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Critiques Séries : Heroes : Reborn. Saison 1. Pilot & Episode 2.

Publié le 25 septembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Heroes : Reborn // Saison 1. Episodes 1 et 2. Brave New World / Odessa.


Et si je vous disais que la suite de Heroes était l’une des meilleures choses qui était arrivé depuis la nouvelle mode des suites de série, vous me croiriez ? Aussi étrange que cela puisse paraître, j’ai beaucoup aimé ces deux épisodes, dans leur façon d’à la fois réinventer le concept et nous rappeler ce qu’il a toujours été. « Reborn » était le titre du dernier épisode de la série, un series finale plutôt bien choisi qui laissait cependant des tas de possibilités. Claire et les autres décidaient alors de révéler leurs pouvoirs au reste du monde afin de faire de ce monde un nouveau monde. C’est ce que prend comme titre le premier épisode de cette suite « Brave New World ». La suite ne veut pas directe après les évènements de l’épisode final de la saison 4 mais quelques années plus tard. Si cela pouvait être un échec sur certains points, Heroes reste une série fascinante que j’ai défendu assez souvent au fil des années. Peut-être même un peu trop à mon goût. Ce que Claire a fait à la fin de la saison 4 influence énormément l’univers de Heroes : Reborn et lui donne aussi plus ou moins sa dynamique. Les « heroes » sont toujours des parias, voire même encore plus qu’auparavant. Mais cette introduction quelques années plus tard permet aussi à la série de sauter le passage de la plupart des personnages qui ont disparu dans le processus : faute de contrats avec les acteurs déjà pris ailleurs (ou n’ayant pas forcément envie de rempiler).

Le premier à rempiler c’est pourtant Jack Coleman, l’homme aux montures d’écailles pour les plus fans de Heroes. C’est un personnage emblématique, toujours entouré de mystères qui influence énormément l’univers de cette nouvelle mouture, un peu comme il a pu déjà le faire précédemment avec la série lors de sa première saison. Pas de société de fabrication de papier mais quelque chose de complètement différent. Si j’ai beaucoup aimé ces deux épisodes c’est aussi grâce à la façon dont les scénaristes ont réussi à donner un coup de jeune à la série et à son propre concept. On n’a pas l’impression de voir une saison 5 mais une nouvelle série. Tim Kring a su donner une nouvelle jeunesse à une série dont il avait étiré certains filons auparavant. C’est très étrange car personne n’attendais un retour de Heroes. Moi le premier, la fin de la saison 4 étant suffisamment satisfaisante pour ne pas avoir besoin d’un retour de chacun. Mais cet épisode, « Brave New World’, s’ouvre avant tout sur une attaque terroriste qui met à mal le monde des pro-heroes. Ce qui va donner des idées au gouvernement, donner envie de réguler ces « heroes », etc. Si certains personnages reviennent (l’homme à la monture d’écailles, le haïtien, etc.) c’est pour nous rappeler aussi que l’univers de Heroes : Reborn n’est pas une nouvelle histoire mais simplement la suite de l’histoire.

Ce n’était pas gagné d’avance là non plus. En effet, gérer les conséquences de ce qui s’est passé à travers le monde après la révélation de Claire est forcément quelque chose de très important. L’ouverture de cette nouvelle mouture est intelligente, soignée et Tim Kring prouve que finalement il avait encore des idées pour Heroes (et peut-être qu’il a travaillé son script plusieurs fois quand NBC a décidé de commander cette suite il y a plus d’un an de ça maintenant). Accessoirement, le scénario permet l’introduction fluide et intelligente de nouveaux personnages comme Luke (incarné par un Zachary Levi assez sombre et de ce fait à contre emploi par rapport à ce qu’il nous avait démontré dans Chuck) et Joanne (incarnée par Judith Shekoni). Ce sont ces personnages qui vont plus ou moins donner le ton de la suite de la saison et ils s’avèrent être tous plus intéressants les uns que les autres. Pour ce qui est de la seconde partie, « Odessa », après une longue et solide introduction, le but est là aussi de nous introduire mais à l’intrigue de la saison. Le premier épisode réintroduit les personnages, l’univers et la place de chacun dans ce nouvel univers. Le second épisode est là pour nous dire dans quelle direction la saison se dirige plus ou moins.

Et c’est même brillant sur certains points. Du point de vue de Luke, de Noah (alors que ce dernier continue sa quête de père) mais aussi de Joanne, etc. Il y a des tas de références à la série originale, notamment dans la relation entre Ren et Miko qui n’est pas sans rappeler celle de Hiro et de son meilleur ami. C’est sans compter sur la façon dont Heroes : Reborn parvient à garder aussi sa diversité culturelle à l’écran. On nous montre des lieux du monde très différents, des cultures très différentes tout en continuant une intrigue conspirationniste et vilaine à la fin en parallèle. C’est une force de Tim Kring, de savoir utiliser la culture d’autres pays et de la mettre en scène en parallèle d’autres cultures. Il a tenté de faire cela avec Touch avant que la série ne se transforme en procédurale ridicule (et actuellement ringardisée par Sense8) sans parler de Dig, l’une des séries les plus prometteuses sur le papier et l’un des plus gros échecs de cette année. Accessoirement, nous avons aussi le personnage de Carlos incarné par un Ryan Guzman plutôt habile. Si je connais cet acteur surtout pour ce qu’il sait faire en danse (merci Sexy Dance 4), je trouve qu’ici il offre une énergie différente et presque salvatrice pour Heroes : Reborn. La nouveauté passe donc par les nouveaux personnages mais aussi la nouvelle intrigue que lance véritablement « Odessa ».

Faire revenir Noah au centre de la série est une très bonne idée, lui effacer la mémoire est une toute autre bonne idée qui permet de plus ou moins repartir de zéro, à la manière de ce que Heroes : Reborn sait faire là aussi. Heroes : Reborn ne réinvente pas tout non plus, repiquant certains trucs qu’elle a déjà développé par le passé en les réinjectant différemment ici. C’est là que Noah nous est introduit sous les traits de Ted, un commercial automobile qui va rapidement retrouver la mémoire finalement. Luke et Joanne n’ont pas forcément les personnages les mieux développés pour le moment mais étrangement, on n’a pas besoin d’en savoir plus pour le moment. Le peu que l’on sait d’eux est une très bonne chose et le résultat est au rendez-vous. J’aime bien aussi l’histoire de l’histoire de Miko, probablement l’un des personnages les plus intriguant de toute la série pour le moment ou même Tommy (incarné par l’ancien Peter Pan de Once Upon a Time) et qui se trouve ici un rôle bien moins cliché et beaucoup plus profond. J’aime bien les enfants dans Heroes car ce sont généralement ceux qui ont le plus de potentiel et les plus imprévisibles. Le résultat est là, Tommy est l’un des meilleurs pour le moment. Enfin, on nous laisse pour lui Pruitt Taylor Vince. Ce que je ne peux qu’aimer ce personnage. Il inspire le mystère et l’envie de connaître la suite.

Heroes : Reborn est donc une belle et bonne aventure pour le moment. En seulement deux épisodes, on retrouve le Heroes d’avant, celui des débuts, mais avec de toutes nouvelles idées et des intrigues différentes. C’est solide et j’ai déjà hâte de voir les prochains épisodes s’ils ne s’éparpillent pas trop. Peut-être finalement que Heroes pourrait avoir droit à une seconde vie. La condition sine qua non est que Tim Kring ne foire pas tout une seconde fois…

Note : 7/10. En bref, étonnamment réussi alors que Heroes : Reborn était probablement sur ma liste des plus mauvaises idées de la saison…


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