"Da da da da da, da da da dum da da,
Na na na na, la la la li la.
La la la la la la la, la la la la la la la la,
Da da da da da dum da, la la la la da da."
(Wigwam)
D'avril 69 à mars 70, Dylan peaufine son double album, qui doit refléter ses inspirations musicales du moment.
En août 69, il donne son premier concert en trois ans au festival de l'Ile de Wight accompagné par The Band.
Début juin 1970, Dylan prépare son prochain album et enregistre encore passablement de reprises, pour un éventuel volume 2.
Le 8 juin 1970, parution du double "Self Portrait" (#4 US-#1 UK), produit par Bob Johnston.
All the tired horses (Bob Dylan)
Alberta #1 (Bob Dylan)
I forgot more than you'll ever know (Cecil A. Null)
Days of 49 (Lomax-Lomax-Warner)
Early mornin' rain (Gordon Lightfoot)
In search of Little Sadie (Trad.)
Let it be me (Bécaud-Delanoë-Curtis)
Little Sadie (Trad.)
Woogie boogie (Bob Dylan)
Belle Isle (Trad.)
Living the blues (Bob Dylan)
Like a rolling stone (Bob Dylan)-Live au festival de l'Ile de Wight
Copper kettle (Alfred F.Beddoe)
Gotta travel on (Clayton-Ehrlich-Lazar-Six)
Blue moon (L.Hard-R.Rodgers)
The boxer (Paul Simon)
The mighty Quinn (Bob Dylan)-Live au festival de l'Ile de Wight
Take me as I am (Boudleaux Bryant)
Take a message to Mary (F.Bryant-B.Bryant)
It hurts me too (Trad.)
Minstrel boy (Bob Dylan)-Live au festival de l'Ile de Wight
She belongs to me (Bob Dylan)-Live au festival de l'Ile de Wight
Wigwam (Bob Dylan)
Alberta #2 (Bob Dylan)
Musiciens:
Guitares: Bob Dylan, Norman Blake, David Bromberg, Fred Carter Jr., Ron Cornelius, Charlie Daniels, Pete Drake, Fred Foster, Bubba Fowler, Al Kooper, Charlie Mccoy, Joe Osborn, Robbie Robertson
Claviers: Bob Dylan, Garth Hudson, Al Kooper, Richard Manuel, Bill Pursell, Bob Wilson
Basses: Charlie Daniels, Rick Danko, Charlie Mccoy, Bob Moore, Stu Woods
Batterie et percussions: Kenneth A Buttrey, Levon Helm, Al Rogers
+ une bonne trentaine de cuivres, cordes et choeurs...
Dylan l'avouera plus tard, il voulait à tout prix tuer le mythe de "Dylan le génie".
La pression de publier de grands disques légendaires était trop forte pour lui, ce qui va de paire avec les années passées à éviter les médias et les fans.
Et je vous l'avoue tout de suite, c'est réussi.
Cet auto-portrait est une catastrophe industrielle, les reprises sont pour la plupart ratées (Blue moon? The boxer? Let it be me?), les originaux sont d'une banalité à toute épreuve.
Pourtant, tout n'est pas mauvais et certains titres sont mieux traités: "Days of 49" est mon titre préféré de l'album et "Early mornin' rain" est également tout à fait sympathique.
Par contre le Dylan live est imbuvable.
Je ne sais pas si c'est un gag, mais "Wigwam" (voir en début de page) est publié en single et réussira à se classer à la 41e place des charts américains.
En juin 70, Dylan a abandonné son horrible voix de crooner country, mais celle-ci est encore bien présente sur les plus anciens titres enregistrés dans la foulée de "Nashville Skyline".
Ce double ratage est mémorable et Dylan se prend en pleine face les critiques professionnelles assassinnes et le mécontentement des fans (et encore, il y avait pas internet à cette époque-là...).
Et le pari est gagné, il n'est plus considéré comme un génie.
Il est désormais considéré comme un has been en fin de carrière, tel un mammifère marin échoué sur une plage bretonne, le nez dans le gasoil, avec un ciel si bas qu'il faut lui pardonner, avec le vent du nord qui vient s'écarteler...
Durant les séances de "Self Portrait" et l'album suivant, de nombreuses reprises ont été enregistrées et pas encore publiées.
Dylan va les ranger pour l'instant dans ses archives et prépare activement son grand retour...
Qu'est-ce qu'il ne ferait pas, si ce n'est pour toi...
PS: gros bisous à mes copines du plat pays qui est le vôtre.
© Pascal Schlaefli
Urba City
5 Octobre 2015
Du même auteur:
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