Magazine Design et Architecture

PALENQUE (Mexique)

Publié le 13 septembre 2015 par Aelezig

Palenque est une cité maya qui se situe dans l’État mexicain du Chiapas, près du fleuve Usumacinta. C’est l’un des sites les plus impressionnants de cette culture. Bien plus petite que Tikal ou Copán, elle se distingue néanmoins par son patrimoine architectural et sculptural.

z18

La zone découverte jusqu’en 2005 représente 2,5 km2 mais on estime avoir exploré moins de 10 % de la superficie totale de la cité. Il reste encore plus de mille structures couvertes par la forêt.

Le nom maya de la cité est Lakam Ha, qui signifie « Grandes eaux », en référence aux nombreuses sources et cascades que l'on peut trouver à travers la ville. La cité était déjà abandonnée lors de la conquête du Mexique au XVIe siècle.

La communauté de Santo Domingo de Palenque fut fondée aux alentours du site archéologique en 1567. Il n’existe aucune trace d’un quelconque intérêt porté à la cité abandonnée avant 1773, lorsqu'un religieux, Ramón Ordoñez, qui était au courant de l'existence des ruines, en avise le capitaine général du Guatemala, qui envoit alors un fonctionnaire sur place. En 1785, l'architecte Antonio Bernasconi y est envoyé pour en dresser le plan. Le roi d'Espagne, amateur d'antiquités, a vent de la chose et ordonne au gouverneur d'y envoyer un contingent militaire dirigé. Lors de cette expédition, les troupes provoquent l’effondrement de certains murs pour pénétrer à l’intérieur des constructions et prélever des échantillons destinés à être envoyés en Espagne, provoquant ainsi des dommages irréversibles.

En 1807, une nouvelle expédition dirigée par Guillermo Dupaix, accompagné par le dessinateur Luciano Castañeda visite le site. Grâce aux informations contenues dans les rapports des expéditions précédentes, le premier livre sur Palenque est publié à Londres en 1822.

z19

Jusqu’au début du XIXe siècle, on pensait que les silhouettes des sculptures et bas-reliefs de Palenque représentaient des Égyptiens, des Polynésiens ou les Dix tribus perdues d’Israël... En 1831, l’explorateur militaire Juan Galindo est le premier à noter dans son rapport de visite que ces silhouettes ressemblent plus à des populations locales.

En 1832, l’antiquaire, cartographe et explorateur français Jean-Frédéric Waldeck passe deux années à Palenque et y dessine des esquisses publiées en 1866. Pendant ce temps, en 1840, l'Américain John Lloyd Stephens et le dessinateur britannique Frederick Catherwood mènent la première étude que l'on peut qualifier de scientifique sur ce site. En 1841, Stephens publie son célèbre ouvrage Incidents of Travel in Central America, Chiapas and Yucatán, qui comporte une description de Palenque accompagnée d'illustrations de Catherwood.

Le photographe français Désiré Charnay prend les premiers clichés de Palenque en 1858 et y retourne en 1881/1882.

Il y a eu par la suite diverses expéditions dont la plus intéressante est certainement celle de Frans Blom en 1923. Il dessine des cartes de la partie déjà connue de la cité mais aussi d’autres zones moins explorées et décide d’envoyer son rapport, accompagné de recommandations quant aux mesures à prendre pour préserver ces ruines, au gouvernement mexicain.

z20

Entre 1949 et 1952, le gouvernement mexicain envoie une équipe de fouilles et de recherche dirigée par l’archéologue mexicain Alberto Ruz Lhuillier. Ultérieurement, dans les années 1970, Jorge Acosta dirige une autre expédition. À cette même époque, l’INAH construit sur place un musée archéologique du nom de Museo de Sitio Dr. Alberto Ruz Lhuillier (Musée du site Dr Alberto Ruz L'Huillier).

En 1973, Merle Greene Robertson organise la première des Mesas Redondas (Tables rondes) de Palenque, une série de rencontres de spécialistes des Mayas, ayant pour objectif de débattre et d’examiner les nouvelles découvertes. Robertson contribue à l’exploration de Palenque, surtout en ce qui concerne le recensement des vestiges de couleur sur les sculptures. Depuis, les activités de recherches archéologiques se poursuivirent quasiment sans interruption.

On estime que les Mayas fondent Lakam Ha au Préclassique vers -100. C’est alors un petit village principalement agricole, entouré de nombreuses sources et cours d’eau. Cette région fertile, bénéficiant d'une température moyenne de 26° et des précipitations les plus importantes du Mexique, permet probablement une agriculture dont les fruits dépassent les besoins des habitants, qui peuvent alors en faire le commerce. Les inscriptions indiquent que la ville proprement dite, naît au Ve siècle, sous l'égide de son premier Seigneur, K'uk B'alam (431).

La population augmente au cours du Classique ancien pour devenir une ville puis la capitale de la région de B'akaal. Parmi les structures découvertes, la plus ancienne est construite vers l’an 600.

z21

B'akaal est un centre important de la civilisation maya entre le Ve et IXe siècles. Pendant cette période se succèdent épisodes glorieux et catastrophiques, alliances et guerres. À plus d’une occasion, B'akaal s’allie avec Tikal, l’autre grande cité maya de l’époque, et ce surtout dans le but de limiter l’expansion de la belliqueuse cité de Calakmul, aussi connue sous le nom de Royaume du serpent.

Les seigneurs de B'akaal proclamant que leur lignée remonte à un passé fort lointain, voire à la création du monde qui, dans la mythologie maya, est située en l’an -3114.

En 611, Calakmul remporte une victoire décisive. À cette occasion, l’ajaw de Calakmul entre personnellement dans Palenque, renforçant ainsi le sens de cette défaite militaire qui est suivie d’une période de désordre politique.

Pakal le grand, le plus célèbre des rois mayas, accède au trône en 615. Il est alors âgé de douze ans, et sa mère exerce sans doute le pouvoir effectif au cours des premières années d'un très long règne qui dure jusqu’en 683. Quand il arriva au pouvoir, la cité est en pleine décadence. Réputé être le protégé des dieux, il mène Palenque à un niveau de splendeur jamais égalé. Il édifie la majeure partie des palais et des temples de Palenque, dont le Temple oublié, le Temple des inscriptions et le Temple du Comte. Le sarcophage de pierre qui abrite son corps est toujours visible dans une chambre sous la Pyramide des inscriptions et les masques en stuc ainsi que les visages des colonnes du palais indiquent sa généalogie. La cité est plus florissante que jamais, et éclipse même Tikal. L’ensemble architectural central qu’on appelle le Palais est agrandi et remodelé à diverses occasions, surtout en 654, 661 et 668. C’est dans cette structure qu’on a trouvé un texte attestant qu’à cette époque, Palenque avait récemment scellé une alliance avec Tikal, et avec Yaxchilan.

Après la mort de Pakal en 683, ses fils poursuivent les œuvres architecturales et sculpturales de leur père.

z40

B'akaal a toujours été la cible de diverses attaques durant le VIIIe siècle, de la même manière que les autres cités mayas de l’ère classique. Pakal III prend le pouvoir en 799, ensuite, on perd toute trace de la dynastie. Plus aucune nouvelle construction n'est entreprise dans le centre cérémoniel. Au début du IXe siècle, B'akaal continue de tenir une position respectable et influente dans la région. Malgré cela, l’émigration et l’abandon ont déjà commencé. La ville est encore habitée par quelques générations qui se consacrent à l’agriculture, mais les lieux sont abandonnés petit à petit, à mesure que la forêt les recouvre. Au XVIe siècle, la région est quasiment inhabitée.

Les monuments

Situé au nord-est du Temple des Inscriptions sur une plate-forme de base trapézoïdale, le complexe connu sous le nom de Palais est le plus grand de Palenque. Les archéologues ne s'accordent pas sur sa destination : bien que certains, comme son nom peut le laisser penser, le considèrent comme un ensemble résidentiel, d'autres pensent plutôt qu'il s'agit d'un complexe administratif ou de bâtiments à vocation cérémonielle. On y accède par de grands escaliers. Le Palais est en fait un agrégat de souterrains, de patios, de galeries et d'édifices traditionnellement appelés Maisons, auxquelles les archéologues ont attribué une lettre. La Maison E se situe au cœur du complexe. C'était la salle du trône. Sur le mur du fond se trouve un panneau représentant Pakal et sa mère. Sous la tablette se trouvait le trône. Le bâtiment n'est pas couronné d'une crête faîtière et contrairement à la plupart des bâtiments peints en rouge, il était blanc. Sa façade était décorée de médaillons peints en bleu et en orange. De chaque côté de l'escalier de la Maison C se trouvent des panneaux représentant des prisonniers. Il s'agit de nobles de Santa Elena, un royaume allié à Calakmul, que Pakal a vaincu en 659, et de Pomona. La Maison C commémore cette victoire. La Maison A a également des bas-reliefs de prisonniers sur un mur. Les piliers par lesquels le bâtiment s'ouvre vers l'extérieur sont ornés de personnages en stuc représentant sans doute Pakal lui-même ; les personnages assis à ses pieds pourraient être des figures d'ancêtres. La Maison D est ornée elle de scènes mythologiques. Le trait le plus distinctif du Palais, un édifice en forme de tour de quatre étages, servait d'observatoire.

Le Temple des inscriptions, conçu par Pakal I comme son monument funéraire, se dresse au sommet d'une pyramide à neuf degrés. À l'intérieur se trouvent trois tablettes couvertes d'inscriptions. Le temple leur doit son nom. Ensemble, elles forment un seul texte de 617 blocs glyphiques, un des plus longs du monde maya. Il traite de l'histoire de Palenque entre 514 et 672, nous plonge dans un passé mythologique, 1.246.826 années auparavant et nous projette ensuite dans le futur, en 4772... À l'extérieur, les six piliers de la façade du temple étaient décorés de bas-reliefs en stuc. Les quatre piliers centraux sont ornés chacun d'un personnage portant dans ses bras un enfant dont une jambe a la forme d'un serpent. Depuis le temple, un escalier mène à une crypte située 22 m plus bas, occupé par le sarcophage.

z41

Le couvercle du sarcophage, à l'iconographie cosmique complexe, représente le souverain défunt dans une position curieuse qui a suscité différentes interprétations. La plus communément admise est que Pakal tombe dans la gueule du monstre terrestre au moment de sa mort à l'image du soleil couchant. Une autre possibilité serait que le roi émerge de la terre à l'image du soleil levant. Derrière le roi se dresse un arbre cosmique en forme de croix sur lequel est perché un oiseau. Une inscription sur la tranche du couvercle mentionne les dates de naissance, d'accession et de décès de Pakal, ainsi que les dates d'accession et de décès de ses prédécesseurs. Sur les côtés du sarcophage figurent des portraits d'ancêtres émergeant à mi-corps de la terre sous forme d'arbres fruitiers. Les murs de la crypte sont décorés de neuf personnages en stuc tenant chacun un sceptre et qu'on identifie généralement à des ancêtres royaux. Dans le sarcophage, l'archéologue Alberto Ruz Lhuillier découvrit un squelette dont la face était couverte d'un masque de jade. Tout un trésor dormait à côté du défunt dont une partie a été volée en 1985.

Le Groupe de la Croix comporte le Temple de la Croix, le Temple du soleil et le Temple de la Croix feuillue. Le nom du groupe lui vient du premier de ces trois édifices. Le Temple de la Croix lui-même tire son nom du motif central d'un panneau qui orne le mur du fond du sanctuaire. Les premiers explorateurs du site l'avaient pris - à tort - pour une croix. Les trois temples, dressés sur des pyramides à degrés, sont groupés autour d'une place, an centre de laquelle se trouve une petite pyramide radiale. Chaque temple était couronné d'une crête faîtière ajourée ornée de stucs et peinte. Leur architecture, leur programme iconographique et leurs textes hiéroglyphiques sont extrêmement sophistiqués et cohérents. Nous savons par les inscriptions que le Groupe de la Croix est associé à la Triade de Palenque, un groupe de trois divinités identifiées par Heinrich Berlin en 1963. Chaque temple est associé à une des trois divinités et correspond à un aspect du cosmos et de la royauté divine telle que les Mayas de l'Époque classique les concevaient. L'ensemble constitue une légitimation dynastique en rattachant le souverain régnant à des événements mythiques et à des ancêtres royaux.

Le site comprend également le Temple du Crâne, le Temple XIII, un aqueduc, le Temple du Lion, le Temple du Comte et le jeu de pelote.

A voir un jour !

D'après Wikipédia


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Aelezig 127315 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte