques. C’est le cas et  ni elle ni moi ne l’avons regretté. »

Stéphanie Harker, nègre littéraire doit écrire la biographie de Scarlett Higgins, «  Scarlett la pétasse » comme l’on surnommée les tabloïds anglais, star d’une émission de téléréalité des plus insipide. De ce simple travail alimentaire va naitre une belle amitié qui les surprend toutes les deux. Amitiéprofessionnelle et sans concession mais pourtant sincère, Scarlett est beaucoup moins tarte que l’émission « L’Aquarium »  l’avait laissé paraître et Stéphanie qui remet doucement d’une liaison amoureuse toxique se prend d’affection pour cette jeune femme, proie d’un public toujours en quête de sensationnel.

N’oublions pas que nous sommes chez Val McDermid la championne du thriller psychologique, etdans cette histoire magistralement menée, elle nous offre : un kidnapping en plein jour dans l’aéroport de Chicago, une formidable plongée dans l’univers des Stars éphémère de la télé bas de gamme et de sa petite sœur la presse-poubelle, un récit social sur les laissés pour compte et le quart-monde du Royaume-Unis en ce début de XXIe siècle, des femmes sous influences,la recherche de ces petites minutes de gloire chères à Andy Warhol, oui, ce bon gros roman a vraiment beaucoup d’entrées.

Manipulation de la presse et des média, manipulation amoureuse, domination masculine, domination sociale, faux-semblant, McDermid connait tout cela sur le bout des doigts mais tout demême ce qu’elle réussit le mieux c’est de manipuler le lecteur ; pour notre plus grand plaisir. ( Michel D)

 2 Criminel ;Karin Slaughter ( Grasset)

Karin-Slaughter-Criminel

La vie paraît sourire à Will Trent, du Bureau d’Investigations de Georgia. Il vient de tomber amoureux et commence à enterrer son passé trouble lorsqu’une jeune étudiante disparaît et que son chef, Amanda Wagner, la directrice-adjointe du GBI, sans aucune explication, le tient à l’écart de l’enquête.
Will s’interroge, les cas de disparitions se multiplient. Que faisait Amanda dans l’orphelinat désaffecté d’Atlanta où il a grandi ? Se recueillerait-elle, elle aussi, sur un lieu de mémoire ?
Il semblerait que l’affaire qui a lancé la carrière d’Amanda, quarante ans plus tôt, ait soudain refait surface. Et les deux policiers vont devoir affronter les démons d’une enfance qui les hantent...

Karen Slaughter, une romancière dont on commence à pas mal parler dans le monde du roman policier anglo saxon, possède irrémédiablement et inconstestablement une écriture vraiment efficace, une sorte de plume sensorielle qui vous donne l'impression de partir dans un trip nerveux et avec une part de fantasmagorie plutôt singulière.

S'appuyant sur un beau travail de recherche sur l'intégration des femmes dans les forces de police dans les années 70 , le livre nous montre également d'une façon assez pertinente la difficulté pour les femmes des années 70 de trouver une place dans la société, et au quotidien et dans le monde du travail.

Documenté et particulièrement percutant, ce "Criminel" s'avère être une très bonne surprise.

3. La maison des absents, Tana French  ( Points):

La-Maison-des-absents-de-Tana-French_reference

Une famille massacrée dans leur maison, un coupable identifié qui avoue rapidement, deux flics tatillons qui examinent le moindre détail et une enquête que l'on suit pas à pas, presque en direct, à travers lla descente aux enfers d’une famille aux prises avec la réalité impitoyable de la crise économique

Après le très remarqué « Les Lieux infidèles  ( que je n'ai malheureusement pas lu)», Tana French  est un nom qui compte dans le polar américain. Et cette maison des absents prend comme base intrigue machiavélique autour de personnages englués dans leurs tourments et leur passé. D'une justesse , ce thriller touche par son rythme et sa précision diabolique. Dès que l'on commence à le lire on ne le lâche plus jusqu'au bout.

4. Notre Mère, Koren Zaliclkas ( Belfond)

notre mere

Bienvenue chez les Hurst :  la mère,  une perverse narcissique capable d'effroyables actions,  le père, alcoolique quasi-inexistant,  Rose la fille ainée qui s'est enfuie,  Violet l'autre soeur enfermée dans un hopital psychiatrique pour avoir blessé son jeune frère avec un couteau, Will, le frère, diagnostiqué autiste qui ne voit que par sa mère.

Au fil des pages, nous découvrons la noirceur de la mère et l'effet dévastateur que ses manipulations peuvent provoquer  sur sa famille. 

Vont-ils s'en sortir ? Qu'est vraiment devenue la soeur ainée ?  Voilà deux Questions auxquelles le livre en main nous nous hatons de trouver une réponse, et même si celle ci peut décevoir un brin en fin de parcours, "Notre mère", ambigu et dérangeant, reste  assurément de la bien belle ouvrage.


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