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SUICIDE: Travailler sur la prise de décision plutôt que sur le stress et la dépression – Journal of Psychiatric Research

Publié le 03 septembre 2015 par Santelog @santelog

SUICIDE: Travailler sur la prise de décision plutôt que sur le stress et la dépression – Journal of Psychiatric Research » Choisir d’en finir  » titre le communiqué de l’Université McGill, suggérant déjà le lien étroit entre suicide et prise de décision. Cette étude, publiée dans le Journal of Psychiatric Research montre en effet que la difficulté à faire les bons choix est un facteur majeur de vulnérabilité au suicide. Elle suggère enfin que cette prise de décision risquée se retrouve aussi chez de nombreux parents de personnes suicidées et constate ainsi une certaine  » héritabilité  » du suicide.

Ainsi notre mode de décision apparaît ici comme l’un des principaux facteurs qui nous protègent ou nous rendent vulnérables au suicide, explique le Dr Fabrice Jollant, professeur adjoint de psychiatrie à l’Université McGill. Son étude contribue à montrer comment la difficulté à bien décider prédispose au suicide et suggère ainsi des solutions pour le prévenir.

Une difficulté à prendre les bonnes décisions : Le chercheur et son équipe ont soumis des 17 parents au premier degré de personnes suicidées à des tests neuropsychologiques et comparés leurs scores à ceux de 18 parents au premier degré de personnes souffrant de trouble dépressif majeur, mais sans antécédents familiaux d’acte suicidaire, et à ceux de 19 témoins sains. La prise de décision a été évaluée avec le test Iowa Gambling Task*, le contrôle cognitif à l’aide de 3 tests (le Stroop Task, le Hayling Sentence Completion Test et le Trail-Making Test).

L’analyse constate que :

·   les parents de personnes suicidées sont porteurs de certains traits de vulnérabilité au suicide, même s’ils n’ont jamais commis de geste suicidaire. A l’un des tests sous forme de jeu de pari*, les proches de personnes suicidées vont favoriser des choix risqués, même après plusieurs essais manqués, alors que les personnes issues de familles sans suicide apprennent à faire les bons paris au fil de l’expérience.

·   Ainsi, les proches de personnes suicidées vont opter pour des solutions qui apportent un bénéfice à court terme malgré des risques élevés, plutôt que des solutions à long terme plus sûres.

·   L’imagerie de leur cerveau par IRM fonctionnelle révèle une similarité de certaines zones du cortex préfrontal impliquées dans la prise de décision chez les personnes qui ont tenté de se suicider et leurs proches.

Un cercle infernal : cette difficulté à prendre de bonnes décisions,

·   peut se traduire par le choix du suicide dans un contexte de dépression majeure,

·   est source de nombreux facteurs de stress dans la vie quotidienne et de problèmes de relations interpersonnelles, des facteurs classiques déclencheurs de crises suicidaires.

Ces observations ouvrent de nouvelles voies de prévention du suicide :

·   L’observation des proches et de l’environnement familial peut révéler ou confirmer le risque,

·   le développement de psychothérapies sur la prise de décision  » raisonnable  » peut diminuer la vulnérabilité suicidaire,

·   le recours à la neurostimulation pour stimuler certaines zones du cerveau peut contribuer, selon les auteurs, à améliorer la prise de décision.

Ainsi, travailler sur la prise de décision apparaît une voie thérapeutique complémentaire, jusque-là peu évoquée, pour prévenir le passage à l’acte et accompagner les personnes suicidaires.

Source: Journal of Psychiatric Research Juillet 2015 DOI: 10.1016/j.jpsychires.2015.07.004 First-degree relatives of suicide completers may have impaired decision-making but functional cognitive control

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