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Critique Ciné : Tale of Tales (2015)

Publié le 14 septembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Tale of Tales // De Matteo Garrone. Avec Salma Hayek, Vincent Cassel et Toby Jones.


7 ans après le brillant Gomorra, Matteo Garrone est revenu cette année avec Tale of Tales, une aventure invraisemblable qui n’a pas vraiment d’égal ailleurs. C’est un film qui a aussi bien divisé la critique qu’il ne reste parfois aussi incompris (et je ne dis pas que je l’ai plus compris moi même). Mais malgré tout ce que j’ai pu lire en bien ou mal sur ce film, je voulais avant tout voir et me forger ma propre opinion sur le sujet. Cela ne va pas m’arranger pour parler de Tale of Tales dans le sens où après avoir vu ce film j’ai été aussi déçu que surpris. Je ne saurais pas vraiment décrire pourquoi mais je n’arrive pas vraiment à dire pourquoi j’ai aimé telle ou telle chose, et détesté telle ou telle autre chose. On voit que Matteo Garrone est un metteur en scène soigné, même si certains de ses décors sont parfois un peu trop laids (fonds verts) et c’est l’un des premiers problèmes que j’ai eu avec ce film. Si la mise en scène est là, les décors ne sont pas toujours aussi léchés qu’ils le devraient, sans compter que la photographie assez terne ne colle pas vraiment bien avec l’univers coloré de ce film, très sanguin. Derrière tout cela se cache pourtant tout un tas de visions métaphoriques. Matteo Garrone nous plonge alors dans un délire dont lui seul semble avoir la clé (et il ne veut pas vraiment nous la donner).

Il était une fois trois royaumes voisins où dans de merveilleux châteaux régnaient rois et reines, princes et princesses : un roi fornicateur et libertin, un autre captivé par un étrange animal, une reine obsédée par son désir d'enfant... Sorciers et fées, monstres redoutables, ogre et vieilles lavandières, saltimbanques et courtisans sont les héros de cette libre interprétation des célèbres contes de Giambattista Basile.

Une oeuvre d’art est généralement laissée à la perception de son spectateur et je pense que Tale of Tales est un peu cette oeuvre d’art qui demande d’être vue de plusieurs points de vue différents pour être comprise dans son intégralité. La vision que chacun peut en avoir peut être enrichissante. C’est ce que j’ai pu comprendre après avoir vu le film et lu quelques avis à droite et à gauche afin que je puisse pencher d’un côté ou de l’autre de la balance. Malheureusement, je ne peux toujours pas me décidé et c’est vraiment dommage. L’autre réussite de Tale of Tales c’est Salma Hayek. Cette dernière a beau ne pas toujours bien choisir ses rôles (en témoigne certains des films qu’elle a fait il y a plusieurs années de ça, dont un avec Pénélope Cruz…), elle semble être de plus en plus sélective et semble faire des choix judicieux. En tout cas, ici elle incarne à merveille Tale of Tales et donne même au film quelque chose de sa propre personnalité. Elle est à la fois émouvante et effrayante (encore des contradictions, comme tout ce que le film peut imposer depuis le début bien évidemment). C’est aussi un film très étrange, qu’il est difficile de comprendre. Je ne demande même si au fond il ne faut pas plusieurs visionnage pour comprendre ce film.

Dans son ambiance gothique et ses diverses influences, le film apparaît comme un égo-trip surdimensionné, qui en fait des tonnes sans jamais vraiment s’expliquer sur le sujet. Se dégage alors de ce film une ambiance assez étrange et c’est peut-être ce qui a aussi autant partagé mon avis (et celui des critiques). Par moment, j’ai trouvé Tale of Tales d’une justesse assez étonnante, prouvant derrière ses métaphores que le film est plus intelligent que ça. Mais parfois j’ai aussi trouvé ça assez vide, comme si Matteo Garrone avait voulu remplir un film avec plus d’images impactantes qu’une vraie réflexion intelligente derrière. C’est terrible mais c’est aussi ce qu’il y a d’intéressant là dedans. De ce fait, Tale of Tales tombe parfois dans ce que j’aurais pu appeler une sorte de nanar, ou bien dans une référence brillante à l’univers de Dario Argento et du giallo. Oui, j’ai osé dire qu’il y a un peu de ça là dedans (et je trouve que cela s’assume même plutôt bien au détour de plusieurs moments clés du film, très sanguins justement). Reste aussi Vincent Cassel. Parfois un peu perdu au milieu de ce que Tale of Tales raconte, l’acteur reste bon à suivre dans ses errances. Tale of Tales est la preuve que l’on peut faire du cinéma une oeuvre d’art que l’on ne peut comprendre qu’avec la vision de chacun sur le sujet. C’est artistiquement curieux, à mi chemin entre une grosse référence et de l’héroïc-fantasy.

Note : -/10. En bref, impossible pour moi de noter un film devant lequel je reste autant indécis.

Date de sortie : 1er juillet 2015


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