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Le retour d’Hitler fait polémique en Allemangne

Par Mickabenda @judaicine
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Il est de retour est un film allemand qui raconte les aventures d’un Hitler catapulté en 2014. Cette comédie tente d’illustrer la fin du tabou de l’extrême droite.

Sorti le jeudi 8 octobre dans les salles allemandes, le film raconte le fulgurant succès de Hitler dans l’Allemagne d’aujourd’hui tout en cherchant à illustrer que les idées populistes ou d’extrême droite ne sont plus qu’un phénomène marginal. Adaptée du best-seller de l’écrivain Timur Vermes publié en 2012 et tiré à 2,3 millions d’exemplaires, cette comédie sort alors que l’Allemagne est aux prises avec un afflux de centaines de milliers de migrants, entraînant une certaine résurgence de mouvements populistes et d’actes racistes.

Il est de retour (Er ist wieder da) raconte les aventures d’un Hitler catapulté en 2014. Le dictateur, mort en 1945 dans son bunker, se réveille au pied d’un immeuble, près de 70 ans après la chute du Reich, et découvre une Allemagne multiculturelle dirigée par une femme. Le moustachu apprend que la Pologne existe toujours, découvre les chaînes culinaires du câble ou encore Wikipédia. Vite repéré par une télé qui le prend pour un comédien, il devient une vedette du petit écran. Plus qu’une simple adaptation, le réalisateur allemand David Wnendt a aussi filmé des séquences bien réelles de rencontres entre l’acteur Oliver Masucci grimé en Hitler et des passants.

Aussi fou que cela puisse paraitre, le faux Hitler est souvent accueilli par des sourires, signes de la main, voire des saluts nazis et discute politique avec un public souvent réceptif. « Oui, créons un camp de travail! » confie l’un au dictateur, quand d’autres, malgré les caméras, lui témoignent leur sympathie. L’acteur s’est dit quelque peu effrayé de ce succès, tout comme une partie de la presse.

Les gens ont besoin de parler, ils veulent s’épancher auprès d’un Hitler paternel qui les écoute. J’ai trouvé effrayant la vitesse avec laquelle on peut conquérir les gens. Ils se tenaient tout de même debout aux côtés de Hitler

raconte dans les colonnes du quotidien Bild Oliver Masucci, qui estime avoir pris 20.000 à 25.000 « Hitler selfies » lors du tournage.

« C’est la réalité. Il faut en parler. Ce film montre que les gens sont manipulables et permet d’aborder, certes d’une façon légère, par le rire, un sujet dont on n’a pas le droit de parler en Allemagne. Il arrive exactement au bon moment, car le danger est là », soutient Tobias à la sortie de la salle obscure. « C’est trop artificiel », s’insurge a contrario Angela, qui a préféré le livre, « le film veut trop en faire avec la peur du national-socialisme. Le film ne montre que les pires séquences » de rencontres entre Hitler et les passants. L’hebdomadaire Der Spiegel est tout aussi irrité : « quelle serait la réaction convenable des passants face à l’Hitler-mascarade? ». L’expérience « ne démasque en  réalité rien du tout ». Enfin, pour le quotidien Tagesspiegel, ce film illustre avant tout le succès médiatique croissant ces dernières années des sujets sur le dictateur.


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