Magazine Cinéma

[Critique] Boruto – Naruto, le film

Par Régis Marton @LeBlurayphile
[Critique] Boruto – Naruto, le film[Critique] Boruto – Naruto, le film

Titre original : Boruto, Naruto The movie

Un film de : Hiroyuki Yamashita

Avec : Kokoro Kikuchi, Yuko Sanpei, Akira Ishida, Atsushi Abe, Nakamura Chie, Daisuke Namikawa, Hana Takeda, Hidenori Takahashi, Junko Takeuchi, Kouki Miyata, Nana Mizuki, Noriaki Sugiyama, Ryota Takeuchi, Ryūichi Kijima, Satoshi Hino, Showtaro Morikubo, Yoichi Masukawa, Hiroki Yasumoto, Kensho Ono, Saori Hayami

Après un conflit qui a déchiré toute la région, Konoha connait enfin la prospérité et le progrès. C'est dans ce contexte paisible que Naruto est nommé 7e Hokage à la tête du Village des Feuilles. Il prépare la tenue du prochain examen de sélection des Ninjas de Moyennes Classes afin de détecter de nouveaux talents. Seule ombre au tableau : son fils Boruto, qui lui en veut terriblement car il se sent délaissé. Mais voilà que Sasuke rentre brusquement au village avec des informations inquiétantes... Boruto, en admiration devant le seul rival sérieux de son père, prend son courage à deux mains et supplie le dernier des Uchiwa de l'accepter comme disciple. Pendant les épreuves de l'examen, deux sombres individus s'attaquent à Naruto ! Boruto est tétanisé et ne doit la vie sauve qu'à l'intervention de Sasuke. Il découvre stupéfait que Naruto a disparu avec ses mystérieux agresseurs au cours de l'attaque éclair...

Attention, cette critique contient des spoilers sur l'intrigue de Naruto, par rapport à la publication française!

Nous vous conseillons d'avoir lu la fin du manga avant de la lire.

[Critique] Boruto – Naruto, le film

La dernière histoire? (bis)

Nous y voila enfin, l'ultime volet de la saga Naruto, intitulé Boruto : Naruto, le film, sort en France, seulement quelques mois après . Alors que la publication française du manga n'est pas encore arrivée à son terme, le ninja blond - aux yeux bleus - de Konoha a déjà tiré sa révérence, pour de bon cette fois, au pays du soleil levant avec ce film. Si Naruto, à ses débuts, a réussi à figurer parmi les shonens nekketsu les plus populaires de ces dernières décennies avec One Piece, FullMetal Alchemist et Seven Deadly Sins, son dernier arc narratif a pourtant divisé beaucoup de fans de la premières heure. Et ce n'est pas la fin en kit merchandising de la licence - entre les chapitre 699 et 700 du manga s'insère 6 romans et le film - reprenant le système d'univers étendu cross-média cher aux américains (Matrix, Star Wars, , View Askewniverse, DC Entended Universe, DC CW Universe, etc.) qui les contredira.

Le dernier chapitre du manga introduisait la nouvelle génération d'aspirants ninja de Konoha, se focalisant majoritairement sur les enfants des protagonistes. Si cela aurait dut être la fin, les créatifs ont décidé d'étendre un peu plus longtemps la licence en sortant un one-shot, intitulé Naruto Gaiden - disponible en e-book sur Iznéo - , servant de prologue au film Boruto : Naruto, le film et centré sur le personnage de Sarada Uchiwa. Cet ouvrage permettait de connaitre le nouveau statu-quo de l'univers de Konoha et d'en savoir plus sur les futurs protagonistes du film.

[Critique] Boruto – Naruto, le film

Les renards ne font pas des chats.

Le film donne le ton sur le relation père/fils, si Boruto et Naruto se ressemblent comme deux gouttes d'eau et que le fils a hérité du même tempérament que son père, les similitudes s'arrêtent là. Car ce qui a toujours défini Naruto est le fait qu'il s'agisse d'un orphelin ayant été marginalisé par son village - dut fait d'être l'hôte du démon Kurama ayant détruit leurs habitats et provoqué la mort de leur leader politique - mais qui grâce à sa volonté, son travail acharné et ses sacrifices sera reconnu pour sa valeur et obtiendra le respect des autres.

Du coup Boruto représente un peu ce qu'il aurait pu devenir, s'il était né dans une famille chaleureuse et aimante avec comme père l'Hokage du village, une possibilité ayant été un peu effleuré dans le film Road to Ninja. Il s'agit donc d'un gamin qui n'a aucune idée du sens du sacrifice, qui est mis sur un pied d'estale du fait de sa filiation avec Naruto et qui recherche l'approbation de son père dans tout ce qu'il entreprend, en bref un enfant gâté et arrogant.

Mais tout ceci n'est pas entièrement à mettre sur son dos. En effet, Naruto est devenu un mauvais père qui délaisse sa famille en se consacrant entièrement à sa tache d'Hokage, usant et abusant de ses clones pour satisfaire toutes les demandes et étant tout simplement à bout de force. Pourtant, le fait de ne pas avoir pu vivre avec ses parents aurait du d'avantage lui donner la motivation de faire passer ses enfants en premier. Il connait la souffrance de la non reconnaissance et pourtant n'est pas capable lui même de la donner. C'est donc avec beaucoup de difficulté que l'on découvrira un Naruto adulte qui n'a plus grand chose de son alter ego adolescent, il s'est perdu dans son rôle de leader et tout le film va s'articuler autour de la reconstruction de cette relation parent/enfant.

Le personnage de Boruto peut-être interprété comme un fan de Naruto, à savoir qu'il n'aime pas ce qu'il est advenu de son père, quelqu'un qui essaie de satisfaire tout le monde, mais qui a oublié l'essentiel, il est subjugué par le charisme de Sasuké Uchiwa, mais dès qu'il découvre les premières aventures de son géniteur, il est tout de suite impatient d'en savoir plus. Il est assez intéressant de voir la différence entre Naruto qui rêvait de connaître sa famille alors qu'il n'a jamais pu vivre avec et Boruto qui vit avec la sienne mais qui lui reproche de ne pas assez être présent pour elle.

[Critique] Boruto – Naruto, le film
Un (nouveau) vent de fraicheur

Le film étant du point de vue de Boruto, nous découvrons son entourage et par la même occasion des visages familiers du manga. Et cela amène un vent de fraicheur, dans les films de la licence qui se focalisait trop sur Naruto. L'une des forces du manga - ainsi que de son concurrent de l'époque FullMetal Alchemist - était que chaque personnage secondaire avait droit à son quart-d'heure de gloire permettant ainsi de montrer une réelle évolution dans leur caractère. Si Sarada Uchiwa et Chôchô Akimichi furent bien mises en avant avec le one-shot Naruto Gaiden, on se concentrera sur Mitsuki, introduit dans le one-shot, membre de l'équipe de Boruto et Sarada et supervisé par Konohamaru, dont la filiation avec un personnage bien connu des fans en étonnera plus d'un, à voir dans le stinger (scène post-générique) du film. Tout comme les précédents films, le reste des personnages de la série sont là pour compléter le background et d'autres comme Sasuké, Konohamaru, la famille Uzumaki et les cinq Kagé sont là pour donner la réplique au héros et lui permettre d'évoluer.

Si dans le précédent film, le background de l'antagoniste permettait de mettre en avant Hinata, dans ce volet ce sont les motivations des adversaires qui vont faire écho aux erreurs commises par Boruto, son origine étant tout bonnement effleurée. En effet, le film se permettra de poser un regard critique sur la génération actuelle - que ce soit dans le long-métrage où dans la réalité - où celle-ci est confronté aux nouvelles technologies qui lui facilite grandement la vie sans fournir d'efforts, alors que les traditions et l'éducation basée sur le dépassement de soi perdurent encore.

Si la modernisation de Konoha avait été entrevue dans le dernier chapitre du manga, ici nous pouvons apercevoir le village ninja un peu plus en accord avec l'époque contemporaine et cela change. On distingue une touche de modernité avec des technologies tel que les consoles de jeux, les panneaux publicitaires digne de New-York, Internet et les mails, mais le tout conservant tout de même un aspect traditionnel et mystique faisant pensé style Steampunk.

[Critique] Boruto – Naruto, le film

Le fan-service au service de l'histoire

On va pas se mentir la majeur partie des films de Japanimation issues d'adaptation d'oeuvre sont là et fonctionnent uniquement pour la plupart - Dragon Ball Z : La résurrection de F - sur le fan-service. Ici, ce système est, majoritairement, utilisé pour faire avancer l'histoire et les personnages, servir de symbolisme du passage de flambeau entre l'ancienne et la nouvelle génération et se remémorer les premiers arcs narratifs du manga. Bien sûr, les aficionados auront aux multiples techniques et arcanes du répertoire de la licence, des combats démesurés avec une forte intensité, ainsi qu'à un affrontement digne des Kaïjus qui fera écho au film Naruto, The Last. Mais cela est plus du bonus et une manière de dire adieu à une saga qui aura durée plus quinze ans.

Dommage que les thèmes musicaux marquants de la série soient aux abonnés absents, que l'ont passe à des scènes mal dessinées à d'autres beaucoup mieux servies et que l'antagoniste ne soit pas plus original que les précédents.

En conclusion, Boruto - Naruto, le film est le meilleur film de japanimation, type nekketsu, à être sorti dans les salles françaises ces dernières années. Oui, loin devant Dragon Ball Z : La résurrection de F. Sachant habilement passer du drame, à la comédie et de l'épique à la nostalgie, ce long-métrage est une excellente manière de clore les aventures des ninjas de Konoha, tout en laissant une porte ouverte pour d'éventuelles suites.

Nos attentes pour l'édition collector.

Nous aurons sûrement droit à un digibook retraçant l'histoire de la série.

Si vous achetez ce(s) disque(s) via les liens, le site percevra une petite commission. Ceci permettra de le soutenir, tout en vous faisant plaisir et de participer à son amélioration.

The Last : Naruto, le film - Édition Limitée

[Critique] Boruto Naruto, film

Road to Ninja : Naruto, le film - Édition Collector

[Critique] Boruto Naruto, film

Crédits Images : © 2002 MASASHI KISHIMOTO/2007 SHIPPUDEN © NMP 2014

The following two tabs change content below.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Régis Marton 2834 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines