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Le satori et le sens de l'au-delà

Publié le 27 septembre 2015 par Joseleroy

D.T. Suzuki évoque ici l'expérience d'éveil dans le zen, appelée Satori.

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"La terminologie peut différer d'une religion à l'autre, mais il y a toujours dans le satori ce qu'on peut appeler un sens de l'au-delà (bien que ce terme ne relève pas de la terminologie du zen). L’expérience est bien la mienne, mais je sens qu'elle a ses racines hors de moi. La coquille en laquelle mon indi­vidualité est si solidement enfermée explose au moment du satori. Non que je sois nécessairement uni à un être plus grand que moi ou absorbé en lui, mais mon indivi­dualité, qui se trouvait rigidement maintenue et nette­ment séparée des autres existences individuelles, relâche en quelque sorte les attaches qui l'enserraient et se fond en quelque chose d'indescriptible, d'un ordre tout à fait différent de celui auquel je suis accoutumé.

Le sentiment qui s'ensuit est celui d'une délivrance complète ou d'un repos parfait, le sentiment d'être finalement arrivé à destination. « Arriver chez soi et se reposer tranquille­ment » est l'expression généralement employée par les adeptes du Zen. L'histoire du fils prodigue, dans le Saddharma-pundarîka, dans le Vajra-samâdhi et aussi dans le Nouveau Testament, exprime ce même sentiment que l'on éprouve au moment d'un satori.

Si l'on s'en tient à la psychologie du satori, tout ce que l'on peut dire, c'est qu'il comporte le sentiment d'un « au-delà ». Appeler cela l'Au-delà, l'Absolu, ou Dieu, ou une Personne, c'est aller plus loin que l'expérience elle-même et plonger dans la théologie ou la métaphysique. Même « l'Au-delà » dit un peu trop. »"

D.T. Suzuki


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