Magazine Bien-être

Van Gogh Se Rebelle Pour Vivre Sa Passion

Publié le 11 août 2015 par Moutassem @HMoutassem

« Comment trouver sa voie? » est le thème du mois d’août 2015. Retrouvez une série d’articles sur ce fascinant thème et participez gratuitement à la conférence en ligne du 30 août.

L’oeuvre de Vincent Van Gogh, peintre et dessinateur néerlandais, est aujourd’hui connue et admirée à travers le monde. Ces tableaux uniques sont reconnaissables au premier coup d’oeil. Malgré sa fin tragique – il se tira à l’âge de 37 ans un coup de revolver dans le coeur -, Van Gogh vécut la vie d’un homme passionné par son art. Il voyagea à travers l’Europe pour apprendre et façonner sa technique, et pour permettre à sa sensibilité de s’exprimer de manière unique et profonde. Ce que l’on sait moins à propos de Van Gogh, c’est qu’il dût faire face à la réticence de ses proches pour pouvoir suivre sa voie.

Lorsqu’une personne considère suivre sa passion, elle est souvent confrontée à la résistance de sa famille ou même de ses amies, surtout lorsque cette passion risque de la faire sortir des sentiers battus. On lui conseille alors d’être raisonnable, de faire attention, d’être sérieux. On l’a fait culpabiliser ou parfois même on la menace. Suivre sa voie n’est pas facile lorsqu’il y a la peur de décevoir et de faire souffrir les personnes qui nous sont proches. Van Gogh a vécu cela.

« Peindre? Oisiveté et perte de temps! »

van gogh portrait

Autoportrait de Vincent Van Gogh, né le 30 mars 1853 (Pays-Bas), décédé le 29 juillet 1890 (France)

À l’âge de 26 ans, le jeune Vincent arrête ses études. Il s’essaie à la vocation de pasteur, mais finit par découvrir que cette voie ne lui convient pas. Il commence alors à s’investir davantage dans la peinture et le dessin, activités qu’il faisait jusqu’à alors uniquement durant son temps libre. Vincent prend un grand plaisir à peindre et il aimerait s’y investir davantage. Cela inquiète ses parents qui perçoivent cela comme de l’oisiveté et une perte de temps.

Dans une lettre pour son frère Théo, Vincent veut rassurer sa famille tout en réaffirmant son désir de devenir peintre. Il y explique pourquoi il ne veut pas se résoudre à une vie balisée.

Je veux vraiment m’améliorer et améliorer ma vie. Et c’est justement pour cela que j’ai peur des remèdes qui sont pires que la maladie. Pouvez-vous en vouloir à une personne malade si elle regarde son médecin droit dans les yeux et choisis de ne pas subir le mauvais traitement? 

Il continue en adressant l’accusation de son frère qui lui a dit lors d’une récente visite qu’il – Vincent – avait un goût prononcé pour l’oisiveté. Vincent lui note qu’il y a différents degrés de « ne rien faire » et explique que ce qui peut sembler être de l’ennui est une partie essentielle du processus de création.

Si seulement vous me compreniez

Vincent écrit à son frère qu’il souffre de décevoir ses parents et sa famille. Il regrette que sa famille le considère comme un problème et un fardeau, comme quelqu’un d’incapable à cause de son manque d’objectif et de constance dans sa vie. Il exprime alors à Théo son espoir d’avoir plus de soutien et d’être mieux compris par ses proches.

Si vraiment ce que vous dites est vrai, je souhaiterais alors de ne plus vivre pour longtemps. Lorsque cela me déprime trop, je finis par espérer que cela n’est qu’un cauchemar et qu’on finira par mieux se connaître et se comprendre. J’ai encore l’espoir que nos rapports vont s’améliorer. 

Vincent a conscience que son mode de vie – artiste passionné, isolé et mélancolique – ne correspond pas à la culture de sa famille bourgeoise. Il écrit dans une autre lettre à son frère Théo:

L’homme qui est totalement absorbé par son oeuvre peut choquer les autres, sans vouloir le faire, ni désirer les offenser. Il ne fait pas cela pour se dresser contre les normes et conventions sociales. C’est fort dommage lorsque les autres le prennent personnellement. Par exemple, vous savez que je néglige régulièrement mon apparence. Je l’admets, et j’admets que cela peut choquer. Mais voilà, mes problèmes d’argent en sont en partie responsables. Parfois, c’est un sentiment de profond découragement qui me fait négliger mon apparence. D’autres fois, c’est un moyen de m’assurer la solitude dont j’ai besoin pour travailler et étudier en profondeur le sujet du moment. 

Continuer, continuer

Reflétant sur les 5 dernières années passées « plus ou moins sans position, vagabondant ici et là », Van Gogh revisite la question de trouver sa raison d’être. Il explique que l’on n’a pas besoin de tout avoir compris pour se lancer sur sa voie.

Sur la route que je suis, je dois continuer. Si je ne fais rien, si je n’étudie pas, si je ne continue pas à essayer, alors je suis perdu. C’est ainsi que je vois cela, continuer, continuer, voilà ce dont j’ai besoin.

Mais quel est ton but ultime, vous me demandez ? Le but deviendra plus clair, il prendra forme doucement et sûrement, tel que le croquis devient une esquisse, et l’esquisse un tableau. 

Dans une autre lettre, Vincent répond à la remarque de son frère qui l’accuse de n’être plus le même, d’avoir changé depuis leur jeunesse passée ensemble. Il lui explique qu’au fond, il n’a pas changé, mais vit plus intensément, et qu’il aime plus que tout la peinture et la littérature.

Ce qui a changé c’est que ma vie était moins difficile à l’époque et mon futur moins sombre. Mais en ce qui concerne mon moi intérieur, ma façon de voir et de réfléchir, ils n’ont pas changé.  Mais s’il y a eu un changement, c’est que maintenant je réfléchis, je crois et j’aime plus profondément et sérieusement qu’avant.

Si seulement tu pouvais pardonner à un homme pour être allé plus profondément dans la peinture, et pour avoir admis que l’amour des livres est une chose sacrée. 

Malgré son talent évident, Van Gogh ressent la difficulté de suivre sa passion lorsque l’on n’a pas la reconnaissance et l’aval des autres. Il souffre de la solitude. Mais il garde en lui l’espoir qu’un jour il puisse partager son amour de la peinture.

Est-ce que ce que je ressens en moi se voit à l’extérieur? Un homme peut avoir un grand feu dans son âme et personne ne vient s’y réchauffer. Les passants ne voient qu’une petite fumée sortant de la cheminée et ils continuent leur chemin. Que faire? Garder vivante la flamme en soi et attendre avec patience.

Si Van Gogh a commencé à vendre des tableaux de son vivant, ce n’est que bien après sa mort qu’il sera reconnu pour son immense talent. Sa passion de la peinture l’a fait sortir du giron de sa famille et cela l’a sans doute aidé à mieux supporter ses souffrances intérieures. Sa persévérance lui a permis d’enrichir le monde de la peinture.

Comme on l’a vu chez Van Gogh, suivre sa passion nécessite souvent de se libérer du besoin de conformisme. Et comme l’a bien noté Hunter Thompson, journaliste et philosophe: « Il n’est pas nécessaire d’accepter les choix donnés par la vie telle que vous la connaissez. »

Pour aller plus loin dans cette réflexion, je vous invite à assister à la conférence en ligne «Comment trouver sa voie? Comprendre les 3 croyances qui vous empêchent de voir et de suivre votre raison d’être» le dimanche 30 août. C’est gratuit et on va remuer pas mal d’idées reçues! Réservez votre place ici! >>

Sources et références: brainpickings.org ; Ever Yours: The Essential Letters (IndieBound) ; Tableau de l’illustration: wheat field with a lark, V. Van Gogh, 1887 ; Tableau portrait: Autoportrait au chapeau de feutre, V. Van Gogh, 1887.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Moutassem 44505 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazine