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BIOMARQUEURS DENTAIRES: Nos dents révèlent une vie entière d'expositions chimiques – Nature Reviews Neurology

Publié le 08 août 2015 par Santelog @santelog

BIOMARQUEURS DENTAIRES: Nos dents révèlent une vie entière d'expositions chimiques – Nature Reviews NeurologyLes dents sont les gardiens d’une mémoire des expositions du passé, que ce soit aux toxines ou métaux contenus dans le lait maternisé, ou durant l’enfance à différents facteurs environnementaux, comme la pollution. Cette équipe de la Mount Sinai School (New York) documente cette théorie et applique l’exploitation de ces biomarqueurs dentaires sur une association en particulier, l’exposition au fer et le risque de maladies neurodégénératives bien plus tard dans la vie. Les conclusions, présentées dans la revue Nature Reviews Neurology, laissent entrevoir une technique permettant de  » remonter le temps chimique « .

Un excès de fer dans le lait maternisé peut-il accroître le risque de maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson à l’âge adulte ? L’analyse de biomarqueurs dentaires peut-elle révéler cette exposition ? Eh bien les dents pourraient bien ouvrir une sorte de fenêtre sur le passé, comme c’est le cas des cheveux.

 

Les chercheurs de l’École de médecine Icahn du Mont Sinaï et de l’Université Sydney expliquent que les dents conservent  » la mesure  » de l’exposition chimique durant le développement du fœtus et l’enfance: les dents -comme les cheveux- vont livrer le récit chronologique de ces expositions,  » un peu comme les anneaux de croissance dans un tronc d’arbre  » explique le Pr Manish Arora, biologiste et professeur agrégé en médecine dentaire. Ainsi, l’exposition au fer est matérialisée par des dépôts de fer identifiables dans les dents.

Dents, fer et risque de neuro-dégénérescence : Ici, les chercheurs testent leur technique d’analyse des biomarqueurs dentaires pour différencier les bébés nourris au sein, des bébés nourris au biberon. L’objectif est d’évaluer le lien entre l’exposition précoce au fer et le risque de maladies neurologiques en fin de vie. Ils rappellent que la maladie de Parkinson et la maladie d’Alzheimer ont déjà été associées avec un métabolisme anormal du fer. Certes, tous les bébés nourris par formule infantile ne développeront pas une neuro-dégénérescence à l’âge adulte, mais un apport excessif en fer, combiné à un dysfonctionnement du métabolisme du fer et une mauvaise élimination des quantités en excès, peut endommager les cellules du cerveau.

 » Remonter le temps chimique  » : Leur technologie est prête pour  » remonter le temps chimique  » et reconstituer, en revenant 60 ans en arrière, l’alimentation d’une personne. Elle permet de révéler des expositions chimiques qui remontent à plusieurs décennies avec une précision équivalant à une goutte d’encre dans une piscine, écrivent les auteurs.

La question des formules enrichies pour bébés est un bon exemple d’application. Il est devenu urgent de mieux comprendre le métabolisme du fer, ajouté au départ dans les aliments pour nourrissons, pour faire face à l’anémie chronique et la carence en fer généralisées dans certains pays. Car aujourd’hui, aux États-Unis en en Europe, cette supplémentation est aujourd’hui probablement superflue et sans bénéfice démontré.

Bref, l’analyse de ces biomarqueurs dentaires peut dès aujourd’hui permettre de préciser le lien entre excès de fer et neurodégénérescence et semble prometteuse pour un diagnostic complet des expositions environnementales.

Source: Nature Reviews Neurology 23 June 2015 doi:10.1038/nrneurol.2015.100 Is early-life iron exposure critical in neurodegeneration?

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