Magazine Culture

Critiques Séries : Rizzoli & Isles. Saison 6. Episodes 5 à 10. BILAN.

Publié le 07 octobre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Rizzoli & Isles // Saison 6. Episodes 5 à 10.
BILAN


Si l’on fait le bilan de cette première partie de saison 6, je dois avouer qu’il reste assez positif. Dans son ensemble, Rizzoli & Isles a su utiliser son univers de façon plus intelligente que l’an dernier (et bien des années précédentes). J’ai retrouvé cette année une série qui a envie de surprendre, qui a envie de faire plaisir au téléspectateur mais aussi d’utiliser ses personnages de façon judicieuse. Les personnages dans Rizzoli & Isles c’est sacré et les âneries de chacune des deux héros (notamment quand Jane revêt son blouson de cuir à lanières et va s’en amuser à la fin de l’épisode 6.09) font la force de cette série. Par ailleurs, tout commence avec l’épisode 5 de la saison 6, rappelant à Rizzoli & Isles que la série aime tuer des personnages. Alors que la mort de Frost était programmée par la mort de l’acteur (et s’était résolue de façon assez touchante l’an dernier), c’est au tour de Suzie de trépasser cette année. Si Frost est mort d’un accident de voiture que l’on n’a pas vu à l’écran, Suzie a été tuée par un politicien qui rêvait simplement de devenir gouverneur. Simplement. C’était d’ailleurs l’épisode parfait pour attaquer la seconde partie de la première partie de la saison 6. C’était l’épisode tire larme de la saison, aussi bien pour nous que pour Jane, Maura ou encore Frankie. Au travers de l’épisode les personnages vont même devoir gérer à la fois le doute mais aussi leur deuil et cela ne va pas être aussi facile que ça pour tout le monde.

C’est toujours intéressant quand le boulot de quelqu’un, dans une série, devient personnel. La mort de Suzie est suffisamment traumatisante pour ses amis, d’autant plus quand Suzie pourrait avoir maquillé des preuves en échange d’argent. Si la résolution nous démontre qu’elle n’a rien fait de mal, j’ai trouvé que l’épisode gère plutôt bien la façon dont on découvre le personnage de Suzie. Je crois que Rizzoli & Isles a voulu purement et simplement que l’on découvre petit à petit qui est vraiment Suzie, ce qu’elle cachait et surtout quelle était sa vie. Mais Jane refuse de son côté de voir l’évidence et cherche à tout prix des réponses, quitte même à se mettre dans une sale position elle aussi. Seul Vince a été capable de séparer son deuil de l’enquête. Plus le temps passe dans l’épisode et plus les preuves s’accumulent. J’ai aussi bien aima la façon dont Angela vient à la rescousse. Cette dernière a déjà erré dans cette série, sans trop savoir quoi faire, mais Rizzoli & Isles nous prouve encore une fois qu’elle sait ce qu’elle veut, surtout du point de vue de quelques uns de ses personnages. Cet épisode était aussi très différent dans le sens où il ne dépeint pas vraiment de criminels ou de crimes mais génère avant tout un flot d’émotions assez étonnant et surprenant. A côté de ça, l’épisode 6 de la saison 6 permet un retour à la dynamique plus classique de la série.

Mais cela reste là aussi une tentative d’explorer l’univers de façon légèrement différente alors que le témoin de la semaine est incapable de voir et doit donc utiliser ses autres sens afin de reconnaître la personne. C’est aussi l’épisode parfait pour mettre en scène Frankie. Ce dernier nous aura prouvé tout au long de la saison que sa place n’était pas celle d’un personnage secondaire mais qu’il méritait aussi de prendre une place un poil plus importante. Surtout que Frankie est quelqu’un qui a des choses à raconter, pas seulement car c’est le frère de Jane, aussi car il a une personnage intéressante que Rizzoli & Isles exploite très rarement. Afin de détendre un peu l’atmosphère nous avons toujours Jane, notamment quand elle tente de vérifier que Elliot, le témoin, ne peut vraiment pas reconnaître les visages. L’obstacle créé par le fait que Elliot ne puisse pas voir est véritablement intéressant, sortant un peu du lot et ce n’est pas plus mal. La série avait clairement besoin de quelque chose de ce genre là à utiliser à sa façon. Je pense donc que la partie la plus intéressante de l’épisode c’est la façon dont Elliot a utilisé ses autres sens à son avantage afin de résoudre l’enquête de la semaine, surtout son ouïe et son odorat (en même temps, il n’avait pas d’autre choix). C’est rare de voir des enquêtes construite de cette façon mine de rien.

Pour ce qui est de l’épisode 7 de la saison 6, Rizzoli & Isles vient nous rappeler que les tragédies adolescentes sont parmi les histoires les plus vieilles qu’il puisse exister. On pourrait notamment prendre pour exemple Romeo et Juliet. Mais de nos jours, ce genre d’histoires incluent parfois un adolescent psychopathe. Cet épisode avait donc ce petit truc en plus dans le registre de l’horreur et de la folie qui fait son petit effet. C’est loin d’être mon épisode préféré de la saison amis il y a de bonnes trouvailles qui permettent de rappeler à quel point Jane est clairement le meilleur personnage de la série. Sa façon d’exprimer son mécontentement, c’est assez drôle. Mais elle a aussi l’envie de résoudre des crimes et on voit à quel point elle aime son boulot. Par ailleurs, le changement dans cet épisode vient de Vince et Frankie qui vont alors le temps de partager l’émotion du deuil pour les parents de leur jeune victime. Pour une fois que ces deux là ne sont pas là pour jouer le rôle de trouble fête, capable de faire des blagues au milieu de ce qui reste une affaire assez terrible. C’était un changement bienvenu dans une saison qui a clairement envie de tenter tout un tas de choses dans différents univers policiers. C’est la première fois que Rizzoli & Isles fait autant de choses différentes, utilise autant de tons différents, etc.

L’histoire du psychopathe de l’épisode est assez sympathique même si dans un sens j’aurais préféré que cela ne soit pas totalement ça non plus. J’ai l’impression que des psychopathes on en a déjà trop vu dans cette saison, comme si c’était presque une répétition. Au début c’est sympathique et puis après on a l’impression que cela se répète. L’histoire de la maison en feu à la fin de l’épisode était un moment presque étrange mais d’un autre côté, l’humour que la série tente aussi d’injecter l’est tout autant avec cette histoire de canapé. Pourquoi pas après tout… Avec l’épisode 8 de la saison 6, Rizzoli & Isles revient à quelque chose d’un peu plus classique. De toute façon, la série part aussi d’un point de départ assez connu de tous. Il y a toujours un membre de la famille de chacun qui nous rend complètement dingue. Pour Frankie et Jane c’est Angela et cela peut se comprendre. Mais justement, c’est aussi assez drôle. Mais d’un autre côté, si Angela marche un peu trop sur les pieds de ses enfants, cela reste assez intéressant. Par ailleurs, nous avons le père de Maura qui débarque. Le Dr Arthur Isles est quelqu’un qui apparait presque comme un cheveu sur la soupe dans le sens où je pensais que Paddy, le condamné, était le père de Maura. Mais je crois que je n’ai pas suffisamment fait attention. En tout cas, Arthur Isles est un personnage que la série vient nous offrir de façon assez intelligente.

On comprend aussi mieux pourquoi Maura est aujourd’hui ce qu’elle est étant donné que son père est vraiment le miroir de son histoire. Quand Maura raconte à la fin de l’épisode la vraie histoire à Jane, j’ai été un peu déçu du résultat. Je trouve que Rizzoli & Isles a toujours autant de mal avec ce genre de moments, plus posés où elle sort de son humour ou encore de l’action policière qu’impose ses cas de la semaine. Je pense aussi que je regarde tellement de séries différentes dans le registre dramatique alors forcément ici cela m’apparaît un peu plus fade. Quelqu’un qui n’a moins de connaissance dans le registre des séries dramatiques va forcément être plus ouvert à l’idée que c’est réussi mais moi non. L’expérience que l’on a des séries forge toujours un peu plus notre caractère critique (car l’on compare forcément plus). Accessoirement, le cas de la semaine impliquait forcément un père et sa fille. Le parallèle n’était donc pas difficile à faire entre ce qui se passe dans le cas de la semaine et l’arrivée d’Arthur Isles dans l’épisode. Là aussi je trouve dommage que la série fasse dans ce genre de facilités qui impose que le cas de la semaine soit le miroir de la vie personnelle des personnages ou qu’en tout cas elle permet de prendre conscience de tout un tas de choses.

Cet épisode, « Nice to Meet You, Dr. Isles » avait donc pour but de mettre en scène les problèmes de communication au sein d’une famille. Une thématique que Rizzoli & Isles a déjà exploité avec les Rizzoli, dans un registre légèrement différent il y a quelques années de ça. Si la famille est importante, la thématique de l’épisode 9 de la saison 6 est légèrement différente avec en bonus, un peu d’humour bienvenu de la part de Jane. J’ai bien aimé cette scène finale où Jane revêt son blouson de cuir à lanières et s’en amuse. Mais dans cet épisode la thématique principale était la jalousie et la jalousie fait faire des choses terribles aux autres. Parfois ils envoient des messages et des lettres de menaces, ou bien surveillent simplement l’objet de leur jalousie. On aurait pu prendre cet épisode pour une sorte de relecture d’un épisode de Stalker en beaucoup moins efficace bien évidemment. L’épisode souffre de la mécanique de la série, faisant évoluer son mystère de la semaine comme tous les autres sans apporter une once d’originalité. De ce fait, le plus intéressant c’est tout ce que Jane peut faire pour détendre l’atmosphère déjà pesante qu’il y a d’un point de vue policier, accentué par la fin de l’épisode précédent. Si j’ai tendance à apprécier le fait que Rizzoli & Isles soit capable de passer de scènes en scènes, d’épisodes en épisodes sans toujours traiter ses personnages et son histoire de la même façon, la structure polissée du truc reste la même.

J’ai été assez surpris cependant par la direction étrange que l’épisode a pris. Je ne pensais pas que quelque chose clochait avec Heather la première fois qu’on l’a rencontré. J’ai été attristé par le fait qu’elle se sentait tellement seule qu’elle ait du rendre son mari jaloux avec un amant imaginaire. La révélation manquait bien évidemment d’intensité mais la surprise reste assez bonne. Du coup, j’ai été surpris de voir que Heather était le tueur depuis le début. C’était un twist assez sympathique au milieu d’une affaire ultra prévisible. Et au moins celui-ci je ne l’avais pas du tout vu venir. Nous avons également l’histoire de Kiki qui a été balancée au milieu de tout ça sans que cela n’ait vraiment de lieu avec le reste. Peut-être car les scénaristes se sont rendu compte qu’ils avaient du temps pour boucher les trous. Enfin, l’épisode 10 de la saison 6, Vince vient à la rescousse d’un chien innocent alors qu’ils enquêtent sur ce qui s’est vraiment passé avec son maître. C’était un twist assez amusant dans le sens où c’est plus original que ce que l’on a pour habitude de voir dans la série. Ce n’est pas la première fois qu’elle nous offre des intrigues au twist assez amusant de ce genre là mais un twist canin, c’est bien la première fois qu’ils nous en offrent un. Vince est donc plus ou moins au centre d’un épisode qui lui correspond assez bien dans son ensemble.

Le problème que j’ai parfois avec Rizzoli & Isles c’est le fait que la série ne cherche pas trop à renouveler le genre ou bien à proposer des choses nouvelles. Cet épisode est une bonne proposition qui va dans ce sens là justement. Au fond, il n’y a pas grand chose de nouveau sous le soleil ici et ce n’est pas Rizzoli & Isles qui va changer en un clin d’oeil. J’apprécie tout de même que cette année elle ait tenté d’être une série totalement différente, plus fraîche, peut-être aussi un peu plus amusante et efficace dans sa manière d’aborder les sujets. Si certains épisodes laissait à penser que l’inspiration de l’année était les années de gloire de Bones, je tends aussi à penser que la série avait besoin de cette belle évolution narrative afin de pouvoir aller de l’avant. Surtout quand on voit que tous les personnages ont plus ou moins eu droit à leur histoire et leur épisode. C’était tout ce que j’attendais depuis un sacré bout de temps ici. En tout cas, j’attends la suite pour voir si la saison mérite bien d’être sous titrée comme l’une des meilleures de la série.

Note : 6/10. En bref, globalement une seconde partie assez drôle, fraîche et réussie malgré quelques tentatives ratées.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog