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Innovation de la rentrée: le jean prêt-à-composter

Publié le 04 septembre 2015 par Nicomak @Myriam_Nicomak

Alors que les mastodontes de la mode comme H&M ou Levi-Strauss tentent d’améliorer leurs pratiques d’approvisionnement en matières premières et de limiter le gaspillage des vêtements envoyés sur les sites d’enfouissement, la marque suisse Freitag qui réalise des sacs uniques fabriqués à partir d’enveloppes de camion usagées a lancé sa petite révolution en dévoilant la toute première ligne de jean 100% biodégradable (boutons retirés) au monde !

L’industrie textile est parmi celles qui génèrent le plus de gaz à effet de serre de par sa taille et son rythme ardent alimenté par la demande effrénée des fashion victimes. Sans compter les produits chimiques polluant utilisés pour l’ennoblissement des tissus, le processus de production des matières premières et des fibres textiles (9,52 kg émis par tonne de fibres synthétiques produites, 4,9 kg pour du coton ; aux Etats-Unis) et de manufacture, ainsi que les transports qui en découlent, sont les principales causes des émissions.

Deux cheminées rejetant des fumées épaisses grisâtres.

L’ensevelissement et la décomposition des vêtements jetés est cependant un problème majeur encore trop peu évoqué, mais que cette nouvelle initiative adresse. En effet ces jeans prêt-à-composter sont composés à 81% de fibres de lin et de 19% de chanvre et certifiés sans substances chimiques selon les standards Oeko-Tex. Freitag innove donc du côté de la production en proposant des jeans sans coton, dont la culture est vorace en eau (102,7 litres/kg), pour préférer le lin qui, en comparaison, exige peu d’eau (25,3 litres/kg).

Cette démarche « sans-coton » s’inscrit dans l’approche que Freitag a prise depuis le lancement de ces gammes de sacs issus de bâches de camion usagées. Elle vient aussi compléter son modèle circulaire de production qui « upcycle » des objets délaissés d’intérêt pour leur donner une nouvelle valeur mais qui, comme pour le recyclage, requiert la collaboration active d’une partie prenante clé: celle qui jette ces objets.

Au vu des enjeux sociaux et environnementaux liés à l’industrie textile et des répercussions de la « mode rapide » (fast-fashion, en anglais), cette innovation n’est autre que très prometteuse et, espérons-le, saura conquérir les grandes enseignes vestimentaires et, de fait, nos armoires.


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