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Puck Off : où en est-on sur le traitement des commotions cérébrales en France ?

Publié le 24 septembre 2015 par Guillemette
Alors que le Canada et les Etats-Unis se préoccupent sérieusement depuis à peine quelques années des commotions cérébrales, de leur traitement et de la prévention, force est de constater que l'Europe a énormément de retard dans ce domaine, les joueurs des meilleurs championnats, dont la Suisse, allant même à Atlanta, aux Etats-Unis, pour se faire soigner.       

Puck Off : où en est-on sur le traitement des commotions cérébrales en France ?

L'attaquant et capitaine de Pittsburgh Sydney Crosby

 
Les charges contre la tête sont encore trop fréquentes dans le hockey sur glace. En deux mois, elles ont déjà coûté 18 matches de suspension dont 8 (5 fermes) pour Kevin Igier de Briançon en août et 10 (6 fermes) pour son collègue  Pierre-Antoine Devin il y a quelques jours.
En Amérique du Nord, le suicide de Todd Ewen à l'âge de 49 ans, survenu le 19 septembre, ne fait qu'allonger la liste de ceux qu'on appelle outre-Atlantique "les goons" (les bagarreurs) et qui, tous dépressifs profonds, ont mis fin à leur jour ou sont décédés d'une crise cardiaque entre 27 et 49 ans !
Toutes ces affaires ont un point commun : la commotion cérébrale provoquée par une violente charge contre la tête. Jusqu'à il y a encore moins d'une dizaine d'années, les médecins ne prêtaient guère attention aux conséquences sur le long terme de cette blessure dont la répétition peut conduire la victime à la mort.
Ce choc important à la tête provoque des dommages importants au cerveau. Il affecte les mouvements des yeux de l'athlète, son équilibre, son orientation spatiale, sa vitesse, sa précision, son endurance, sa pensée, son émotion, sa santé globale. A force de répétition, il rend à terme sa victime incapable de se concentrer, sujette à une grande irritabilité et la plonge dans une profonde dépression.   
A l'instar de Sydney Crosby, qui s'est effondré en match le 1er janvier 2011, ils sont nombreux à traverser l'Atlantique pour consulter et se faire soigner par Tedd Carrick.  Implanté à l'hôpital d'Atlanta, ce chiropracticien canadien est devenu en quelques années le spécialiste du traitement des commotions cérébrales, notamment chez les hockeyeurs.
Ce médecin pratique un examen neurologique en profondeur pour cerner les symptômes et définir l'état des différentes fonctions du cerveau. Il introduit ensuite des exercices de stimulation pour faire travailler les yeux et la simultanéité de tâches à effectuer à l'aide de différents appareils.
Après Michaël Loichat de Fribourg-Gottéron (LNA Suisse), blessé en mars dernier, et toujours sous traitement aux Etats-Unis, c'est au tour de Greg Mauldin du même club d'avoir rejoint Atlanta pour une commotion cérébrale dont il a été victime en août.
Parallèlement au Canada, le gouvernement de l'Ontario a commencé à examiner lundi 14 septembre un projet de loi visant à protéger dès l'adolescence les jeunes sportifs des commotions cérébrales en sensibilisant les éducateurs sportifs, les entraîneurs et les parents sur les conséquences dévastatrices de cette blessure si elle n'est pas prise en charge correctement.
Cette future loi, baptisée Rowan, a été rédigée suite au décès de Rowan Kerry Stringer. Cette étudiante a succombé à l'âge de 17 ans, le 12 mai 2013, des suites d'une commotion cérébrale lors d'un match de rugby. Après deux commotions subies la même semaine sans que personne ne s'en inquiète réellement, elle est revenue au jeu et la 3e lui a été malheureusement fatale.
Ce texte législatif met en avant 4 points essentiels :
  • l'éducation du monde du sport étudiant
  • le retrait immédiat du jeu d'un jeune au premier soupçon d'une commotion
  • l'interdiction de revenir au jeu sans avoir eu un accord médical
  • la mise en place d'un retour au jeu sous surveillance médicale

Vous l'aurez compris, en France tout comme en Europe, il n'existe aucun hôpital ni aucun spécialiste traitant de façon spécifique des commotions cérébrales, les fédérations se contentant pour le moment -  ce qui est déjà très bien - de sanctionner lourdement et sévèrement - les auteurs de ces gestes ô combien dangereux.
En attendant, si votre enfant fait du sport, en l'occurrence du hockey (mais valable aussi pour le football, le basket, le rugby, le handball ou le foot US), si vous êtes éducateur sportif ou entraîneur, voici un kit complet réalisé par l'hôpital pour enfants de Montréal (centre universitaire MacGill) à mettre en toutes les mains.
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