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Swami Prajnânpad (1)

Publié le 10 août 2015 par Eric Acouphene
Swami Prajnânpad (1) Ces dernières années ont été marquées par l'arrivée en force des psychologies et des psychothérapies d'inspirations spi-ritualistes ou, plus précisément, védantistes, bouddhistes, et taoïstes. Que ce soit dans le courant du transpersonnel, dans celui de la psychiatrie spirituelle, ou tout simplement dans celui, plus ancien, de la psychanalyse jungienne, un nombre croissant de psy occidentaux s'abreuve aujourd'hui de Traditions orientales, y trouvant sans doute l'arrière plan ontologique qui fait défaut à bien des systèmes issus du freudisme.

Mais, à l'inverse, il arrive aussi que des maîtres spirituels orientaux étudient avec intérêt les théories psychologiques et pratiques thérapeutiques. C'est tout d'abord le cas de ces Lamas tibétains, SenseïZen, et autres maîtres bouddhistes, qui adoptent les concepts de l'occident pour rendre leur philosophie plus compréhensible, comme, parmi les plus connus, Tich Nath Hanh, Sogyal Rinpoché, ou, du côté des védantistes, Ramesh Balsekar qui fit ses études à Londres.

Ce fut le cas, également, de Sivananda qui introduisit en occident un Nidra Yoga essentiellement constitué de techniques de relaxation empruntées à Schultz, le concepteur du Training Autogène.

Ce fut, enfin, le cas de Swami Prajnânpad, dont l'enseignement est surtout connu en France par les livres d'Arnaud Desjardins, qui découvrit les écrits de Freud dans les années 20, et vit en eux le chaînon manquant qui l'aiderait à passer de la conscience de l'homme ordinaire à celle de l'homme délivré décrite dans les textes spirituels de l'Hindouisme.


Un Instructeur des temps modernes



En spiritualité comme ailleurs, il n'y a pas de miracle : s'il put y avoir accointances entre Prajnânpad et Freud, réputé matérialiste athée, c'est que le Swami était lui-même un scientifique. Physicien de formation, son discours restait en toutes circonstances parfaitement rationnel, malgré une adhésion sans faille à la Tradition hindouiste.

Bien sûr, l'Advaita Vedanta auquel se rattachait Prajnânpad est plus proche d'une science de l'esprit que d'un mysticisme. En fait, l'aspect scientifique de Voies d'éveil comme le Jnana Yoga ou le Raja Yoga n'est plus guère apparenté à cette religiosité essentiellement émotionnelle qui caractérise la majorité des chercheurs spiritualistes, ettout comme Krishnamurti ou Nisargadatta Maharaj, Swami Prajnânpad, sans doute conscient des nécessités du Kali Yuga (l'âge de la destruction, dans lequel l'humanité est entrée), prenait souvent le contre-pied des croyances religieuses de son peuple et même des conventions spirituelles couramment admises par les chercheurs. Ne l'entendait-on pas dire, par exemple, que «renoncer est une aberration» ou que «l'ego ne doit pas être tué» ? Indéniablement, Swamiji voulait avant tout briser les habitudes mentales de ses disciples.
Comme tous les grands instructeurs indiens assumant pleinement le vingtième siècle, et d'autant plus qu'il maîtrisait parfaitement la langue anglaise, Prajnânpad eut une large 
audience parmi les occidentaux. Rarement un enseignement sut aussi bien synthétiser les connaissances scientifiques occidentales et la gnose de l'orient, en matière de psychisme et de conscience.

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