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Rouen accueille le navire chilien « Esmeralda »

Publié le 01 août 2015 par Anthony Quindroit @chilietcarnets
Le navire chilien

Le navire chilien « Esmeralda » arrive à Rouen lundi 3 août 2015 (photo DR page Facebook Buque escuela Esmeralda)

C’est un fameux quatre-mâts fin comme un oiseau. Pas de Santiano ici, mais du Santiago. Le voilier Esmeralda est de retour à Rouen (Seine-Maritime) du lundi 3 août au samedi 8 août.
Le navire-école de la marine chilienne a quitté Valparaíso pour un périple qui le fait passer par les côtes britanniques, françaises, hollandaises, brésiliennes… Mais sa venue dans le chef-lieu normand, même si ce n’est pas une première, en fait un événement de taille.
La goélette à brigantine, la sixième du nom, est en effet venue à quelques reprises dans le port normand, habitué à recevoir les géants des mers au cours de ses incontournables Armada. C’est d’ailleurs grâce aux liens tissés avec l’équipe de l’événement rouennais, Patrick Herr en tête, que le quatrième plus grand voilier du monde, surnommé La Dame blanche, jette l’ancre en Normandie.
« Il était venu en 1994 et en 2003, à chaque fois avant l’Armada, se souvient Patrick Herr, ancien président et désormais pilier de l’organisation. Sa venue nous permet d’offrir un événement au public et d’évoquer la prochaine édition de l’Armada en 2019 avec la marine chilienne… »
Marine quelque peu échaudée par l’accueil glacial voire hostile que le BE 43, autre nom du navire chilien, a pu recevoir de par le monde. Du temps de la dictature de Pinochet, l’Esmeralda était devenu un navire-prison où la torture était monnaie courante. Amnesty International a souvent organisé des manifestations pour s’opposer à l’accueil du bateau et rappeler ce pan sombre de l’histoire du navire, comme elle l’avait fait à Rouen en 2003. Même l’emblématique émission Thalassa avait fait un « portrait » de ce bateau, mettant surtout en avant ce douloureux passé. Une émission que la marine chilienne post-dictature jugeait à charge et qui a été moyennement appréciée au point que le navire n’a pas vogué en France pendant quelques années.
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Le passé ne peut être oublié mais le superbe voilier et ses quelque 316 membres d’équipage reçoivent désormais un meilleur accueil lors de ses escales. Et l’Esmeralda ouvre facilement son pont aux visiteurs. Les Normands sont d’ailleurs invités à le visiter gratuitement les 5, 6 et 7 août de 14h à 18h.
« Quel navire ancien n’a pas une histoire un peu trouble, que ce soit des bateaux battant pavillons allemand ou russe ou autre, tempère Patrick Herr. Aujourd’hui, nous sommes très fier de l’accueillir. C’est un voilier gigantesque, qui peut rivaliser avec le Krusenstern. » Avec ses 113 mètres, l’Esmeralda se rapproche effectivement du géant russe de 114,50 mètres.
Pour les amateurs, l’arrivée du condor sur la Seine est prévue ce lundi 3 août. Dans la nuit du 3 au 4, le pont Flaubert va être levé pour le laisser rejoindre son point de mouillage, sur les quais rouennais, au niveau du hangar 106, où le tirant d’eau est suffisamment important pour l’accueillir. Là, les officiers promus de l’école navale Arturo-Prat, ainsi que les sous-officiers de l’École de mousses Alejandro-Navarrete-Cisterna mettront pied à terre pour quelques jours de relâche avant de reprendre la mer le samedi 8 août vers 10h.
L’ambassadeur du Chili en France, Patricio Hales Dib, et une délégation officielle sont attendus à Rouen.
Pour visiter gratuitement l’Esmeralda à rouen, rendez-vous les 5, 6 et 7 août, sur les quais au niveau du hangar 106.
Pour suivre le périple du navire, sa page Facebook

Et si vous n’aviez pas reconnu la référence au début de ce texte, regardez cette vidéo !


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