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La neige tombait sur les cedres - 6,5/10

Par Aelezig

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Un film de Scott Hicks (1999 - USA) avec Ethan Hawke, Max Von Sydow, Youki Kudoh, Rick Yune, James Cromwell, James Rebhorn, Sam Shepard

Joli, mais assez laborieux.

L’histoire : 1950. Une île du Pacifique Nord, au large de Seattle, peuplée d’une majorité d’Américains et d’une minorité de Japonais, pauvres, exilés de leurs terres incultes, pour trouver du travail. Employés par les blancs, ils sont un peu (beaucoup) méprisés… comme il se doit, hélas, sur notre planète. Encore plus depuis la guerre, où on a carrément envoyé les Japs dans des camps d’internement. Quant à Pearl Harbor… La paix est revenue, les Japonais aussi, mais la rancune est tenace. Dans ce contexte, un pêcheur, blanc, issu d’une famille prospère, est retrouvé mort, noyé. On conclut assez rapidement à un crime, commis par un Japonais. Début du procès. Auquel assiste Ishmael, journaliste, encore sous le coup de la trahison de sa petite amie japonaise qui lui a préféré un compatriote : l’accusé.

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Mon avis : Cette fois, le film était sur Arte et j’ai googlisé ; que diable n’y avais-je pensé plus tôt ? Désormais, le soir, au moment du choix, mon phone sera à portée de main ! A vrai dire, cela ne fait que deux mois que j’ai un beau smartphone ! Je n’avais donc pas le réflexe OK Google, et aller rallumer l’ordi, quelle flemme. Bref, les critiques étaient relativement bonnes. Et puis, cinéma américain… y a quand même moins de risque qu’avec le français !

Ouais, c’est pas mal. C’est sûrement mieux que cette daube d’hier soir, en tous cas. Un petit microcosme méconnu : ces îles américaines du Pacifique Nord (où il n’arrête pas de pleuvoir… ou de neiger) où viennent travailler quantité de Japonais. Et le big problem que cela a causé pendant la Seconde guerre mondiale. Double découverte, géographique et historique, donc. Bien. Une belle histoire tragique, qui remue ces troubles du passés, avec des relents de racisme, et un meurtre que l’on aimerait bien faire porter à un de ces sales Jap, plus une histoire d’amour contrariée entre un journaliste américain et une petite Japonaise, qui lui a préféré… l’accusé, justement. Le tout sous forme « judiciaire » : le procès, ponctué d’innombrables flash-backs pour nous raconter les tenants et aboutissants de cette histoire.

Et c’est un peu là que le bât blesse… ces retours arrière ne sont pas toujours dans l’ordre chronologique, et c’est donc quelquefois un peu confus. Par ailleurs, tout ça est un peu lent, un peu étiré sur la longueur, avec du remplissage qui noie le propos. Fort dommage. Mais pas trop grave. Ca reste hautement regardable.

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D’autant que le réalisateur a un parti pris esthétique qui fait de la chose une fort belle œuvre. Tendance Terrence Malick. La beauté de la nature, magnifiée, la sensualité des éléments, et une musique aux envolées lyriques.

Du réalisateur, je retrouve bien l’atmosphère lente et mélancolique de son Cœurs perdus en Atlantique, joli mais confus. Et j’avais bien aimé par contre, plus ancré dans la réalité, sa gentille romcom Le goût de la vie.

Au final, ce film plaira aux romantiques, épris d’art et d’histoire, un poil contemplatifs. Moins aux speedés et accros d’adrénaline !

Pour en revenir aux critiques, elles sont donc globalement assez bonnes. Beaucoup ont aimé le film pour les raisons que j’évoque ci-dessus : jolie histoire, triste et émouvante, aspect méconnu des relations américano-japonaise, plans magnifiques ; d’autres pensent que l’esthétique à tout crin nuit à la puissance de l’histoire. Ce qui n’est pas totalement faux.

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A priori, ce film n’est pas sorti en salles en France. Comme quoi, Arte aussi nous sort des films de derrière les fagots… Mais bon, celui-là était pas mal.


 


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