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Théatre : Démons, la critique

Publié le 10 octobre 2015 par Framboise32

DEMONS

Démons est une pièce écrite par le Suédois Lars Noren. Sur scène, Frank et Karina sont interprétés par Romain Duris et Marina Foïs.  interprètent le couple de jeunes voisins. Anais Desmoutiers et Gaspard Ulliel sont le jeune couple

Synopsis : Frank et Katarina, un couple qui se rend dans la grande demeure familiale, un endroit isolé du monde. Ivres d’alcool, de rage et d’usure, ils s’infligent un combat grandiose, une lutte à la vie à la mort. On image parfaitement le verbe sanglant et cassant de ces deux acteurs s’affrontant. Une mise à l’épreuve définitive. Ils prennent à témoin de leur jeu démoniaque deux jeunes voisins, Jenna et Tomas, couple fragile et triste témoin triste témoin d’une agressivité sans fin.

A propos de :

Lars Norén, dramaturge suédois, metteur en scène et directeur de théâtre, a écrit Démons en 1984. La pièce fait partie d’une trilogie de Lars Norén avec pour thème la mort et le deuil de la mère. La pièce a été traduite en langue française par Louis-Charles Sirjacq en 1996. Marcial Di Fonzo Bo signe la mise en scène au théatre du Ront Point. Récemment , il a mis en scène Une femme de Philippe Minyana, La Mère de Florian Zeller, Dans la République du bonheur de Martin Crimp. Les décors sont de Yves Bernard. La musique est signée Etienne Bonhomme. Les costumes sont de Anne Schotte. Les ateliers de la Comédie de Caen ont construit les décors.

« Lars Norén a écrit une série de pièces pendant les années 80, en réaction au théâtre «bourgeois». Démons en fait partie. Il dit que c’est sa version de Qui a peur de Virginia Woolf d’Edward Albee. La pièce fait aussi penser à Pinter, dans ce qu’elle a d’obscur et de dérangeant, et dans les procédés scéniques utilisés pour traiter ces questions. Dans ce sens, nous avons, avec Louis Charles Sirjacq, revu sa traduction du texte qui datait des années 90. Etrangement, celui-ci s’inscrit aussi dans la lignée de Strindberg ou de Bergman. La pièce explore les liens intimes, secrets, entre la figure du couple – inévitable et pourtant voué à l’échec selon Norén – et un état de la bourgeoisie au cours de la décennie où la pièce est écrite.  » Marcial di Fonzo Bo pour Libération – 24 septembre 2015

La critique :

Le titre, Démons, reflète bien la pièce. On assiste à un véritable combat entre un homme et une femme Frank et Katarina. Un couple bordeline. Le couple se livre à un jeu sadique, un combat psychologique et physique. Le couple est sous tension et le public aussi

Le rideau se lève sur un joli décor, l’appartement est chic à l’image des occupants : un beau couple sans enfants, Frank et Katarina. Frank rentre avec un sac, contenant une urne avec les cendres de sa mère . Les obsèques ont lieu le lendemain. Il attend son frère qui ne viendra pas. Le couple se déchire une fois de plus. La relation entre Frank et Katarina est violente, difficile. L’alcool est présent. Katarina reproche à Frank son impuissance, et aussi ses penchants homosexuels. Le couple semble au bord de la rupture. Frank propose alors d’inviter un couple de voisins, Tomas et Jenna, de jeunes parents mariés dont les préoccupations sont bien loin de celles de Frank et Katarina. La situation va leur échapper. Spectateurs mal à l’aise à leur arrivée, Tomas et Jenna vont bientot être fascinés par Frank et Katarina, ce qui va créer un malaise dans le couple.  Frank et Katarina vont aussi se rendre compte de ce que leur couple peut devenir… Une sorte de jeu de miroir. Les dialogues sont crus, implacables et triviaux. Sur scène, les couples sont en mouvement tout comme le superbe décor disposé sur un plateau tournant. L’exercice est difficile, la pièce pas forcément abordable. Difficile de dire si cela a vieilli ou si il manque un peu de « corps » à la mise en scène, surtout dans la seconde partie. La mise en scène est moins fluide. La pièce ne fait pas l’unanimité. Peut-être à cause de la violence qui s’en dégage, de la tension. Ou tout simplement du texte. L’ensemble peut déranger mais peut aussi attirer. Pour ma part, j’ai passé un excellent moment grâce aussi à ce beau casting.

Marina Foïs est remarquable. Au début, on a un peu peur de ce qu’elle va nous donner. Mais elle joue d’une manière impressionnante. Le rôle est difficile. Son monologue de la fin est captivant. Anaïs Demoustier joue la jeune maman, fraiche. Elle est un peu en retrait, un peu timide, mais le personnage le demande. Un des plus jolis moments de la pièce est quand elle chante pour Frank, Un moment à part.  Coté garcon, Romain Duris a l’air de prendre beaucoup de plaisir à jouer le rôle de Frank. On peut avoir l’impression qu’il surjoue les situations. Même chose, le rôle demande de l’extravagance, de la provocation. Et donc il le donne. Gaspard Ulliel a repris le rôle de Tomas au dernier moment. Il interprète cet homme marié,  calme,  gauche, au début. Puis le personnage s’étoffe.  Et en vient à s’exprimer sur ses sentiments. La violence de ses réactions surprend.

Démons n’est pas une pièce abordable. A la sortie le public était très divisé. Maintenant reste à savoir ce qui vous attire au théatre, le texte ? le casting ?  parce que la il y a du niveau …

Théatre du Rond Point –  du 9 septembre au 11 octobre 2015.
2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt
75008 Paris


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