Magazine Culture

Critiques Séries : Empire. Saison 2. Episode 1.

Publié le 25 septembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Empire // Saison 2. Episode 1. The Devils Are Here.


Avec ce nouvel épisode, Empire revient comme elle était l’an dernier, fidèle à elle-même sans trop de surprises. Ce qui est assez étrange parfois avec Empire c’est la capacité de la série de ne jamais être totalement bonne, d’être juste ce qu’il faut de passionnante pour nous donner envie de revenir. Mais elle reste parfois médiocre. L’une des meilleures scènes de cet épisode est son ouverture sur ce « concert ». On a l’impression que l’on est en train de demander la libération de Mandela mais non, on demande la libération de Lucious. Alors certes, il a été accusé à tord mais sincèrement, c’est parfois too much mais too much dans le sens d’Empire. Cette dernière a toujours voulu en faire des tonnes, tenter de nous impressionner à droite et à gauche avec des tas de trucs et cela fonctionne plutôt bien. Surtout car je pense sincèrement que Empire est une série qui ne peut véritablement fonctionner que comme ça. Cet épisode est aussi une occasion de rappeler qui sont les protagonistes de la série et où ils en sont depuis la fin de la saison précédente. Jamal est plus que jamais du côté de son père, Cookie en fait de même et puis le reste des personnages devient presque accessoire. En effet, l’an dernier Lee Daniels a bien compris ce qui avait plu aux téléspectateurs et ce qui faisait le succès de la série sur les réseaux sociaux : Jamal et Cookie.

Pour ce qui est du premier c’est l’engagement LGBT de la série qui a joué en sa faveur. La façon de dépeindre un personnage afro-américain, gay, dans le monde du hip-hop. Tout cela participait forcément à créer une sorte de postulat de départ pour une série engagée. Et Empire est engagée. Elle le démontre au travers de l’ouverture sur ce #FreeLucious, spécialement créé en hashtag afin que les téléspectateurs puissent le tweeter eux aussi. C’est une façon d’engager encore un peu plus le téléspectateur, à la fois sur les réseaux sociaux mais pas seulement, de l’engager aussi un peu dans l’histoire en lui proposant de partager l’aventure de la série. C’est l’une des scènes les plus symboliques de toute l’histoire d’Empire, symbolique du succès de la série et de ce qu’elle est capable de faire pour rester proche du téléspectateur. Lee Daniels a compris comment une série doit se construire aujourd’hui afin que les téléspectateurs ne décrochent pas et je pense qu’avec la scène d’ouverture il a gagné notre coeur. Tout de suite. Jamal participe au concert aux côtés de Hakeem, Swizz Beatz et Sean Cross. Ce concert, inspiré des grands concerts caritatif est un clin d’oeil amusant qui, pris plus au second degré qu’autre chose, s’avère donc être intelligent et efficace à la fois.

Cet épisode se concentre aussi sur Cookie et la façon dont cette dernière semble engagée. Son discours pour Lucious était succulent au début et la façon dont le personnage évolue tout au long de l’épisode l’est tout autant. Sa façon de rappeler aussi à ses enfants qu’elle est leur mère à la fin est un autre de ces moments dont l’actrice a le secret. Cookie est le meilleur personnage de Empire et elle continue de nous surprendre, tant dans le comique, dans l’émotion et dans tout le reste. La série aborde ses sujets de façon assez amusante : notamment le gorille, les guests en pagaille, etc. On sent aussi que Empire veut montrer son succès à l’écran. Elle veut faire les choses en grand afin de rappeler qu’elle est une série qui est grande. Alors pas par sa qualité mais par son public. Lors de la saison 1, plus de 17 millions d’américains avaient regardé le dernier épisode en direct. C’est impressionnant et des scènes de ce genre là, immenses aussi sur les jeunes publics, c’est presque impossible à créer. Mais Empire a réussi à faire l’impossible. Accessoirement, nous avons aussi Lucious en prison. L’idée est assez intéressante, encore plus de le coller avec Chris Rock qui apporte ici quelque chose de totalement différent. L’acteur, un comédien de stand-up cherche ici la prestance d’un homme beaucoup plus posé et sombre.

Le contraste qu’il apporte à son personnage est tout aussi intéressant que le reste. La saison accueille également Marisa Tomei sous les traits de Mimi Whiteman. C’est un sacré personnage qui, je suis certain, va rapidement nous plaire. En tout cas, elle apporte à la série un autre engagement de Lee Daniels, celui de mettre en avant des femmes, fortes, dans des minorités. Car les minorités (surtout afro-américaines et LGBT) sont représentées dans cette série, sans chercher le cliché et en les introduisants de façon intelligente. Le spectre du coming out de Jamal était important l’an dernier et a permis aussi de faire changer les choses (dans l’univers d’Empire bien entendu). Au fond, Empire reste fidèle à ses racines de soap. Notamment pour Jamal et son histoire d’amour toujours plus difficile à cerner (mais là aussi assez intéressante dans son ensemble). On ne s’attend pas forcément à ce que tout cela prenne cette forme mais l’an dernier, Lee Daniels a probablement du voir ce qui a séduit les téléspectateurs et il a mis tout cela dans un seul et même épisode qu’il a réalisé, sur un script de Danny Strong.

Note : 7/10. En bref, la réussite de cet épisode se vit surtout dans sa façon de mettre en scène le succès et l’engagement de la série envers ses téléspectateurs.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog