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Arthur newman - 7/10

Par Aelezig

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Un film de Dante Ariola (2012 - USA) avec Colin Firth, Emily Blunt, Anne Heche

Touchant. 

L'histoire : Floride. Wallace n'aime pas sa vie, ni son travail. Divorcé, il n'a plus de contact avec son fils adolescent qui lui reproche de n'avoir jamais été présent quand il avait besoin de lui. Et sa maîtresse l'agace. En fait, il voudrait être un célèbre golfeur, talentueux et adulé ; le golf, sa passion. Un jour il décide de tout plaquer et met en scène sa propre disparition, simulant une noyade. Et il repart sur une nouvelle identité. Il a un jour donné des conseils à un joueur de golf, tellement ravi qu'il lui a dit de venir le domaine qu'il gère dans l'Indiana : il lui donnera un job illico comme coach. C'est sous un faux nom, Arthur Newman, que Wallace part donc vers une nouvelle vie. Il rencontre en chemin Michaela, une jeune femme très très tourmentée, et découvre qu'elle aussi promène son spleen sous une fausse identité. Ils tombent amoureux et font la route ensemble, s'amusant à repérer des couples, qui leur semblent originaux. Ils guettent leur absence et investissent leur maison pour une nuit, "jouant" à être eux...

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Mon avis : Un film dont je n'avais jamais entendu parler. Diffusé par Canal+, le désormais spécialiste du nanar. Tentée pourtant par la présence de Colin Firth et Emily Blunt. Ce fut une jolie surprise mais surtout par la grâce, effectivement, des comédiens, si bouleversants. Colin, qui restera avant tout mon merveilleux Darcy (Bridget Jones), m'époustoufle aussi dans chacun de ses autres rôles (voyez l'extraordinaire Single man ou encore Love actually ou bien Valmont, La jeune fille à la perle...)... Idem pour Emily, que j'aime de plus en plus, qui sait tout jouer, mais à qui on ne propose pas encore de très grands rôles, à la mesure de son talent.

Si le scénario n'est guère original, la fuite et la quête d'une identité perdue, il est renouvelé par son côté doux amer. Entre rires et larmes ; entre tendresse et colère. Et ce n'est pas si souvent qu'on nous montre des losers. J'aime les losers, moi. Les héros, des fois, y en a ras-le-bol. Dans la vraie vie, les héros y en a pas beaucoup... Et le courageux n'est pas celui qu'on croit. Le courageux, c'est le faible qui prend sur lui jour après jour pour tenter de faire ce qu'on attend de lui. J'aime qu'on me donne à aimer des losers, qui me ressemblent, mais qui trouvent leur voie et la sagesse (ça fait rêver !). Wallace, convaincu de sa nullité et de ses faiblesses, se découvre enfin, protecteur et bienveillant, et se décide à tomber le masque et ses complexes. Un parcours initiatique qui se forgera à travers de multiples identités lui permettant de voir que l'herbe n'est pas réellement plus verte dans le pré d'à côté et qu'il n'est pas taillé pour la vie de héros, tout simplement. On aime ce personnage, qui apparaît détestable au début, abandonnant ses proches sans explication, qui peu à peu nous laisse voir ses failles, ses gaffes, ses maladresses, puis son potentiel. Et puis petit suspense du côté de Charlotte... dont on ne sait pas trop si elle s'est inventé cette jumelle ou pas, si c'est elle la schizophrène ou pas.

C'est bien fait, c'est émouvant, certaines scènes sont drôles. Un petit film passé inaperçu qui mérite un petit détour. Ou pas. Ceux qui n'aiment pas les deux acteurs n'y trouveront sans doute rien de bien extraordinaire.

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La critique se montre guère emballée : ils déplorent en général la mollesse de la description de la société américaine, voyant dans le duo un symbole des laissés-pour-compte, un couple qui reste pourtant stéréotypé et conventionnel. Mais je ne pense pas que c'était le but, de critiquer la société ! Pourquoi voir partout de grandes dénonciations, des satires piquantes de notre vie occidental ? C'est juste un histoire, universelle, qui pourrait se passer à n'importe quelle époque. Evidemment, avec une critique pas terrible, les spectateurs n'ont pas vraiment suivi.

Le film n'est sorti en France qu'en 2014, sans bruit. On se demande pourquoi. Il y a d'incommensurables navets qui bénéficient eux d'une promotion flamboyante...


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