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Aldous Harding – Aldous Harding LP

Publié le 15 octobre 2015 par Le Limonadier @LeLimonadier

Quand on débarque dans une période où les tendances sont au revival soul, électro, et aux musiques transgenres, difficile de faire sa place avec un projet folk aussi épuré. Une voix, une guitare, c’est (presque) tout ce qu’il aura fallu à Aldous Harding pour nous présenter son premier album.

Tout droit venu de Nouvelle-Zélande (ce pays est décidément beaucoup trop cool), Aldous se présente sans fioriture, dans son plus simple appareil, avec sa guitare et ses chansons dont on devine l’influence venue des monstres de la Folk comme Joan Baez ou les débuts acoustiques de Van Morrison.

Attention, ne pas s’attendre à mettre la grosse ambiance en début de soirée, le mood est plus à la quiétude et à l’introspection. Début du voyage dans ton petit cœur citadin avec ce premier titre, «Stop your tears» :

Au delà de l’aspect extrêmement épuré de la production, la mélancolie de la jeune femme ne laisse personne indifférent. Qu’on soit adepte ou non du genre, force est de constater qu’Aldous Harding surprend et fait réagir. Le rendu intemporel de sa voix qui coule au milieu de ses écorces de guitares, ce côté mélancolique et brut dans le fil d’air qu’elle laisse échapper nous font penser à une sorte d’ami dont on ignorait l’existence et qui vient vous bousculer les tripes avec des histoires aussi belles que glauques (ou inversement). C’est d’ailleurs par ces mots qu’elle décrit ses chansons «(ce) sont des histoires dans ma tête. Un genre de conte de fées gothique. La plupart ont du sens, mais c’est à chacun d’avoir sa propre interprétation.»

Pour visualiser un peu la chose, abordons le sixième morceau de cet album, « No Peace» en visionnant son clip, dans lequel vous pourrez apprendre à trouver des nanas dans la terre (ça change un peu !)

Impossible de ne pas se sentir aspiré et hypnotisé par les incantations mi-médiévale mi-celtique de la jeune néozélandaise. En somme, le mieux est d’aborder son répertoire sans à priori, aussi sincère qu’elle l’a sans doute été en écrivant ses chansons. Comme on relit une vieille poésie qu’on avait apprise par cœur sans rien y comprendre comme des cons de gosses et qu’une fois transformés en adultes sensibles, on se surprend à prendre plaisir à les relire.

Pour ne pas vous laisser coi ou pensif sur la condition d’enfant en plein après-midi, on finit avec un dernier morceau qui est en fait le second de l’album éponyme et aussi le plus enjoué s’il en est, «Hunter». On part cette fois sur des arrangements plus « nashville » avec violons et tambourins, en restant donc dans une esthétique à la fois très 60’s mais assez intemporelle.

L’ensemble de l’album surprend finalement par sa maturité (il s’agit quand même d’un premier album pour une jeunette d’à peine 25 ans!) qui laisse présager le meilleur pour cette artiste sincère qui réussi là où beaucoup d’autre ont échoué: toucher en quelques secondes ceux qui l’écoutent.

Aldous Harding – Aldous Harding LP

Charly

Chroniqueur du Limo, musicien du dimanche et boulimique de vinyle, j'aime fouiner dans les caves parisiennes et d'ailleurs.
J'aime aussi monter les blancs en neige pour la tarte au citron, mais c'est un autre sujet.
Mon Cocktail Préféré :
Je ne bois que du whisky japonais.
Aldous Harding – Aldous Harding LP

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