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Le DVD de Jean Dujardin pour 99 F

Par Tom

99 Francs

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Star de la comédie décontract’ "Cash", Jean Dujardin s’essaye maintenant ŕ différents genres aprčs avoir fait un malheur dans les comédies irrévérencieuses ("Brice de Nice" et "OSS 117"). Flic en quęte de vengeance dans le polar noir "Contre-enquęte", Dujardin a également plongé dans le cinéma "fantasmagorique" avec l’aide d’un maître du genre : Jan Kounen. Le résultat ? "99 Francs"…

La vie d’Octave (Jean Dujardin), rédacteur publicitaire dans l’une des agences les plus selects de l’univers, "Ross & Witchcraft", va basculer en deux tours de manivelle ! Egocentrique ŕ souhait et bousté par la drogue, Octave ne craint personne et revendique ouvertement le titre de "Maître du Monde". Sa liaison tumultueuse avec Sophie (Vahina Giocante), une employée de la boîte, & une réunion de travail désastreuse pour un fabriquant de yaourts va mettre un terme au train de vie infernal et prestigieux d’Octave. Notre ami sera-il se relever de ces deux échecs (personnel et professionnel) cuisants ? That’s the Question

Jean Dujardin

"99 Francs" n’est pas, ŕ proprement parler, la nouvelle comédie de Jean Dujardin. C’est avant tout un film signé Jan Kounen. Aprčs le flop mondial de "Blueberry" (2004), le cinéaste originaire d’Utrecht (Pays-Bas) n’a pas perdu sa fougue et s’attaque maintenant au monde vraiment impitoyable (pire que la série TV "Dallas") de la publicité.

Jean Dujardin et Jan Kounen

Au menu, rien de neuf en apparence : sexe ŕ gogo, drogue ŕ profusion et sarcasmes raciaux et sectaires en veux-tu en voilŕ. Bien entendu le traitement est "cacheté" Kounen, alors évidemment on ne peut rester insensible ŕ ce biopic trash et allégrement puéril narrant la vie putride d’un grand créateur camé et imbu de sa petite personne.

Jean Dujardin

Inutile de préciser que ce rôle antipathique ŕ souhait va comme un gant ŕ Jean "Brice" Dujardin arborant un look ŕ la Frédéric Beigbeder qui fait d’ailleurs plusieurs incursions hilarantes dans le film. Rien d’étonnant ŕ cela, ce dernier est l’auteur du roman qui a inspiré ce long-métrage et a également participé ŕ son adaptation en compagnie de Jan Kounen.

Jean Dujardin et Frédéric Beigbeder

Mais que serait Octave sans Charlie, son collčgue !?! Repéré dans "L’Empire des loups" et jouant les affreux pas beaux dans "Jacquou Le Croquant", l’acteur Jocelyn Quivrin campe l’associé idéal. Ce tandem, légčrement cinglé, qui se vautre joyeusement dans des orgies de Poudre, constitue l’une des meilleures surprises du film.

Jocelyn Quivrin et Jean Dujardin

Tel un Robert Rodriguez dirigiste et minutieux dans son "Plančte Terreur", Jan Kounen soigne la mise en scčne et la narration de "99 Francs" en emballant le tout dans une "boîte aux trésors" publicitaires reprenant la quasi-totalité des grands films-annonces de ces derničres années qui ont marqué le paysage audiovisuel français.

Vahina Giocante

"99 Francs" n’est heureusement pas une simple "Nuit des Publivores" compactée en 1h40. Ce long-métrage n’hésite ŕ porter en dérision le monde de la Pub, gangrené et infamant, dirigé par de puissants hommes d’affaires sans remord et contrôlant sans vergogne une société livrée ŕ la pleine et entičre sur-CONsommation ! Saluons, ŕ cette occasion, la performance de Nicolas Marié qui campe un patron mégalomane et écoeurant d’une grande firme fabriquant du yaourt… Nature !

Elisa Tovati

"99 Francs"… C’est un joli pied de nez réalisé avec beaucoup de moyens visuels et trčs peu, mais alors vraiment trčs peu de finesse. C’est percutant, choquant et entre deux rails, on s’envoie en l’air, on dégobille, on s’extase et on crée une pub nian-nian pour un produit qui sent le yaourt pas frais, parfait analogie (pour l’occasion) de la sčve copulatoire !

Jean Dujardin

Dans la lignée du "Fight Club" de David Fincher pour son anticonformisme, et de "Requiem for a Dream" (2001) pour sa dépendance aux drogues dures, au sexe non-voilé et ŕ une puissante volonté d’auto-destruction, "99 Francs" se permet męme un clin d’œil appuyé aux films naturalistes de Terrence Malick, en particulier le transcendantal "La Ligne rouge" (1999).

Jean Dujardin

C’est certain maintenant, les "petits poucets" du cinéma français n’ont plus rien ŕ envier aux "géants" américains explorant les vices de notre société moderne. Aprčs le lobbying de la cigarette ("Thank You for Smoking"), des diamants ("Blood Diamond") et des armes ("Lord of War"), c’est au tour de la publicité d’avoir droit ŕ un procčs percutant dont on se souviendra ! Un spectacle, donc, satirique et décapant qui en dégoűtera certains et en fascinera d’autres. A ne pas mettre, quand męme, sous tous les yeux.

Deux extraits...



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