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Critique Ciné : Les Nouvelles Aventures d’Aladin (2015)

Publié le 11 septembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Les Nouvelles Aventures d’Aladin // De Arthur Benzaquen. Avec Kev Adams, Jean-Paul Rouve et Vanessa Guide.


En 2001, Alain Chabat réalisait l’exploit de faire un film unique et hilarant, bourré de références, avec l’univers d’Astérix et Obélix. Mission Cléopâtre reste probablement l’une des plus belles références de la comédie française depuis et personne ne semble parvenir à l’égaler. Avec Les Nouvelles Aventures d’Aladin, Pathé ne peut pas se rater. Doté d’un budget de 15 millions d’euros, ce film a tout d’un blockbuster français, confié pourtant à un petit nouveau, Arthur Benzaquen, qui réalise ici son premier film. Est-ce une façon pour Pathé de couvrir ses arrières et de se dire que la vision de quelqu’un de neuf sur l’univers de la comédie fantasque pourrait donner quelque chose d’original. Je vous rassure, le réalisateur ne fait rien de bien original mais cela ne veut pas pour autant dire qu’il ne sait pas s’y prendre. On retrouve donc énormément de tics de réalisation du film d’Alain Chabat et à de nombreux moments, Les Nouvelles Aventures d’Aladin ressemble malheureusement à du sous-Mission Cléopâtre et c’est ce qu’il y a de plus problématique ici (même si revenir à cet humour et cette folie n’est pas une mauvaise idée d’autant plus que le film de Chabat reste une référence). On pourrait situer certains des personnages dans l’univers de ce film de façon assez simple comme Jean-Paul Rouve qui pourrait être vu comme le nouveau Gérard Darmon, sans ce côté vilain qui faisait aussi son succès.

À la veille de Noël, Sam et son meilleur pote Khalid se déguisent en Père-Noël afin de dérober tout ce qu’ils peuvent aux Galeries Lafayette. Mais Sam est rapidement coincé par des enfants et doit leur raconter une histoire... l’histoire d’Aladin... enfin Sa version. Dans la peau d’Aladin, Sam commence alors un voyage au coeur de Bagdad, ville aux mille et une richesses... Hélas derrière le folklore, le peuple subit la tyrannie du terrible Vizir connu pour sa férocité et son haleine douteuse. Aladin le jeune voleur, aidé de son Génie, pourra-t il déjouer les plans diaboliques du Vizir, sauver Khalid et conquérir le coeur de la Princesse Shallia ? En fait oui, mais on ne va pas vous mentir, ça ne va pas être facile !

Le plus gros problème de Les Nouvelles Aventures d’Aladin c’est malheureusement Kev Adams. Malheureusement car c’est le héros de ce film est celui qui délivre le moins de bonne chose. On sent que l’acteur n’est pas à la hauteur pour porter un tel film avec son propre jeu et c’est bien dommage, d’autant plus que la jeunesse n’est pas une mauvaise chose dans de telles aventures. Mais cela pose aussi le problème de la cible de ce film. Est-elle familiale, adolescente, tout le monde, etc. ? On ne sait pas. Le film est une énigme de ce point de vue de là et ne parvient donc pas à créer l’identification du spectateur qu’il cible. C’est comme si Pathé voulait cibler tout le monde à la fois sans jamais vraiment nous le dire. C’est donc une comédie qui arrive à un moment où les producteurs français ont peur de rater de gros films quand de plus petits (Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?) peuvent sortir du lot et être de gros succès pendant que de grosses productions déçoivent (Pathé a l’échec cuisant de Pourquoi j’ai pas mangé mon père sur le dos cette année). Pour en revenir à ce film, il y a cependant de quoi rire. Il y a de bonnes blagues et quelques répliques assez soignées et étrangement, le meilleur élément de ce film c’est William Lebghil, à mi chemin entre un Anthony Sonigo version Riad Sattouf et le personnage que l’acteur incarnait dans Soda, la short-com de W9.

C’est lui qui porte le film vers le haut, en plus de Arthur Benzaquen, le réalisateur du film qui s’est aussi permis de se glisser dans la peau de l’un des personnage : le magicien. C’est tout de même un sacré personnage, où toute l’ambiguité qu’il y a autour fonctionne à merveille. En nous vendant l’esprit de Noël, peut-être que Les Nouvelles Aventures d’Aladin sort au mauvais moment (à moins que la sortie DVD soit prévue pour Noël) mais cela ne veut pas pour autant dire que le voyage est totalement raté. Daive Cohen (Fiston) a su prouvé par le passé qu’il pouvait faire des choses intéressantes au cinéma. Cela ne veut pas dire qu’il est le meilleur des scénaristes comiques (il a déjà travaillé sur un film avec Kev Adams dont la seule réplique drôle, celle du McDo, fonctionnait très bien). Truffé de faiblesses (mise en scène, manque de personnalité et de surprises, manque de rebondissements dans une histoire qui n’évolue pas de façon très rapide, manque de distinction du spectateur visé, Kev Adams), le film a aussi ses points forts (son casting plus averti : de Jean-Paul Rouve à Michel Blanc, mais aussi des plus jeunes comme William Lebghil qui est presque une révélation à lui tout seul là dedans, prenant certes un créneau déjà vu précédemment mais qui fonctionne malgré tout à merveille).

Note : 4.5/10. En bref, je m’attendais à voir la pire comédie de l’année (Les Profs 2 reste à cette place pour le moment) et finalement, derrière certains problèmes, l’ensemble fonctionne assez bien. Mais pas tout le monde.

P.S. : Parlons de l’avant première en elle-même. Outre Kev Adams et ses blagues pourries pas très drôle, nous avons pu assister à un live de Black M (qui a composé le générique de fin du film) surréaliste mais le clou du spectacle vient de cette histoire de Samsung offert à une spectatrice. Pathé se donne les moyens de séduire le public qui va derrière vendre ce film.

Date de sortie : 14 octobre 2015


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