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Eloge de la tendinite

Publié le 21 septembre 2015 par Emmanuel S. @auxangesetc

Si j’avais eu le choix d’arrêter jamais je ne l’aurais fait. Mais les lois de la physique naturelle étant ce qu’elles sont je traîne depuis 3 mois une tendinite au talon d’Achille, une aponévrosite et un syndrome du 2ème rayon. Je vous passe ma calvitie qui n’a aucun rapport. Le docteur Tania Bellot m’avait conseillé l’arrêt temporaire total de la course à pied (clic), je n’en ai fait qu’à ma tête au pied en juillet et en août (clic), j’ai couru, j’ai eu encore plus mal, finalement quand la bise de début septembre fut venue j’ai rangé mes NIKE VOMERO dans un placard.

Elles y sont toujours.

Depuis 16 jours 8 heures 35 minutes et 26 secondes.

Au début quand j’ai essayé de décrocher après la visite chez le docteur Tania Bellot, il y a eu le manque, le stress de perdre mon petit niveau, les pulsations qui montent à l’effort, le besoin d’un shoot, là, comme ça, vite fait mal fait pendant une séance de crossfit, 10 fois 500m dans le quartier du Tonkin. Faut dire aussi que je ne savais plus comment organiser mes vacances sans fouler le pavé de banlieue sauce nantua.
Après, ou au début du manque pour un grand malade, est venue l’addiction substitutive, la piscine pour aquaphobe, j’aurais pu tout aussi bien sombrer dans le chocolat ou la lecture des mémoires de Marc Dorcel. La quête du fun après des années laborieuses à courir après un chrono trop haut pour mes faibles moyens. Sans compter l’avantage inestimable de la natation sur le running : ma nullité extrême. Aucune compétition possible dans cette vie-ci (clic). Le plaisir rien que le plaisir, les douleurs en moins, celles du dos avec mon spondylolysthésis (clic), du cou, des genoux, toutes celles que j’ai traînées pendant 10 années de course à pied.

Chers amis, pleurez de joie sur elle, ma brillante carrière de marathonien est loin derrière moi bien loin de me rattraper à la nage à la piscine de Maisons-Laffitte. Ou celle de Sartrouville. Bientôt celle de Houilles.

Bon, OK,  amis de GOOGLE, tu te tapes de cette tranche aquatique alors j’en viens à répondre à ta question :  il a dit quoi le docteur Tania Bellot pour le traitement de l’aponévrosite et du syndrome du 2ème rayon ? Déjà le Docteur Tania Bellot comme à son habitude a diagnostiqué dans l’humour et le 3ème degré, je la kiffe. Ensuite elle m’a confirmé la nécessité absolue de ne pas courir tant que j’ai mal. Enfin elle m’a dit de retourner chez le podologue pour disposer de semelles dans mes chaussures de ville, le tout accompagné d’ondes de choc chez le kiné. Et de séances de laser chez elle à 60€ remboursées 23€ par la Sécurité Sociale (clic). Après 4 semaines d’attente vu que le Docteur Bellot est bookée jusqu’en octobre.

Vous me connaissez, je suis radin et ardent défenseur des acquis du Conseil national de la résistance (clic). Ma décision est prise : arrêt de la course à pied jusqu’à nouvel ordre de ma douleur, plus achat de coussinet métatarsien en gel (clic) pour mon syndrome du deuxième rayon et d’une talonette en gel pour mon aponévrosite plantaire (clic) dans mes chaussures de ville.

Je vais ressembler à Sarkozy avec toutes ces talonnettes.

On en est là mes tendinites et moi. Finalement un petit problème est devenu LA solution. La piscine a cet effet apaisant sur moi que la course aux records perso sur marathon n’a jamais eu. Zen je suis. Sevré sûrement pas, je suis encore fragile. Mais moins qu’avant.

Au moment de conclure ce billet inutile comme tous mes autres me revient cette phrase d’Einstein écrite à la famille de son vieil ami Michel Besso, après sa mort  : « Voilà qu’il m’a précédé de peu, en quittant ce monde étrange. Cela ne signifie rien. Pour nous, physiciens dans l’âme, cette séparation entre passé, présent et avenir, ne garde que la valeur d’une illusion, si tenace soit-elle ». Ma frangine Isabelle a rejoint Enzo ce week-end dans l’infini d’un ailleurs, elle me laisse avec des souvenirs, ceux de mon enfance, les années 70, les tables en formicat et les bottes à poil, Homécourt, la rue Erckmann-Chatrian, et je ne sais pas pourquoi, les images d’une angine et d’un sirop pour la toux à la menthe qu’elle m’administrait avec le sourire devant le générique d’ AUJOURdHUI MADAME (clic). Avant de s’envoyer une Gitane sans filtre.

A bientôt Isabelle.


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