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[Critique] Everest

Par Wolvy128 @Wolvy128

4-étoiles

Affiche everest
Adapté du récit Tragédie à l’Everest, de John Krakauer (l’auteur qui a inspiré Into the Wild), Everest suit deux expéditions distinctes confrontées aux plus violentes tempêtes de neige que l’homme ait connues. Luttant contre l’extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l’épreuve par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut. Le film est signé Baltasar Kormákur et réunit un casting phénoménal composé notamment de Jason Clarke, Jake Gyllenhaal, Josh Brolin, John Hawkes, Keira Knightley, Emily Watson, Robin Wright, Michael Kelly et Sam Worthington. Rien que ça !

De manière générale, et malgré une 3D que j’exècre toujours au plus haut point, je dois dire que j’ai passé un très agréable moment devant Everest. Le film est en effet extrêmement prenant. Même la première heure qui vise à installer les personnages et préparer l’ascension est intéressante à bien des égards, notamment pour fixer les enjeux du récit et décrire les motivations des protagonistes. Des protagonistes qui bénéficient tous d’un acteur chevronné pour les incarner. Néanmoins, aussi étonnant que cela puisse paraître, le casting est loin d’être la qualité première du film. Non pas que les acteurs ne soient pas bons, ils le sont, mais le traitement de l’histoire est tel qu’ils sont finalement assez interchangeables. Autrement dit, leur valeur ajoutée est particulièrement faible. En revanche, quel que soit le degré d’expérience des personnages, tous sont logés à la même enseigne une fois sur l’Everest. J’ignore s’il s’agit là d’un choix conscient du réalisateur mais le résultat est en tout cas intéressant puisque la quête des alpinistes se révèle du coup à la fois incroyablement inspirante et terriblement effrayante.

Photo everest
Deux sentiments magnifiquement retranscrits dans le visuel à couper le souffle du long-métrage. Tantôt sublimes, tantôt effroyables, les plans du plus haut sommet du monde marquent durablement les esprits et insufflent au film une puissance dramatique qui faisait un peu défaut au scénario (coups de téléphone mis à part). Pour un film de deux heures dont l’issue est parfaitement connue, je n’ai personnellement pas vu le temps passer. C’est dire si l’immersion était au rendez-vous. En particulier d’ailleurs lors de la dernière demi-heure qui est assez riche en émotions. Alors bien sûr, le récit ne formule jamais vraiment de critique sur l’ambition commerciale discutable d’une telle expédition, ou sur la folie qui la caractérise, mais il n’empêche que le film n’en demeure pas moins saisissant et particulièrement captivant. On regrettera toutefois la multiplication confusante des points de vue, le traitement limité de certains protagonistes totalement sous-utilisés, l’écriture sommaire des personnages féminins et l’expédition brutale du final.

En définitive, sans être exempt de défauts, Everest s’impose donc comme un drame aussi prenant que bouleversant. Réaliste et humain, le film ne s’embarrasse d’aucune fioriture et livre un spectacle visuel saisissant. De quoi égayer un mois de septembre ciné particulièrement timide.



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