Eolien en mer : Oléron peut s’inspirer du Nord

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Publié le 14/09/2015 par Philippe Baroux

L’énergéticien allemand WPD vient d’inaugurer son troisième parc éolien offshore en mer du Nord. Il continue de travailler sur le projet charentais-maritime.

Le parc éolien d’Oléron sera à l’échelle du nouveau parc allemand de Butendiek.© 
PHOTO P. B./« SO »Depuis 1991, année de la mise en service du premier parc offshore européen, au large du Danemark, 3 000 éoliennes ont été installées en mer. Ces 82 parcs représentent une production de 10 000 mégawatts, soit, peu ou prou, l'équivalent de dix tranches de centrales nucléaires. Les premiers parcs en mer français de Fécamp et de Courseulles, au large de la Normandie, n'entreront pas en service avant 2020, pour une puissance qui approchera le petit millier de mégawatts. Celui d'Oléron (17), un dossier encore embryonnaire de 500 mégawatts, est prévu pour 2023.

« Loin de la transition »

« Nous sommes loin de la transition écologique que nous appelons de nos vœux », critique Denez L'Hostis. Le président de France Nature Environnement revient d'un voyage sur le littoral allemand de la mer du Nord. À deux heures de route de Hambourg, il a assisté mardi dernier à l'inauguration du parc éolien de Butendiek. Denez L'Hostis y a eu la confirmation qu'« un certain nombre de pays du nord de l'Europe, dont l'Allemagne, ont de l'avance en ce domaine et vont l'accroître ».C'était un temps fort pour l'énergéticien brêmois WPD Offshore, qui exploite Butendiek. Le nom de ce groupe allemand fait écho au projet éolien prévu au large d'Oléron, dans lequel sa filiale française est engagée depuis 2013. Avec l'espoir que, lorsque le ministère de l'Écologie ouvrira le troisième appel d'offres français pour la création de nouveaux parcs offshore, il en sera le lauréat. 2015 était la date annoncée. Tout récemment, un conseiller de Ségolène Royal nous confiait que l'appel d'offres « pourrait constituer, début décembre, la cerise sur le gâteau de la COP 21 [NDLR : la conférence de Paris sur le climat]. »À Butendiek, WPD signe la construction de son troisième parc offshore en quatre ans. Une expérience qui a permis au groupe allemand de relever pour la première fois le défi d'une implantation en continu, hiver compris. Quinze mois de travaux en mer- un record -, qui n'étaient suspendus que lorsque la mer n'était pas praticable.

Une maîtrise de bout en bout

Pour la première fois aussi, WPD a maîtrisé le sujet de bout en bout, rachetant, en 2010, ce projet né huit ans plus tôt d'une initiative citoyenne de 8 000 personnes. Il s'agissait alors de tester sur l'éolien marin un modèle collaboratif qui réussit en Allemagne pour les éoliennes terrestres. Las, cet élan s'est brisé sur l'écueil du montage financier. Il fallait réunir 1,3 milliard d'euros. WPD y est parvenu, menant de front la maîtrise d'ouvrage et la construction du champ qu'il exploite aujourd'hui. Une intégration complète que le groupe n'avait jamais expérimentée jusqu'alors.Les 80 éoliennes de Butendiek auront mobilisé 1 500 personnes pour le seul chantier maritime. Il faut ajouter les six mois de développement en amont, notamment au sein des ateliers de Siemens, qui fournit les turbines. Depuis la mise en service, intervenue en août dernier, les équipes de maintenance se relaient. 80 techniciens constituent les équipes, en roulement à partir d'un abri danois situé à une soixantaine de kilomètres de là. Ce port, Havneby, longtemps florissant, avait décliné en même temps que les activités de pêche qui l'animaient. Aujourd'hui, les pêcheurs qui croisent encore dans ces eaux travaillent en dehors des limites du parc d'éoliennes, lequel est placé en réserve de pêche.Dans le schéma prévu pour le parc oléronnais, le pré-assemblage des éoliennes serait réalisé au Grand Port maritime de La Rochelle, lequel réserve déjà des emprises foncières. Tandis que la maintenance serait réalisée à partir du port de la Cotinière. De fait, ce projet pourrait accélérer la réflexion sur la modernisation et l'extension du port oléronnais.http://www.sudouest.fr/2015/09/14/oleron-peut-s-inspirer-du-nord-2122941-1391.php