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Interieurs - 7/10

Par Aelezig

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Un film de Woody Allen (1978 - USA) avec  Kristin Griffith, Diane Keaton, Mary Beth Hurt, Geraldine Page, E.G. Marshall, Sam Waterston, Richard Jordan, Maureen Stapleton

Amer et touchant.

L'histoire : Trois soeurs, Renata, Joey et Eve, sont aux petits soins pour leur mère, qui a toujours été fragile psychologiquement, et qui vient de faire une profonde dépression lorsque son mari l'a quittée. Une mère qui était en même temps un modèle, parfaite, belle, créative, organisée. Cette sollicitude, cette inquiétude, mêlées à l'admiration et l'amour qu'elles éprouvent pour elle, mettent à vif des blessures anciennes et présentes : rancunes, jalousies, comparaisons, interrogations, carrières, mariages... Mais leur mère va mieux, tout devrait s'apaiser, elle pense même que son époux va reprendre la vie en commun. Mais celui-ci au contraire annonce qu'il va se remarier...

Mon avis : Une chronique familiale, parentale et conjugale, comme sait si bien les raconter Woody. Ca n'a pas un fol intérêt, mais j'aime comment le réalisateur dissèque les rivalités, les rancoeurs, sans porter aucun jugement sur chacun. C'est extrêmement juste, douloureux, parfois cruel. Certains en feraient une comédie, à grands coups d'artifices et de gags, d'autres un vrai mélodrame avec cris, fureur et larmes. Woody lui en fait une chose bien à lui, une sorte de témoignage : voilà comment les gens vivent, voilà comment les gens se rendent malheureux eux-mêmes, voilà comment on se complique tellement la vie. Au fond, tous les films de Woody sont un peu la comédie humaine de Balzac, version XXe siècle.

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Un film mélancolique, sans aucune note d'humour, mais d'une incroyable profondeur. Ces personnages féminins sont très touchants, fort bien dessinés et Allen leur accorde à chacune la même importance ; j'avais vraiment envie de savoir comment tout cela finirait. Il est étonnant de voir comment il cerne la psychologie des trois soeurs, de la mère, et des relations ambiguës qui les lient, lui... qui est un homme. Les rôles masculins ne sont d'ailleurs pas quantité négligeable, même s'ils sont moins importants. Les trois hommes sont tout autant affectés, chacun à sa manière, par le quatuor mère-filles, et par le drame qui se joue. Et on n'oublie pas la nouvelle épouse, un rôle formidable : une femme "populaire" que cette petite élite intellectuelle a tendance à mépriser, et qui révèle une autre sorte de maternité, plus protectrice, moins destructrice.

A noter que les plus belles séquences (tant sur le fond que sur la forme) sont dans la deuxième moitié : mariage du père et incidents ; marche sur la plage ; noyade et "renaissance"...


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