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Airbnb or not to be?

Publié le 26 octobre 2015 par Fouzi53 @fouzi53

Airbnb

De toutes les industries, le tourisme est à mon sens le seul à avoir bénéficié pleinement des innovations en matière de nouvelles technologies et plus particulièrement de la mise en place de plateformes et d’applications à même de faciliter la tâche aux voyageurs et surtout leur permettre de faire des économies substantielles. En même temps permettre à des particuliers de partager leur maison, leur table ou leur voiture devient chose aisée et hautement rémunératrice.

Ont alors émergés plusieurs start’up dont les plus connues aujourd’hui sont Airbnb pour l’hébergement et Uber pour le transport.

Airbnb est aujourd’hui présent dans 190 pays dont le Maroc et ceci est plutôt une bonne nouvelle, car elle présume de l’attractivité de notre destination qui propose un peu plus de 5000 offres de logements allant de la chambre chez l’habitant au logement entier. Pour les propriétaires de riads et maison d’hôtes, ce site est une aubaine et une véritable alternative à Booking. La rémunération de Airbnb n’a rien à voir avec celle de Booking et à terme, ce dernier sera supplanté surtout auprès de cette catégorie d’hébergement.

Lorsqu’on se connecte pour la première fois, on tombe tout de suite sous le charme de la plateforme qui vous souhaite «  Bienvenue à la maison » : L’ergonomie du site est tout simplement époustouflante, les photos d’une grande qualité et l’accès aux offres d’une facilité déconcertante. Tout est là pour susciter l’intérêt et répondre aux attentes des plus sceptiques. En trois clics vous avez réservé, payé et reçu une confirmation par mail et sur votre Smartphone. De plus vous n’êtes débité qu’à la confirmation avec une facture en bonne et due forme. Que demande le peuple ?

En outre la page d’accueil vous invite à devenir hôte à votre tour en vous proposant une simulation de gains non négligeables : pour une chambre dans votre maison à Marrakech par exemple, vous pouvez engranger jusqu’à 3000 dh par semaine et plus de 12000 dh par mois, la demande existe et rien que la semaine écoulée, plus de 17000 voyageurs ont cherché un logement dans la ville ocre. Qui peut résister à de telles promesses ?

De plus le site est entièrement sécurisé, vous devez vous inscrire et produire une pièce d’identité. L’inscription peut se faire via votre compte Facebook ou Google plus. Une double vérification est exigée pour faire de vous un membre « solvable » et ne présentant aucun risque pour vos hôtes.

Devant autant d’atouts, les offres de tous bords vont rapidement devenir exponentielles surtout de la part des particuliers qui trouveront là un moyen d’améliorer le quotidien et proposer outre le gite, également le couvert, la découverte de la ville et beaucoup plus si affinités….Tout cela est aujourd’hui possible avec la multitude de vols low cost qui desservent notre destination au départ des principales villes européennes.

Alors la question qui se pose aujourd’hui est la suivante : faut il considérer ce type de tourisme dit collaboratif comme une opportunité pour notre destination ou plutôt une menace pour tout notre écosystème composé d’hôtels, restaurants, agences de voyages, guides, loueurs de voitures et transporteurs touristiques ?

Le terme collaboratif est quelque peu galvaudé, car derrière cette appellation qui se veut dans le partage et la solidarité, se cache en réalité un véritable business et un nouveau modèle économique qui va petit à petit remplacer le modèle actuel.

Aux USA et dans les grandes métropoles, l’immobilier locatif se fait de plus en plus rare, les propriétaires préférant louer leurs appartements à la journée ou à la semaine plutôt qu’au mois ou à l’année. Ce qui crée une véritable crise du logement et fait flamber les prix. Serions nous demain également dans cette perspective dans des villes comme Casablanca, Rabat ou Tanger ?

Comment les entreprises touristiques et notamment les hôtels et résidences hôtelières peuvent elles faire face à cette déferlante qui risque de faire des dégâts dans des villes touristiques telles qu’Agadir, Fez ou Marrakech ?

A qui profite aujourd’hui la politique de promotion de la destination qui est surtout axée sur la création de ligne point à point avec des compagnies lowcost qui drainent une clientèle city breack qui de plus en plus réservera à travers Airbnb ?

A Paris, Airbnb a spontanément décidé de verser à la ville une taxe de séjour par nuitée, prélevée directement sur l’hébergement. Cette démarche est en train de se généraliser dans tous les pays où ce type de taxes est instauré, donc elle sera mise en place au Maroc. Airbnb se donne ainsi une stature d’entreprise citoyenne qui se conforme aux lois des pays où il opère et espère ainsi éviter toute mauvaise publicité qui pourrait lui être faite ou autre forme de procès que d’aucuns seraient tentés de lui faire.

Il ouvre ainsi la voie à d’autres comme Uber qui finira par imposer son modèle sous réserve de payer des taxes, de créer des emplois et de participer à l’amélioration du service que les ayants droits aujourd’hui ont du mal à faire valoir.

User qui est en train d’ouvrir la voie à de nouveaux entrants comme votrechauffeur.ma, qui lui n’a rien de collaboratif, mais purement business et qui profite des défaillances des ayants droit pour se faire une place au soleil. Pourquoi pas ?


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