Magazine France

Madame la ministresse du (non) travail : bienvenue et bon courage.

Publié le 03 septembre 2015 par Mister Gdec

Capture

je ne suis pas de ces crétins, journalistes ou plutôt moins (d’une chaîne dont le crétinisme semble, justement, être la marque de fabrique),  qui s’arrêtent à votre nom, votre origine ou celle de votre mari et de sa profession, toutes choses dont on devrait se ficher totalement si le but était de juger de vos compétences et de vos qualités personnelles en rapport avec votre nouvelle fonction.  Ce ministère que l’on vient de vous assigner par la grâce de notre bon roi Hollande, à la grande surprise de ses non-courtisans dont je suis, revêt une importance essentielle et, au risque de la redondance, éminente  à mes yeux, pour cause : je suis en effet un pur produit de l’inefficience des politiques publiques de l’emploi, pour employer une périphrase, si ce n’est un euphémisme. Il m’est très agréable, et je le revendique, de voir enfin partir quelqu’un que je déteste tout particulièrement, lui qui n’a eu de cesse d’accumuler les bourdes, les erreurs de communication et d’action, de stigmatiser les chômeurs, de faire reculer l’égalité professionnelle, et de se revendiquer d’une culture libérale qui produit aujourd’hui  tant de désastres humains, ce que je combats de toutes mes forces. Il me semble d’ailleurs, sans vouloir parler en leur nom, que mon sentiment doit être partagé par de nombreux chômeurs et salariés de notre pays, au vu de la totale absence de résultats de ce gouvernement  en matière de lutte contre le chômage, de protection des salariés, d’amélioration de leurs conditions de travail et d’existence.  Mais cette hollandie là, dans laquelle vous évoluez si rapidement à présent, pense peut-être  s’en tirer avec la formule choc qu’à trouvé l’un de vos excellents communicants, cet élément de langage creux repris en boucle depuis ici et là, selon lequel « ce n’est pas le ministre du travail qui crée de l’emploi…  « . Bel humour. On rit presque. Les dents serrées. J’attends beaucoup de vous, comme de nombreux français, malgré nos divergences politiques fortes. Ne vous connaissant pas, je me suis renseigné, comme pour tout(e) autre à qui je consacre un billet ici. Je sais donc que votre parcours n’est pas celui d’un(e) énarque déconnectée, du genre de ceux qu’on se plait à brocarder à gauche du PS. Bien sûr, vous forcez le respect, compte-tenu de vos origines modestes ¹, vos petits boulots de jeunesse, les échelons politiques qu’il vous a fallu gravir pour arriver jusqu’à cette fonction prestigieuse. Les informations que j’ai récoltées laissent transparaître une femme de convictions, et d’une forte personnalité. Il en faut, pour exercer à ce niveau là. Votre force de travail impose le respect, et cela même à droite. Beaucoup s’inquiètent cependant de votre inexpérience face au périmètre de votre ministère. La politique de la ville vous donne certes un angle de vision utile, mais apparait bien précaire en regard des futures échéances de votre ministère.  Certains pointent du doigt votre bilan mitigé au secrétariat d’état à la politique de la Ville, une action gouvernementale que je connais bien professionnellement, dans le détail,  et qui se révèle, pas seulement à cause de votre départ, laissée en friches. Et ce n’est pas la non-expérience de Monsieur Kader, et surtout ses limites,  qui vont me rassurer… Ce secrétariat d’état qui fut d’une surface un peu plus convaincante autrefois a été victime des passages successifs, comme en coups de vents,  de ministres qui ont passé et l’ont dépassé sans laisser grande trace… Et cela, à droite comme dans cette « gauche » que vous représentez. Un secrétariat d’état important à mes yeux, quand on sait de quoi on parle, que certains libéraux pur jus choisissent de mépriser. C’est leur choix. Il en dit long sur leur racisme social, estampillé par la faculté ultra-libérale Medefienne à laquelle le Monsieur qui signe le texte a participé. Un Monsieur qui en passant prétend vous donner des leçons de dialogue social en marquant son mépris insupportable pour les syndicats, en visant nommément, pratique indigne, la représentante de l’un d’entre eux. A peine nommée, vos ennemis idéologiques, vous le savez probablement déjà, sont prêts à vous savonner la planche, sont bien vite à pied d’œuvre (au noir, l’ « œuvre »…). Et vos principaux ennemis ne sont pas, contrairement à ce qu’en laissent à penser médiocrement des médias plus préoccupés de la mousse médiatique que du fond, ces racistes débiles au cerveau grillé et autres abrutis adeptes de la secte du Grand remplacement, qui ne sont qu’une minorité bien que terriblement agissante, mais bien les forces de l’argent, quelle que soit leur forme : les lobbies patronaux, les réseaux financiers, bancaires, industriels, ou, en un mot comme en cent,  les intérêts des dominants plus que du peuple de ce pays. Des gens qui ont des noms, des visages,  pour qui l’emploi ne se réduit invariablement qu’à la seule capacité du système à maximiser leurs profits à court terme au plus grand mépris de l’être humain, dont le Medef et ceux qui partagent son idéologie  font bien peu de cas, à rogner si ostensiblement l’os jusqu’à la moelle. Saurez-vous enfin par votre action mettre fin à cette insupportable litanie des adeptes de la secte de la Croâssance bien connue, qui veut que le Code du travail soit toujours trop dur pour les uns, alors qu’il ne l’a jamais été aussi peu pour les autres, quand on a l’œil exercé en matière de droit du travail. Mu par ce genre de préoccupations, il ne m’est donc vraiment pas apparu d’évidence que ce gouvernement dont vous n’êtes qu’un maillon bien faible (quelles que soient vos qualités par ailleurs) a su se mettre à distance suffisante de ces forces financières pour le plus grand profit, enfin, du peuple français, de la défense des intérêts des salariés, et des chômeurs dont je suis. Entre Macron et Valls, dont on sait les positions idéologiques respectives, votre marge de manœuvre m’apparait bien limitée. Mais si vous parveniez à me prouver le contraire, vous ‘en verriez le premier ravi. Loin des beaux discours, je vois les actes. Et tout ce que je veux savoir,  qui m’importe aujourd’hui, c’est de savoir si cette putain de société de merde qui dysfonctionne gravement va enfin pouvoir se racheter par le biais de votre nomination, en  nous procurant un emploi, un vrai, pas à temps partiel subi, pas le dimanche, pas l’une de ces mesurettes de contrat aidé qui n’apporte au bout  du compte que désillusion malgré l’investissement personnel fort. Déjà, vous avez posé des jalons, premiers discours, premiers actes.. (Chapeau, le coup de la visite de pole emploi..  ). Mais ce n’est pas ce genre de répétition mécanique d’éléments de langage totalement stéréotypés et agaçants  qui sont de nature à me rassurer…

Capture

Plus que lassant : désespérant. Que cela vienne de la droite ou du PS, on s’en fout. Même inefficience. Peut mieux faire. J’attends la suite…

.

¹ Sa mère était prof d’anglais, son père a fait beaucoup de métiers, avant d’ouvrir une boutique de reprographie à Bordeaux


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mister Gdec 134609 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte